Je ne vais pas mentir, à la manière d’un The Artful Escape, A Musical Story sera définitivement clivant. Si certains resteront de marbre face à l’histoire et un gameplay qui ne se renouvèle pas, d’autres plongeront dans cette ode artistique rendant hommage aux années 70. Je fais personnellement partie de ces derniers. Pour moi, la musique et la patte graphique subliment un scénario certes simple, mais efficace et touchant. Si l’expérience est courte, elle n’en est pas moins marquante. Et il est clair qu’on ne pourra pas reprocher à l’équipe de Glee-Cheese Studio le manque de soin apporté à son œuvre.
Smoke on the Water
Déjà auréolée de plusieurs récompenses, cette toute première production du studio français Glee-Cheese Studio offre une identité visuelle marquante. Son concept mélange jeu narratif et rythme. Son histoire nous plonge quant à elle dans les années 70. À première vue, A Musical Story est clairement un titre atypique. Cette belle façade cache-t-elle des fondations solides ? Mais surtout, saura-t-il séduire et trouver son public ?
A Musical Story dévoile son concept rien qu’avec son titre. L’histoire nous fait suivre un road trip dans les années 70. Un personnage principal très inspiré de Jimi Hendrix plaque tout pour espérer atteindre son rêve : jouer à Woodstock Pinewood et pouvoir vivre de sa musique. Les morceaux sont tous composés pour l’occasion, par Charles Bardin et Valentin Duchoux. On sent d’ailleurs que l’inspiration a été puisée chez tous ces groupes et artistes de l’époque, comme Hendrix déjà cité, ou même les Pink Floyd.
Guitare, clavier, batterie, chant, et même mélodica, la bande-son est très plaisante. Le titre vous recommande d’ailleurs d’utiliser un casque ou des écouteurs. La musique est envoûtante, et le fait de rythmer le tout à la manette offre une immersion planante. À l’image du héros régulièrement pris d’hallucinations liées à la consommation de drogue. On est hippie ou on ne l’est pas !
Si le titre est un régal pour les oreilles, il l’est aussi pour les yeux. En effet, A Musical Story propose une esthétique léchée, à base de peinture en stop-motion. L’absence de détails dans ces tableaux permet même au joueur d’y injecter sa propre imagination. En ce qui concerne la narration, elle est totalement muette. Aucun dialogue, elle progresse à travers les illustrations et la musique, qui interagissent même parfois entre elles. D’ailleurs, le sentiment d’être uniquement spectateur de l’histoire s’efface lorsque l’on bat la mesure à la manette.
Purple Haze
En effet, penchons-nous maintenant sur le cœur du gameplay : le rythme. Le concept se divise en trois phases : l’écoute, la mémorisation, puis la reproduction. La même mélodie sera diffusée pendant tout ce temps. La première fois, elle permet surtout d’en analyser le rythme. Ensuite, une partition en forme de cercle s’affichera à l’écran. Des notes y apparaîtront progressivement. Ces dernières doivent être validées en pressant LB, RB, ou les deux en même temps. Certaines demanderont parfois de garder les touches appuyées.
Lors de la troisième et dernière phase, ce sera à vous d’appuyer au bon moment. La petite difficulté est qu’il n’y a aucun autre indicateur que la musique et votre mémoire pour savoir à quel moment il faudra interagir. Rassurez-vous, au dernier moment, la note qu’il faut jouer clignotera si vous préférez faire davantage appel à vos réflexes qu’à votre oreille musicale. Mais dans ce cas-là, la fenêtre d’action est bien plus réduite.
Le gameplay du titre est assez permissif. Pas besoin de jouer exactement au bon moment pour que les notes soient validées. Et heureusement, car la difficulté est ainsi adaptée à tout le monde. En cas d’erreur, la troisième phase est relancée jusqu’à ce que la partition soit jouée à la perfection. Si vous réussissez du premier coup, vous gagnez une petite étoile. Si vous avez obtenu cette petite étoile sur tous les chapitres, vous en débloquerez un bonus.
Hippie-pip ! Hourra !
En parlant de chapitres, il y en a 24 au total. Ou 26 si l’on prend en compte le bonus et le didacticiel. Vous vous dites probablement qu’avec un nombre aussi élevé, la durée de vie est assez conséquente ? Et bien pas tant que ça. Les premiers niveaux se bouclent même très rapidement. Leur durée augmente progressivement tout au long de l’aventure, mais ne dépassera jamais quelques minutes. Comptez donc le temps d’un film pour arriver au bout de l’histoire, et au moins le double pour les 100% (tout dépendra de vos compétences rythmiques).
En dehors de la chasse aux “parfaits” et aux succès associés, rien d’autre ne motive malheureusement à y revenir après la fin de l’histoire. En parlant de ces derniers, la liste est vraiment peu inspirée, puisque la totalité des 56 succès se débloque en terminant chaque chapitre et en obtenant tous les “sans-fautes”. Rassurez-vous, il sera possible de charger le niveau de son choix pour cela.
L’intégralité du jeu est disponible en français… c’est-à-dire les menus, puisque tout le reste n’est que musique et illustrations. On peut néanmoins regretter l’absence d’options d’accessibilité. Je pense par exemple aux daltoniens qui auront parfois du mal à différencier les notes.
Test réalisé par Jiteubey.
Critères d’accessibilité
Déficience Visuelle | Déficience Auditive | |
✘ Contraste élevé (réticule de visée) | ✘ Sous-titres avec indications d’ambiance | |
✘ Taille couleur de police | ✘ Identification de la personne qui parle | |
✘ Marquage des ennemis | ✘ Police personnalisable | |
✘ Interface personnalisable | ✘ Couleur de police personnalisable | |
✘ Couleur minicarte personnalisable | ✘ Options d’alerte alternatives (vibration, flash…) | |
✘ Option daltonisme | ✘ Sons ambiants signalés (informe sur présence) | |
✘ Option Text to speech | ||
✘ Ralentissement du jeu |
Conditions de test
Détails TV | OLED 4K | Jeu fourni par l’éditeur | Oui | |
Console | Xbox Series X | Temps passé sur le jeu | 5 heures | |
Niveau de difficulté | / | Jeu terminé | Oui |
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