Rangez donc Super Meat Boy et autres Dark Souls dans vos ludothèques. Vous voulez un jeu encore plus difficile et sanglant ? Ne cherchez plus, voici le bien nommé Struggling. Bon, entre nous, la comparaison s’arrête à la difficulté (et à la frustration ?). Vaut-il cependant qu’on lui consacre du temps ? Nous allons voir ça tout de suite.
Deux bras, deux chocolats ?
« Struggling », en anglais, signifie avoir des difficultés à accomplir quelque chose. Le titre du jeu résume à lui-seul l’expérience qu’il propose. Mais je reviendrai là-dessus plus tard. Avant toute chose, j’avais envie de démarrer ce test en parlant de la musique. À peine arrivé dans le menu principal, je me suis dit « mais qu’est-ce que c’est que ça ? ». Dire qu’elle est complètement barrée ne serait qu’un euphémisme.
Imaginez un mélange entre du dubstep et de la musique classique, le tout saupoudré de banjo et de yodel. Ce résultat complètement loufoque va de pair avec le personnage principal ainsi que l’univers de Struggling. Si la musique est agréable à écouter, cela n’est franchement pas le cas des bruitages. Les cris du personnages et de son environnement finissent par être très crispants. Heureusement, les options du jeu permettent de réduire (voire couper) le son de ces derniers.
Les graphismes, façon dessin-animé, lui confèrent une ambiance assez malsaine. Très grotesques, des amoncellements d’yeux, de dents et de divers autres organes, cela ne plaira pas à tout le monde. Personnellement, ça me fait beaucoup penser à Carrion, mais avec une petite touche humoristique.
Après une cinématique d’introduction ahurissante qui pose les bases d’un humour décalé (et qui m’a fait douter en me demandant si j’avais vraiment lancé le bon jeu), on aperçoit notre héros. Troie, c’est son nom, est à proprement parler un monstre de laboratoire. Un amas difforme de chair composé d’une tête à deux visages, et de deux bras complètement distendus.
Quand la frustration fait de l’ombre au fun…
L’originalité du titre tient dans son gameplay : on contrôle indépendamment les bras de Troie à l’aide des sticks et pour s’agripper avec ses mains, il faudra appuyer sur LT pour la gauche et RT pour la droite. Cela peut sembler assez simple sur le papier, mais une fois en jeu, c’est une toute autre paire de manches ! Entre le manque de précision et la perte volontaire de repères, avec le personnage qui roule sur lui-même, les tâches les plus simples vous demanderont plusieurs tentatives, et le moindre obstacle sera souvent synonyme de mort prématurée.
Ennemis (rats, vers géants,…) ou dangers environnementaux (bains d’acide, engrenages,…), rien ne vous sera épargné ! Et je ne parle pas des innombrables fois où je me suis coincé dans le décor, passant plusieurs minutes à tenter de me débloquer, ou que les bras de mon personnage ne se soient emmêlés. Heureusement que les développeurs canadiens de chez Chasing Rats ont prévu des touches pour faire réapparaître son perso ou l’un de ses membres.
En progressant dans l’aventure, on débloquera des compétences qui ajoutent une nouvelle couche de gameplay. On pourra par exemple détacher les bras de son corps ou ralentir le temps pour dévier des projectiles. De la même manière, des séquences de jeu apportent un vent de fraîcheur, je pense notamment aux affrontements contre des boss. Le premier se résout tel un flipper, original ! Mais je dois avouer que la plupart de ces fonctionnalités sont, au final, plombées par des contrôles pénibles. J’ai souvent eu l’impression de progresser par un coup de chance et non pas par mes compétences.
Bon pied bon œil… ou pas !
Si les niveaux ne sont pas forcément longs, chacun représente une véritable épreuve de force, qui mettront vos nerfs à rude épreuve. Il faut déjà une bonne dose de dextérité et de réflexes pour parvenir un minimum à reproduire à l’écran les actions que vous voulez faire. Le titre nécessite également une bonne concentration et de l’endurance psychologique. Enchaîner les décès et se retrouver au précédent point de contrôle va vous arriver bien plus d’une fois. Et comme ces derniers sont assez espacés, la difficulté s’en ressent, et de façon artificielle.
Struggling est jouable en coopération, à deux sur la même console. Dans ce cas, chaque joueur aura uniquement le contrôle d’un bras. Si vous croyez que c’est plus simple en duo, détrompez-vous ! Car au-delà de la difficulté du titre qui n’est nullement réduite via ce système, il faut ajouter à cela les éventuelles engueulades. Personnellement, j’ai évité d’y jouer avec ma femme pour éviter de me retrouver divorcé.
Pour les chasseurs de succès, sachez que l’un d’entre eux vous demandera de terminer le jeu sans mourir une seule fois. Inutile de préciser que le défi est immense tant la moindre erreur est fatale. Pour le reste, beaucoup de succès liés à l’histoire ou aux chapeaux à collecter, quelques-uns qui sortent un peu des sentiers battus. À noter également que les textes du jeu sont traduits en français.
Conclusion
Franchement, sur le papier, Struggling proposait quelque chose d’intéressant : un jeu complètement barré à la prise en main plutôt originale. Malheureusement, manette en main, ça devient un véritable calvaire entre des soucis de collision et une difficulté artificiellement relevée. Et si la musique décalée peut amuser, les bruitages sont tout simplement infernaux. Comme le dit si bien le titre en anglais : vous allez galérer. Pour ma part, la frustration a eu raison de moi : je n’ai malheureusement pas réussi à me motiver pour continuer l’aventure.
Critères d’accessibilité
Déficience Visuelle | Déficience Auditive | |
✘ Contraste élevé (réticule de visée) | ✘ Sous-titres avec indications d’ambiance | |
✘ Taille couleur de police | ✘ Identification de la personne qui parle | |
✘ Marquage des ennemis | ✘ Police personnalisable | |
✘ Interface personnalisable | ✘ Couleur de police personnalisable | |
✘ Couleur minicarte personnalisable | ✘ Options d’alerte alternatives (vibration, flash…) | |
✔ Option daltonisme | ✘ Sons ambiants signalés (informe sur présence) | |
✘ Option Text to speech | ||
✘ Ralentissement du jeu |
Conditions de test
Détails TV | 4K | Jeu fourni par l’éditeur | Oui | |
Console | Xbox Series X | Temps passé sur le jeu | 4 heures | |
Niveau de difficulté | N/A | Jeu terminé | Non |