Il est de ces jeux qui n’arrivent pas en gonflant les muscles ni promettant monts et merveilles. Et pourtant, FAR : Changing Tides arrive, à sa manière, à nous faire sentir forts face aux éléments et nous procurer des moments proches du grandiose. Plus immense et offrant plus de liberté que le premier volet, que j’ai terminé après coup, il est aussi moins intense dans son rythme et n’offre aucune difficulté, à part celle d’être réceptif à la proposition d’Okomotive. Ressemblant à la deuxième partie d’une même aventure plutôt qu’à une réelle suite, les nouveaux joueurs ne sentiront pas de manque et auront sûrement envie, comme moi, d’en savoir plus sur Lone une fois arrivé au terme de cette odyssée émotionnelle. Une jolie réussite narrative et interactive qui a su me faire plonger dans une épopée où on carbure à l’espoir.
Le monde du silence
Le maître mot de ce jeu est selon moi Solitude. Solitude qui frappe dès le début lorsque nous retrouvons ce petit bonhomme sous l’eau, au beau milieu d’une ville engloutie. L’ambiance industrielle d’après fin du monde sera le cadre. Le monde aquatique en sera le héros. Tantôt allié, tantôt cruel. Couleurs pastelles, 3D exploitée à des fins de mise en scène, le titre sait mettre la technique au service de sa direction artistique. Bien qu’ayant légèrement préféré le rendu graphique du précédent Lone Sails, j’estime que le fait de céder aux sirènes de la 3D pousse bien plus loin les curseurs de la réalisation qui a su m’embarquer avec elle avec brio (non, ce n’est pas le prénom de l’enfant que vous incarnez).
Que le temps soit aux bonnes ou aux mauvaises ondes, le design sonore est une pièce essentielle de ce moteur à émotions. Là aussi, le contrepied avec les blockbusters est flagrant car, non, vous n’aurez pas de rythmes endiablés lors des passages aussi intenses que leur issue est inconnue. Non, les notes ne seront pas les éléments qui attireront votre attention et doperont votre ressenti. Le silence, troublé par certains bruits environnants, sera votre partenaire en ces périodes de souffle coupé ou de courage vacillant. Le flot mélancolique sera synonyme de soulagement vis-à-vis l’épreuve accomplie. Véritable marque d’espoir quant à ce moment qui s’éternise, faisant défiler toutes sortes de paysages évoquant les saisons, laissant présager que la fin est peut-être proche. Même celle que l’on ne veut pas voir et qu’on va pourtant toucher du doigt…
A titre personnel, cette expérience m’a énormément rappelé le film All Is Lost réalisé par Jeffrey McDonald Chandor et dans lequel Robert Redford tient le rôle principal. Ce silence musical assourdissant, les sons des éléments en furie ramenant à être victime des événements malgré les ressources puisées au fond de soi-même pour arriver à survivre. Et ces moments d’accalmie, cette lenteur, ce soulagement… temporaire… D’autant que FAR : Changing Tides, à l’instar du long métrage que j’évoque ici, nous fournit également une embarcation d’infortune.
Petit rafiot devient vaisseau
Aussi bien outil que compagnon de route, on pourrait ressentir par moment la personnification de cette fantastique machine. Ce rafiot découvert enfermé dans un hangar et qui va souffrir autant que vous, voire plus. Une force du titre est de faire évoluer les fonctionnalités et la configuration de ce qui sera le cœur du gameplay de ce titre signé Okomotive. Tous les éléments seront à dompter pour vous permettre de vous frayer un chemin dans un univers délabré où la Vie vous gratifie parfois de quelques clins d’œil.
Même si l’air est la ressource la plus élémentaire que vous pourrez capter avec votre voile, à la manière d’un pirate de Sea of Thieves, il ne suffira pas. Quand tout est calme, le carburant devient vital et il vous faudra prendre soin de stocker tout bagage abandonné afin de le destiner à une combustion salvatrice. Comme si parfois il fallait savoir brûler le passé pour chercher à s’offrir un avenir. La chasse sera alors longue et fastidieuse puisqu’il faudra apporter un à un chaque objet à bord de votre bateau. Une quête longue mais que l’on comprendra rapidement nécessaire renforçant l’immersion psychologique. Nous forçant à sentir qu’il n’y a pas d’autre issue et que les moments qui viennent seront, sans nul doute, moins généreux. Cela a eu cet effet sur moi mais quelqu’un cherchant un jeu plutôt qu’une histoire sera peut-être lassé par la répétitivité du processus.
Ces imprécisions dans la maniabilité sont aussi très énervantes, je dois l’avouer. Cette pièce qu’on pense avoir bien attrapé mais qui tombe car il y a eu interaction avec autre chose. Ce mécanisme qu’on n’arrive pas à bloquer car la commande n’a pas bien été validée et qui fait perdre un temps précieux. Oui, ça peut faire lâcher la manette devant l’impression d’un aspect mal finalisé. Mais c’est peut-être ça, le stress du lendemain incertain. Cette tension qui muselle la précision au point de ne pouvoir synchroniser les différents modules de votre navire, devenu vaisseau aux mille mécaniques. Si perfectionné, et pourtant, on ne s’y sent pas invincible. Jamais.
Test réalisé par Danxter.
Critères d’accessibilité
Déficience Visuelle | Déficience Auditive | |
✘ Contraste élevé (réticule de visée) | ✘ Sous-titres avec indications d’ambiance | |
✘ Taille couleur de police | ✘ Identification de la personne qui parle | |
✘ Marquage des ennemis | ✘ Police personnalisable | |
✘ Interface personnalisable | ✘ Couleur de police personnalisable | |
✘ Couleur minicarte personnalisable | ✘ Options d’alerte alternatives (vibration, flash…) | |
✘ Option daltonisme | ✘ Sons ambiants signalés (informe sur présence) | |
✘ Option Text to speech | ||
✘ Ralentissement du jeu |
Conditions de test
Détails TV | 4K HDR/Dolby Vision | Jeu fourni par l’éditeur | Non, Xbox Game Pass | |
Console | Xbox Series X | Temps passé sur le jeu | Environ 7 heures | |
Niveau de difficulté | Inexistant, sauf peut-être les succès | Jeu terminé | Oui, sauf certains succès |
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