Tennis World Tour aura attendu la nouvelle édition 2019 du célèbre Grand Chelem français pour pouvoir s’habiller d’ocre et nous proposer ainsi, un nouveau contenu téléchargeable répondant au doux nom de “Roland Garros Pack”. Et des questions se posent maintenant. Comment s’est déroulée la mue de ce jeu de tennis pendant cette année ? Les amoureux de la balle jaune doivent-ils enfin craquer ?
Je vois… la vie en ocre
Passons en revue ce que nous propose cette toute nouvelle ré-édition du jeu de tennis de Breakpoint, les développeurs français du titre. Vous aurez droit, pour la modique somme de 54,99€, à la version Légende sortie un an plus tôt (un entraîneur exclusif, John McEnroe, André Agassi, un badge en forme de balle dorée pour vous pavaner en multijoueurs, un ensemble de cartes de compétences, une tenue et deux raquettes) ainsi qu’au dernier contenu estampillé “Roland-Garros pack”.
Ce dernier, en plus d’habiller tout de couleur terre battue votre interface, vous donnera le droit tout d’abord de jouer avec deux nouvelles stars du tennis mondial. Vous pourrez ainsi incarner l’espagnol Rafael Nadal, effectuer ses célèbres coups droits lasso et voir toutes ses petites mimiques avant service jusqu’au célèbre décollage de slip. Son ajout est le bienvenu et permet au roster masculin, déjà bien conséquent, de s’étoffer encore un peu plus pour la joie de la plupart des aficionados de la balle jaune virtuelle (je vous entends en haut des gradins scander le nom “Nole !!”).
Vous aurez aussi la joie de pouvoir taper la balle dans la peau de la française Kristina Mladenovic et là tout de suite, au vu de stars féminines déjà présentes sur le jeu, c’est beaucoup moins glamour. La différence entre les joueurs masculins et féminins disponibles nous saute au visage à chaque visite du panneau de sélection des stars tennistiques (27 contre 6, le score est sans appel !). Autant dire, que si vous rêviez d’incarner Serena Williams, Naomi Osaka, Victoria Azarenka ou même Simona Halep il va falloir oublier, attendre (on pourra patienter longtemps je pense) ou essayer de les créer vous même (hum!…) mais on y reviendra plus tard…
Des nouveaux courts sont également de la partie pour les amoureux de la terre ocre. Et comme le nom du pack l’indique, vous pourrez fouler le sol des trois courts du célèbre Grand Chelem mais pas seulement ! Vous pourrez aussi faire l’essuie-glace sur le “Caja Mágica” du Mutua Madrid Open pour un total de 21 lieux différents !
“Whaou !” me direz-vous. “Je vais pouvoir faire des championnats en mode carrière beaucoup plus en accord avec ce qui se fait réellement sur l’ATP Tour !” (On va oublier le WTA tour hein ?!).
C’est le visage plein d’effroi et de désespoir que l’on découvre le calendrier en mode carrière. On a l’impression que les développeurs ont empilés les tournois comme on empile les cageots de pommes de terre au fond de sa cave…
- Avril : Madrid Champions Clàsico
- Mai : Mutua Madrid Open
- Juin : Roland-Garros
- Juillet : London
- Août: New York (non estampillé Grand Chelem)
- Septembre: Paris (Major en intérieur).
Est-ce que les développeurs ont au moins regardé une fois un calendrier ATP ? Sans avoir les droits sur les autres tournois, il était pourtant facile d’éviter le doublon Madrid, de mettre à jour la “classe” de chaque tournoi, quitte à les renommer, et de nous pondre un truc cohérent ? Pari raté. Espérons qu’ils y jettent un jour un œil pour nous faire un peu rêver.
Voilà, nous avons fait le tour du nouveau contenu si chèrement obtenu. Revenons en arrière et essayons d’analyser l’année qui s’est écoulée pour Tennis World Tour et voir si les différents patchs ont permis de l’améliorer par rapport à la copie donnée en 2018.
1983 ou saga africa ?
Il y a un an, le jeu sortait dans un état qui ferait pâlir un Gaël Monfils. Il se caractérisait par des bugs en pagaille (téléportation des joueurs, IA sans réaction..), un mode online absent, un gameplay mollasson, une rigidité des mouvements cadavériques, et des animations qui manquaient de diversité et de cohérence. Au fil du temps, et avec des mises à jour qui se faisaient pas mal attendre (5 mois d’attente pour pouvoir jouer online), le jeu a réussi à faire une chose : gommer ses maladresses.
Au départ, malgré ses tares, le jeu présentait un système intéressant de points à distribuer dans 3 caractéristiques qui étaient couplées avec des spécialités de différents entraîneurs et un système de carte avec des atouts bien distincts. Ce système très emprunté au défunt Top Spin 4, ne réinventait pas l’eau chaude mais avait au moins le mérite de bien fonctionner. On sentait dès lors que les développeurs voulaient s’orienter vers quelque chose à caractère de simulation et ainsi suivre les pas dorés du bébé de 2K Czech. Malheureusement force est de constater qu’au fil des mises à jour, cet état de fait s’est étiolé pour finir un peu le cul entre deux chaises.
Pourtant, une à une et durant 11 mises à jour, Breakpoint a réussi à effacer les manques ou les faiblesses du démarrage. La version qui se présente à nous, est pratiquement nettoyée de tout problème, en tout cas dans sa partie offline. La vitesse du jeu a été accélérée. Des animations ont été rajoutées et sont plus diversifiées. La création des personnages offre plus de possibilités de personnalisation. Le mode online a enfin été ajouté tout comme des modes tournois.
Et pourtant. Les adversaires IA ont tous les mêmes stratégies et les échanges ne sont souvent qu’une succession de gauche-droite incessants sans réel coup décisif. Un John Isner pourra enchaîner plusieurs échanges de 30 coups sans broncher tel un Nadal au meilleur de sa forme. Les angles de jeu sont parfois trop fermés sur certaines phases de et les différents coups à effet n’ont que peu d’impact. Les joueurs contrôlés ont une fâcheuse tendance à prendre la balle toujours derrière eux. Les déplacements et les coups vers l’avant sont presque impossibles à enclencher de façon fluide et n’essayez pas de demander à votre personnage de se mouvoir en diagonale, c’est quasi mission impossible !
De par ces faits, le jeu devient trop arcade. Les répercussions du système de carte de compétences et des entraîneurs deviennent dérisoires à haut niveau. Vous jouerez de la même manière que vous ayez Federer ou Nadal entre les mains.
La création des personnages s’est étoffée (en même temps les 10 visages disponibles à la sortie en 2018 sonnaient comme une insulte lorsqu’on lançait le mode carrière), mais n’espérez pas recréer un jumeau parfait de Djokovic, de Murray ou de Serana Williams, vous risqueriez de tomber de haut. On est encore très très loin des possibilités d’AO Tennis, son direct concurrent, en la matière.
Le mode multi Online a fait son apparition fin Octobre 2018 et son état était encore plus catastrophique que le jeu lui-même. Lenteur exagérée de la vitesse du jeu, lag infernal et netcode à la rue, on avait l’impression de jouer à un autre jeu… En 2019, le mode online se trouve “légèrement” amélioré mais ce n’est pas encore çà. Le netcode est toujours mauvais, on a toujours l’impression que la balle flotte trop longtemps dans les airs, la lecture des coups devient plus aléatoire. Si on rajoute le fait que le système des matchs classés est assez mal pensé, je me demande dans quelles conditions les qualifications pour le tournoi e-series 2019 se sont déroulées…
A aucun moment je n’ai évoqué la plastique visuelle et auditive du jeu, qui n’ont pas ou peu évolué. Quelques éclats de terre battue par-ci, quelques manifestations du public par là, cela ne va pas très loin. Ce n’est certainement pas dans son ambiance graphique et sonore que le jeu décrochera l’Oscar du meilleur jeu de sport en 2019. Il fait le strict minimum de ce que l’on peut demander pour un jeu de ce type et je vous parle de la version X du jeu qui reste “propre” niveau résolution et sans fioriture. Les versions S et Fat font apparaitre un léger aliasing et des textures un peu plus “cracra”…
Loin d’être le premier à la Race !
A l’heure du bilan, on est en droit de se demander en premier abord si le jeu va encore évoluer et à quelle vitesse. Au vu de la communication pratiquement inexistante des développeurs, il est impossible de jouer les Nostradamus sur cet aspect malheureusement. Peut-être que si le jeu était sorti en 2018 dans son état actuel mon discours aurait été plus clément mais il est compliqué de l’être. Tennis World Tour peut se vanter d’avoir des têtes d’affiche plutôt aguicheuses, malencontreusement celles-ci manquent de personnalité et de richesse dès qu’elles tapent dans la balle. Il reste plaisant à jouer de temps en temps si on est pas regardant sur la cohérence de certaines facettes du tennis et contentera sans doute ceux dont la prise en main immédiate et l’accessibilité importent plus. Les amoureux de la balle jaune en manque de revers décroisé sur console pourraient aussi s’en contenter, comme moi, mais la motivation et l’envie doivent être énormes !
Le paysage tennistique est bien peu reluisant à l’heure actuelle sur console, dès lors que l’on recherche quelque chose qui se rapproche de la simulation. Nous attendons toujours le messie, tel Tennis Elbow sur PC, qui pourrait enfin nous faire oublier le dur, lointain, et défunt souvenir que peut être la série Top Spin. Mana Games sortira-t-il un jour une version sur nos consoles actuelles ou futures ? C’est tout le bonheur que je nous souhaite.
Critères d’accessibilité – 0/20
Déficience Visuelle | Déficience Auditive | |
✘ Contraste élevé (réticule de visée) | ✘ Sous-titres avec indications d’ambiance | |
✘ Taille couleur de police | ✘ Identification de la personne qui parle | |
✘ Marquage des ennemis | ✘ Police personnalisable | |
✘ Interface personnalisable | ✘ Couleur de police personnalisable | |
✘ Couleur minicarte personnalisable | ✘ Options d’alerte alternatives (vibration, flash…) | |
✘ Option daltonisme | ✘ Sons ambiants signalés (informe sur présence) | |
✘ Option Text to speech | ||
✘ Ralentissement du jeu |
Conditions de test
Infos TV | 4K | Jeu fourni par l’éditeur | oui | |
Console | Xbox One X | Temps passé sur le jeu | 177 heures | |
Niveau de difficulté | Normal et Difficile | Jeu terminé | oui |
– Ce Test est rédigé par Kentarus –
Voyageur gamer qui traversa multiples galaxies jusqu’à rencontrer le système Microsoft. Il se posa et s’installa sur la planète Xbox pour ne plus la quitter…