Test – Dordogne, pour le plaisir des yeux, uniquement

Dordogne ce sont de magnifiques illustrations à l’aquarelle et des personnages touchants. Cette aventure narrative souffre cependant de manques scénaristiques qui font écho aux silences qui se sont immiscés entre les personnages. C’est avant tout une ode à la nature, à l’enfance et aux beaux paysages de France. C’est également une histoire de non-dits mais ce n’est pas un jeu.

Mimi, une jeune femme de 32 ans revient dans la maison de sa grand-mère suite au décès de celle-ci, pour la première fois en 20 ans. A mesure que Mimi parcourt la maison et ses environs, la mémoire lui revient. Ressurgissent alors des souvenirs enfouis du dernier été qu’elle a passé chez sa mamie alors qu’elle n’était qu’une petite fille. La parisienne revit avec bonheur et nostalgie ces vacances idyllique. Mais pourquoi la famille s’est-elle éloignée pendant toutes ces années ? Est-ce la distance géographique et la frénésie du quotidien qui ont eu raison de leur relation ? Ou bien s’est-il passé quelque chose cet été là ?

Dordogne est une aventure narrative entrecoupées de petite séquences d’actions anodines à effectuer pour faire progresser l’histoire telles que se brosser les dents, préparer un pique nique ou encore faire des achats au marché. J’ai le sentiment que trop de place a été donnée à ces séquences au détriment de la narration. Tandis que la trame principale progresse doucement dans la banalité du quotidien d’une enfant de 12 ans, on découvre une histoire parallèle dont j’aurais souhaité connaître le dénouement, mais celui-ci n’arrive jamais.

J’ai par ailleurs noté quelques erreurs de traduction qui font grincer des dents alors que l’écriture est essentielle pour un jeu narratif. Bien que le studio de développement soit français, le titre semble avoir été écrit en anglais puis traduit en français. On se retrouve donc par moments avec des phrases du type : “il faut que je trouve la clé de la grotte de mamie”, “grotte” étant la traduction littérale de l’anglais “cave”…

Le qualificatif qui me vient en premier à l’esprit au sujet de l’histoire et du gameplay est “anodin”. Cependant, la DA est quant à elle enchanteresse et lui donne un petit côté attachant. Notre héroïne nous fait découvrir une vision idéalisée d’un petit village de France. Cette vision est magnifiée par une représentation à l’aquarelle dont le studio Un Je Ne sais Quoi semble s’être fait une spécialité. Si il n’y avait qu’une chose à sauver de Dordogne, ce serait sa beauté.

J’ai apprécié :

• C’est un bel objet visuel
• Les personnages touchants
• Le côté “lettre d’amour” aux campagnes françaises
• Entièrement en français

J’ai moins aimé :

• Les mini-jeu trop présents
• La narration qui laisse un sentiment d’inachevé
• L’aspect contemplatif supplante l’aspect ludique

Critères d’accessibilité :

Conditions de test :