Après une attente interminable de sept années, deux jeux de tennis sortirent en 2018 sur les consoles de cette génération. Tennis World Tour fut l’un d’eux, pour le malheur des amoureux de la balle jaune. Développé par BreakPoint Studio, son manque de finition et sa jouabilité perfectible plombèrent assez vite l’ambiance. Et ce n’est surement pas son édition Roland Garros, sortie un an plus tard, qui rattrapa les lacunes bien trop profondes. Depuis, on croyait la licence morte et enterrée mais c’était sans compter sur l’éditeur Big Ben Interactive qui comptait bien pérenniser ses droits d’exploitation sur plusieurs courts et stars officielles ! Du coup, “exit” les développeurs français et “welcome” les australiens de Big Ant Studios, déjà créateurs d’AO Tennis le concurrent direct ! C’est bon ? Vous suivez toujours ? Alors est-ce que cette fois-ci le travail et l’expérience du nouveau développeur ont permis de sauver la licence ? Rien n’est moins sur…
Top Tennis Spin World Tour 2
Malgré l’esprit positif qui me caractérise, tout commence bien mal. Si à première vue les menus semblent complets et fournis, le premier détour dans la création de notre personnage du mode carrière me fit perdre quelques dixièmes à chaque œil. C’est bien simple, si vous voulez vous amuser à faire le plus moche des joueurs de tennis, le jeu vous fournit toutes les cartes pour y parvenir sans trop vous forcer. Avec des traits et des textures grossiers, et des choix de customisations limités, autant dire que la déception fut énorme. Quand on regarde le niveau de personnalisation et les paramètres qui se trouvent dans l’outil de création d’AO Tennis 1&2, des mêmes développeurs, on est en droit de se poser vraiment des questions quant au résultat auquel on a affaire ici. Et d’ailleurs, même les cinématiques en gros plans qui ponctuent chaque point font souvent peine à voir en cette fin de génération. Le manque d’expression des visages et les animations désynchronisées de la mise en scène finissent par achever le tableau graphique déjà bien médiocre. Pourtant, en pleine partie et avec une caméra éloignée, le titre arrive à limiter la casse et à faire le boulot. Les courts et stades sont plutôt bien représentés et l’ambiance sonore permet de faire le reste. Malgré tout, l’aspect graphique n’est surement pas le point le plus important pour ce type de jeu et notre regard va surtout se porter sur les animations et le gameplay essentiellement. On parlera du second point dans un autre paragraphe, mais on va s’attarder sur le premier. Ainsi, les animations restent de bonne facture dans l’ensemble et la plupart du temps, mais encore une fois, tout n’est malheureusement pas parfait… On pourra ainsi regretter l’absence des coups “signatures” qui caractérisent certains joueurs vedettes mais c’est surtout l’incohérence de certaines frappes qui va en faire tiquer plus d’un. Des amortis dont l’animation n’est pas raccord, des slices qui partent pleine balle et, des effets différents de ceux attendus se distillent en pleine partie pour ternir un peu plus le tableau. Et c’est seulement maintenant que l’on va rentrer dans le dur !
Du “FUT” dans du tennis ?
Avant toute chose, je dois vous le dire ! Oui ce second opus est meilleur que le premier quant à son gameplay (et ce n’était pas très compliqué en même temps !). Et pour réussir ce “petit” tour de force, Big Ant Studios n’a pas été chercher très loin dans l’histoire des jeux vidéos tennistiques. Ils ont tout simplement été farfouiller vers la dernière référence en date sur console, en l’occurrence le regretté Top Spin 4. Nous avons donc des coups chargés en laissant appuyer sur un des boutons pour des frappes plus puissantes mais avec le risque de voir sortir la balle du terrain ou des coups précis qui, avec le bon timing, seront moins rapides mais vous permettront de trouver de meilleurs angles d’attaque. Car oui, vous devrez aussi tapoter ou lâcher votre touche au bon moment avec quatre résultats possibles selon votre habileté à le faire. Forcément, un revers puissant exécuté avec le mauvais timing verra parfois votre coup sortir hors des limites du court. Logique ! Mais tout cela serait impeccable si des problèmes de programmation ne venaient pas s’inviter à la fête ! En plus de ceux déjà énoncés sur la fin du paragraphe précédent, on pourra ajouter une lenteur de balles, éventuelle, inexpliquée, un manque de réactivité de votre personnage complètement mystérieux, un déplacement en mode automatique qui vous attirera vers le fond du court, et une vitesse de course vers l’avant toujours maladive qui condamnera vos envies de jeu à la volée. N’est pas Top Spin 4 qui veut.
Et que dire sur le système de cartes hérité du premier opus ? Si dans le premier épisode, ce point était plutôt attrayant avec des bonus clairs et une possibilité supplémentaire pour personnaliser son type de jeu, il ne l’est plus du tout dans Tennis World Tour 2. Brouillon, noyé avec une multitudes de cartes inutiles (augmente la puissance des services à la cuillère !) et limité par un nombre d’utilisations maximales, il est surtout ponctué par l’apparition d’une nouvelle monnaie en jeu pour les obtenir ! En effet vous devrez engranger des petites pièces jaunes pour pouvoir vous rendre dans un menu dédié pour l’achat de packs de cartes à différents prix et au contenu complètement aléatoire ! Ce procédé d’obtention des cartes pourra poser quelques interrogations sur son véritable intérêt surtout quand la même monnaie est utilisée pour acheter les cosmétiques et équipements de votre avatar en mode carrière… Pour le moment, la seule manière pour obtenir cet argent virtuel est de jouer tout simplement et de réussir les quelques défis (pas forcément très recherchés) en plein match. De là à penser qu’il sera possible, dans le futur, d’acheter cette monnaie avec de l’argent tout droit sorti de votre compte en banque, il n’y a qu’un pas.
Qui veut sauver le soldat Tennis World Tour ?
Vous allez me dire mais qu’est ce qu’il peut bien rester de positif après tout cela ? Simple ! La possibilité de jouer avec plusieurs grands noms (Federer, Nadal, Monfils, Wawrinka, Barty, Keys) du tennis actuel et la présence de quelques stades officiels (si vous avez acheter le pass annuel ou le pack de stades ou la version ACE Edition du titre ! Pas folle la guêpe !), une prise en main immédiate, une ambiance sonore en nette amélioration et enfin, un netcode du mode online qui fonctionne bien ! Voilà ! De rien !
Le mode carrière peut-être me direz-vous ? C’est exactement le même que le premier épisode avec un calendrier toujours aussi fantaisiste mais avec une interface et une présentation différentes. La progression des caractéristiques de votre joueur se fera toujours grâce à l’obtention de points que vous pourrez distribuer dans trois facettes de jeu (Défense, Précision, Puissance) et vous aurez toujours la possibilité de recruter des entraineurs qui apparaitront au hasard au gré des semaines. Vous pourrez allonger ou raccourcir la durée de vie de celui-ci en paramétrant un format de sets réalistes ou non sur la saison complète comme le précédent TWT. Rien de nouveau !
La difficulté et la diversité tactique de l’IA alors ? Que nenni. Si en mode expert, l’I.A n’hésite pas à vous balancer des frappes puissantes en fin de course, ou des aces à tour de bras (aidé par une réactivité absente de votre tennisman/tenniswoman), pratiquement tous les joueurs sont joués de la même manière par la console. Elle vous balance juste des cartouches dans les coins du court, parfois au milieu du court, sans jamais monter au filet ou faire preuve d’un peu de folie. La seule folie que j’ai pu constater c’est un service à la cuillère de Kyrgios qui même si il surprend, sur le moment, reste assez maigre pour qui voudrait avoir une réflexion tactique en plein match.
Le mode online alors ? Si comme dit plus tôt, la réactivité et la jouabilité sont enfin de mise (Alléluia ! Pour tout ceux qui ont connu le mode online de TWT1), le format choisi est encore une fois trop lointain d’une compétition qui pourrait ressembler à une copie online de l’ATP Tour actuel. Le tout se résume avec des ligues à gravir au fur et à mesure de vos victoires. A défaut d’être en phase avec la réalité, elle aura le bon point de vous laisser jouer avec des joueurs de votre niveau.
On s’était donné rendez-vous dans 10 ans…
Vous l’aurez compris, le constat final n’est pas très glorieux. Et en définitive, la reprise de la licence par Big Ant Studios ressemble plus à un défi qu’il était pratiquement impossible de surmonter. Pourtant, les quelques améliorations sont visibles et pourraient contenter les amoureux de ce sport ou les curieux. De plus, incarner un Federer affrontant un Nadal sur le central Philippe Chatrier garde un plaisir indélébile manette en main ! Malheureusement les efforts semblent encore insuffisants, handicapés par une programmation un peu limite, un aspect tactique aux abonnés absents et un système de carte et de monnaie qui soulèvent quelques interrogations. Peut-on attendre un suivi du titre, alors qu’AO Tennis 2 n’a eu que peu d’améliorations après sa commercialisation ? L’historique de la licence voudrait que l’on soit assez réservé sur la question. A l’approche de la prochaine génération et avec un Tennis Elbow en développement, il aurait été sans doute plus fin de proposer quelque chose de plus approfondi un peu plus tard, quitte à ne pas coller avec un Roland Garros édition 2020 qui semble tout simplement être l’ombre de lui-même entre joueurs, spectateurs et météo clémente aux abonnés absents.
Critères d’accessibilité
Déficience Visuelle | Déficience Auditive | |
✘ Contraste élevé (réticule de visée) | ✘ Sous-titres avec indications d’ambiance | |
✘ Taille couleur de police | ✘ Identification de la personne qui parle | |
✘ Marquage des ennemis | ✘ Police personnalisable | |
✘ Interface personnalisable | ✘ Couleur de police personnalisable | |
✘ Couleur minicarte personnalisable | ✔ Options d’alerte alternatives (vibration, flash…) | |
✘ Option daltonisme | ✘ Sons ambiants signalés (informe sur présence) | |
✘ Option Text to speech | ||
✘ Ralentissement du jeu |
Conditions de test
Détails TV | 4K/HDR/1080p | Jeu fourni par l’éditeur | non | |
Console | Xbox One X | Temps passé sur le jeu | 12 heures | |
Niveau de difficulté | Normal/Difficile/Très Difficile/Expert | Jeu terminé | non |