Il aura suffi d’un trailer aperçu pour la première fois lors de la Gamescom 2022 pour me happer dans l’univers d’Atlas Fallen ! Déjà, car ce sont les Allemands de Deck13 qui sont aux commandes et que j’ai fortement apprécié leurs précédentes productions que sont The Surge 1 et 2 ainsi que, dans une moindre mesure, le Lords of the Fallen de 2014 élaboré en collaboration avec Cygames. De plus, la bande annonce de lancement nous révélait alors de grandes étendues ensablées, des ennemis gigantesques et un système de combat qui semblait très dynamique. Je ne sais pas vous mais moi, un souls-like dans le désert, ça me paraissait parfaitement original et je me suis donc laissé hypé dans mon coin.
À l’aube de sa sortie, le premier constat que je peux faire c’est qu’il faut que j’arrête de tirer des conclusions hâtives ! Atlas Fallen est tout sauf un souls like. Il lorgne plutôt du côté de l’action rpg, assez light d’ailleurs dans sa gestion de la difficulté (que l’on peut changer à la volée) comme dans sa manière d’appréhender la montée en niveau du personnage qui repose quasi intégralement sur l’acquisition de perks et de nouvelles armures.
Le temps de créer un perso, de traverser une zone didacticielle assez classique et de récupérer un gantelet qui sera à la source de nos différents pouvoirs tout en étant incarné par un certain Nyall et voilà notre sans nom, puisque c’est la caste à laquelle notre héros en devenir appartient, en train d’arpenter les plaines d’Atlas, monde autrefois luxuriant, aujourd’hui désolé et recouvert de sable.
Rien de plus générique qu’un paysage ensablé dans le jeu vidéo. Néanmoins, les différents endroits dépeint dans Atlas Fallen dénotent d’une réelle envie de raconter une histoire, passée comme présente, et j’ai ressenti un plaisir certain à les traverser grâces aux pouvoirs fournis par le gantelet. Ceux-ci étant principalement utilisés pour améliorer notre aisance à parcourir le monde, voire débloquer l’accès à la suite de l’aventure à la manière d’un Metroidvania, on passera pas mal de temps à surfer sur le sable vers notre prochain objectif, à sauter de ruine en ruine pour atteindre un coffre ainsi qu’à utiliser notre capacité d’élévation sur certains éléments du décors pour vous faciliter les déplacements lors des courses d’obstacles proposées ! Ça sonne un peu comme une célèbre série avec un assassin encapuchonné non ?
Le jeu dispose effectivement d’une quantité importante d’objets à collectionner et d’activités annexes relativement classiques, tout comme des missions secondaires pas toujours très intéressantes et qui n’ont pas vraiment d’autre utilité que de faire vivre l’univers et de vous inviter à découvrir de nouveaux points d’intérêt. L’histoire elle-même n’est pas du genre à en faire des tonnes et se contente d’être plutôt manichéenne tout en étant racontée au travers de cinématiques en planches animées un peu trop tendances aujourd’hui et assez peu à mon goût.
Comme vous pouvez le lire, une certaine déception transpire pour l’instant et celle-ci n’est que le fruit des attentes que j’avais vis-à-vis du titre. Fort heureusement, là où l’expertise de Deck13 se fait réellement sentir c’est sur le système de combat. Dynamiques, nerveux et portés par le rendu visuel, les affrontements avec les différents types d’ennemis rencontrés sont à chaque fois source d’intérêt et soutiennent le jeu de merveilleuse manière.
Au fil des combats on récupérera des pierres d’essence à placer sur une jauge qui serviront de marqueurs et s’activeront petit à petit lors de vos affrontements en fonction de vos performances, débloquant des pouvoirs actifs à chaque tiers, et passifs entre ceux-ci. Résistance, renvoi de dégâts, zone d’effet et autre barrage de projectiles, la liste est longue et vous permettra de personnaliser complètement l’aspect prise de risque/récompenses qu’implique le système. En schématisant, plus vous frappez, plus vous gagnez de la ferveur, plus vous taperez fort. Mais en contrepartie, vous serez moins résistant aux dégâts. À partir du premier tiers de la jauge remplie, vous pourrez déclencher une attaque gigantesque qui remettra le compteur à zéro.
Vous pourrez également alterner à la volée entre deux des trois armes disponibles, à savoir un fléau pour le combat à moyenne portée, une hache rapide mais générant moins de ferveur, et un poing encore plus rapide, mais utile uniquement à courte distance.
Au passage, le jeu récupère la bonne idée de The Surge en introduisant des points faibles sur les ennemis plus conséquents. Et des ennemis, il y en a beaucoup qu’il sera nécessaire de détruire l’un après l’autre afin de récolter plus de ressources ou d’augmenter vos chances de découvrir une pierre d’essence.
Des affrontements efficaces, mais pas sans défauts ! Défauts qui apparaissent d’ailleurs régulièrement durant les batailles contre des créatures plus imposantes : perte du lock-on, problème de gestion de l’espace et du positionnement, et difficulté à s’orienter convenablement entre les différents ennemis. Cela nuit à l’action, mais je gage que vous trouverez rapidement des solutions de contournement.
De la même manière que, malgré le choix gargantuesque de pierres d’essence disponibles, il est fort probable que vous ne touchiez plus à l’organisation des dites pierre à partir du moment ou vous aurez trouvé un équilibre efficace pour vous. Différents builds sont définitivement possibles, mais le choix de la plus grosse armure sera certainement le plus pertinent. Et ce n’est pas le bonus d’affinité de celle-ci — en résumé, l’utilisation de la bonne catégorie de pierre en nombre suffisant, qui permet un boost additionnel de statistiques — qui changera la donne
Avec des combats grisants, qui ponctuent régulièrement une histoire convenue du bien contre le mal et du sauveur anonyme, et des activités annexes pas bien folichonnes, mais qui se laissent jouer sans déplaisir, le titre de Deck13 possède une identité plutôt marquée dans un univers agréable à parcourir. Malheureusement, sa proposition reste bien trop générique pour me convaincre totalement.
Malgré la surprise initiale induite par le changement total de direction ludique, qui privilégie le fun et l’accessibilité en mettant de côté la partie exigeante caractéristique des titres précédents, Deck13 élargit son offre à un plus large public. Un mal pour mes attentes mais probablement un bien pour les joueurs qui auraient tort de bouder un titre qui, s’il manque d’originalité, ne ment pas sur sa proposition d’être un gros défouloir anti insectes géants. Et, qui sait, leur donnera peut-être envie de poser leurs mains sur une des autres productions du studio ?
Conditions de test
Détails TV | 4K | Jeu fourni par l’éditeur | Oui | |
Console | Xbox Series X | Temps passé sur le jeu | 35 heures | |
Niveau de difficulté | Normal | Jeu terminé | Oui |
bchristophe2
10 August 2023 at 15h37
Les retours du jeu que l’on peut voir ici et là vont tous quasiment dans le même sens, vers ce sentiment de déception… j’attendais pas particulièrement ce jeu mais la bande annonce m’avait plutôt bien hypé…on verra plus tard avec une bonne promo
El Perplexo
10 August 2023 at 15h44
C’est de loin pas un mauvais jeu mais c’est vrai qu’il a le malheur d’être comparé a pleins d’autres. Et comme l’originalité n’est pas au rendez-vous, il souffre de la comparaison.
J’ai par contre oublié de préciser que malgré le manque de surprises, j’ai eu de la peine à lâcher le jeu et j’ai même fait les 1000G dessus, ça reste un jeu fun vendu a prix raisonnable.
Yucky
10 August 2023 at 16h21
Au vu de la liste sur TrueAchievements très convenue et linéaire, choix curieux de relier “faire les 1000G” et que le jeu soit fun dans la même phrase.
Attention, tu parles de “combats grisants” de manière péjorative. C’est un qualificatif souvent mal utilisé, alors qu’il est synonyme d’excitant, exaltant 😉
Jingoro
12 August 2023 at 2h07
Merci pour le test
Malgré tes désirs de Souls, de jeu dark, je vois que tes noirs désirs ne sont pas comblé par ces sombres héros de l amer 😏
El Perplexo
12 August 2023 at 14h04
Par delà les océan du vide !
Manuto
14 August 2023 at 10h57
J’étais pas emballé par les trailers (même si je n’y voyait pas un souls), et ce test ne m’emballe pas plus.