The Devil in Me réussit son pari : nous tenir en haleine du début jusqu’à son final haletant. Tant au niveau de l’écriture que de la technique, il nous embarque sur les traces du premier tueur en série des États-Unis comme un parent avec son enfant. Mature par moments, d’une simplicité consternante à d’autres. Du début du jeu à sa conclusion palpitante, The Devil in Me plonge les joueurs dans un monde captivant plein de tension et de suspense. Malgré quelques détails parfois manquants, dans l’ensemble, Supermassive Games a réussi à procurer une atmosphère incroyablement réaliste qui donne l’impression d’être vraiment là dans l’histoire. Aussi bien pour les fans de la licence que les néophytes.
Le nom est Holmes, H.H Holmes
Ce cinquième opus de la série The Dark Pictures Anthology met la lumière sur une personnalité bien célèbre : H.H Holmes. L’homme s’est fait connaître en étant le premier tueur en série des États-Unis au cours du 19ème siècle. Son mode opératoire était simple : étant propriétaire d’un hôtel, ses victimes venaient directement à lui. Il ne lui restait qu’à choisir quel sort il leur réserverait. À son jugement en 1896, il reconnaîtra 27 meurtres et déclarera des propos qui donneront le nom à cet épisode :
Je suis né avec le diable en moi. Je ne pouvais pas empêcher le fait que j’étais un meurtrier, pas plus que le poète ne peut empêcher l’inspiration de chanter.
Le début du jeu nous ramène donc à cette époque et nous commençons par suivre un couple de jeunes mariés. Dès les premiers instants, on peut apprécier la qualité visuelle globale du titre. Les visages sont fins, les lumières et les environnements nous embarquent rapidement au sein de l’univers. La séquence sert de courte introduction aux mécaniques que nous aurons à utiliser dans le reste de l’aventure. L’histoire débute réellement après un saut de plus d’un siècle et nous voici dans la peau les cinq protagonistes, tour à tour. Chacun a son propre tempérament et plus ou moins d’affinités avec les autres. Selon les choix que vous ferez, ils pourraient être amenés à ne plus s’entendre et vous vous retrouverez avec des options inaccessibles. Une écriture qui se révèle être de bonne facture avec assez peu d’échanges vraiment niais.
Dans le manoir Du’Met, personne ne vous entendra crier
On incarne au fur et à mesure chacun des membres de l’équipe de Lonnit Entertainment : Charlie, patron de la bande et à la recherche de la moindre opportunité pour sauver son entreprise, Kate, la présentatrice, Erin, l’ingénieure du son et dernière recrue, Jamie, la chef d’orchestre qui unit tout le monde. Enfin, Mark, le cameraman et ex de Kate qui a des difficultés à s’affirmer. Tous sont munis de leur inventaire distinct avec un objet signature qui leur permet d’éclairer le chemin. Tantôt un briquet pour Charlie, une lampe torche pour Jamie ou bien le flash d’appareil photo pour Mark. Un choix judicieux qui permet de créer une ambiance propre à chacun d’entre eux. D’ailleurs, certains de nos héros seront plus sujets à la mort que d’autres. Charlie n’aura que peu d’occasions de périr comparé à Erin que vous pouvez perdre très tôt dans l’aventure. Même dans un jeu vidéo, la mort demeure injuste.
Si Granthem Du’Met endosse le rôle de l’antagoniste principale, le manoir qu’il a construit est l’équivalent d’un assistant. Véritable hommage à l’hôtel de H.H Holmes, il est un véritable dédale et une extension du tueur en série. Avec ses multiples pièges et salles tueuses, il endosse presque le rôle de personnage secondaire cherchant à tout prix à éliminer nos héros. Bain d’acide, murs coulissants bloquant des chemins, sol qui se dérobe sous vos pieds, compacteur, fournaise, etc. Les dangers seront multiples ! Chaque pièce regorge de points de vue qui permettent de plonger dans la tête du meurtrier. Ils seront aussi l’occasion de quelques jump scares bien placés. Ce n’est qu’en l’explorant de fond en comble que vous obtiendrez les dernières pièces pour reconstituer le puzzle sur l’origine de Du’Met.
Si l’enveloppe globale est appréciable, c’est en y regardant de plus près et manette en main que les défauts prennent toute leur ampleur. Les déplacements sont lourds, forçant des rotations complètes du personnage si on a le malheur de ne pas être orienté face aux objets ou parois. Rien de nouveau si vous avez déjà joué aux précédents jeux de la licence. Le jeu veut aller plus loin en ayant des “chemins alternatifs”. Ils n’en sont pas à proprement parler, proposant très souvent rien de plus et rejoignant le parcours initial. Sans oublier les visuels qui sont plus léchés dans les intérieurs que sur les séquences en extérieur.
Une formule qui fonctionne… jusqu’à quand ?
Un détail qui chafouine : quelques soucis sur la VF. Certains dialogues commencent correctement puis en plein milieu d’une phrase, c’est la VO qui prend le dessus et la synchronisation labiale ne suit plus. Une situation qui m’a rapidement conduit à passer intégralement en VO pour éviter de futurs problèmes. Dommage, alors que le peu que j’ai pu entendre de la version française était de qualité et un point déjà rencontré dans les opus précédents.
The Devil in Me est aussi l’épisode le plus long de l’anthologie The Dark Pictures. Comptez une petite dizaine d’heures pour boucler l’aventure avec ses multiples fins. Le chapitrage des décisions importantes permet de facilement revenir à chaque dilemme. Comme à son habitude, le jeu tease à sa toute fin le prochain épisode qui arrivera en 2023. Après la terre ferme, Directive 8020 comme il se nomme, nous emmènera dans les confins de la constellation de Cetus. Espérons que ce sixième jeu arrivera à trouver un nouveau créneau pour réinventer une formule qui convainc tout en restant fortement perfectible.
Déficience Visuelle | Déficience Auditive | |
✘ Contraste élevé (réticule de visée) | ✘ Sous-titres avec indications d’ambiance | |
✔ Taille couleur de police | ✔ Identification de la personne qui parle | |
✔ Marquage des ennemis | ✔ Police personnalisable | |
✘ Interface personnalisable | ✔ Couleur de police personnalisable | |
✘ Couleur minicarte personnalisable | ✔ Options d’alerte alternatives (vibration, flash…) | |
✔ Option daltonisme | ✘ Sons ambiants signalés (informe sur présence) | |
✘ Option Text to speech | ||
✘ Ralentissement du jeu |
Détails TV | 1080p | Jeu fourni par l’éditeur | Oui | |
Console | Xbox Series S | Temps passé sur le jeu | 11 heures | |
Niveau de difficulté | Classique | Jeu terminé | Oui |
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