Test – The Wreck, quand le tragique devient cathartique

Ce Visual Novel 3D entièrement traduit en français, combine à la perfection une ambiance apaisante avec son charme à la française et une histoire dramatique qui aborde des thèmes difficiles de la vie réelle. Il s’avère être une expérience unique et captivante mais déroutante, que chacun pourra interpréter à sa façon en fonction de son propre vécu personnel. Pendant environ 5h, The Wreck jouera avec vos émotions de façon mature et saine, pour vous laisser sur une note positive, telle une thérapie.

L’équilibre subtil entre drames et sérénité

The Wreck est un jeu narratif du studio Parisien The Pixel Hunt, dont l’histoire se déroule en France et retrace la vie de Junon, une trentenaire au bord du gouffre et brisée par son passé, qui doit une fois de plus faire face à un évènement difficile. Sa mère – avec qui elle est en conflit – a été admise en réanimation à la suite d’un accident vasculaire cérébrale, c’est alors à Junon que revient la lourde responsabilité de prendre les décisions médicales la concernant.

Dès le début, j’ai été séduite par l’ambiance de The Wreck. Les animations très peu marquées voire absentes et les textes flottants à l’écran donnent un effet de roman photos interactif qui m’a beaucoup fait penser à As Dusk Falls. Les couleurs et les musiques douces, ainsi que les nombreux effets de lumière offrent une atmosphère paisible et réconfortante qui tranche assez bien avec la gravité de la situation. La France est mise à l’honneur et fait partie intégrante de l’histoire et de la direction artistique via de nombreuses références dans les décors, le scénario, mais aussi au niveau du doublage. En effet il est important de noter que le jeu ne dispose pas de VF, il est doublé uniquement en VO par des acteurs français qui appuient volontairement leur accent sur certains mots, prénoms… J’ai beaucoup aimé cette touche d’humour et de légèreté qui contraste une fois de plus avec les évènements et renforce l’identité française déjà bien présente.

Apaiser les maux par les mots

Tout le potentiel de The Wreck réside dans son histoire et l’impact direct qu’elle peut avoir sur les joueurs en abordant des sujets sensibles de la vie réelle. Comme par exemple, la maladie, le deuil, les relations toxiques, pour n’en nommer que quelques-uns et vous laisser découvrir les autres par vous même. Ces thèmes sont toujours traités de manière très mature et bienveillante, avec énormément de réalisme grâce à des mises en scène soignées et une excellente narration. Cela apporte du sérieux et de la crédibilité à cette œuvre. Ce qui permet alors de ressentir une forte connexion émotionnelle avec les différents personnages ainsi que l’histoire et de ce fait, être influencé par notre vécu concernant les choix à prendre tout au long de l’aventure. En effet, les différentes thématiques évoquées dans le jeu pourront aisément faire écho avec vos propres « traumatismes » tant elles sont malheureusement courantes au fil d’une vie… The Wreck est donc une expérience unique, touchante et mémorable qui joue avec nos émotions et peut agir comme une sorte de développement personnel si l’on est réceptif à cette approche. C’est quelque chose que j’ai beaucoup apprécié et qui montre une fois de plus, que les jeux vidéo peuvent avoir de réels bienfaits thérapeutiques chez certaines personnes (dans une moindre mesure, bien évidemment, cela ne remplace pas un suivi médical adapté).

De grandes qualités mais pas exempt de défauts

The Wreck propose un gameplay simpliste inspiré de Life is Strange basé sur la gestion du temps, et même si le concept est original, il devient très vite répétitif. Vous revivez des évènements du passé en interagissant uniquement avec des mots et toujours les quelques objets identiques qui vous mènent dans les souvenirs de Junon, lesquels sont eux aussi interactifs (et répétitifs…). Les différents embranchements et choix à faire sont imposés et malheureusement pas du tout impactants, ils n’influencent en rien le déroulement de l’histoire, ni même la fin. Et c’est bien dommage, car les sujets abordés s’y prêtaient parfaitement et auraient pu rendre le dénouement plus marquant. De plus, le jeu offre une rejouabilité qui s’en trouve totalement inutile au vu de son manque d’impact au niveau des choix. Le seul intérêt à relancer des chapitres consiste à obtenir certains succès manqués si vous souhaitez obtenir le 100 %.

Et pour terminer, je tiens à préciser que j’ai eu affaire à de très nombreux freezes, ce qui m’obligeais à relancer le jeu régulièrement. J’ai donc été contrainte de recommencer plusieurs fois ma progression depuis la dernière sauvegarde (et elles sont rares). Le titre n’étant pas encore sorti au moment du test, il est fort probable que ce soit corrigé à l’instant où vous lisez ces lignes.

J’ai apprécié :

• La maturité du titre
• Les thèmes de la vie réelle
• L’ambiance générale
• Le vrai impact possible sur le joueur

J’ai moins aimé :

• Les bugs
• Les choix qui n’en sont pas

Critères d’accessibilité :

Conditions de test