Annoncé il y a près de quatre ans, et pendant un temps réservé aux abonnés Stadia, Young Souls débarque enfin sur Xbox. N’étant pas forcément amateur de beat’em all, c’est surtout sa direction artistique ainsi que son aspect RPG et exploration qui m’ont donné envie de découvrir ce jeu. C’est donc avec grande curiosité que je me suis lancé dans l’aventure, manette en main.
Les rues enragées
Le titre est un beat’em all dans la plus pure tradition. Son introduction ne pourra que vous faire penser au célèbre Streets of Rage, pionnier du genre. Mais la comparaison s’estompe assez vite. En effet, Young Souls ajoute suffisamment de contenu et de mécaniques pour s’en affranchir. Pour commencer, il arbore un côté dungeon-crawler avec l’exploration qui va avec, mais aussi un aspect RPG très important. Vos personnages ont un niveau, un inventaire et des caractéristiques qui progresseront.
À chaque niveau, vous gagnerez en puissance et aurez parfois en récompense un jeton “Happy Fit”. Ce dernier vous octroiera une séance de sport et permettra d’améliorer l’une de vos trois caractéristiques : la force (en soulevant des haltères), la résistance (une série d’abdos) et la cardio (en pédalant sur un vélo). Ce sera l’occasion d’un mini-jeu assez court qui demandera de marteler ou de maintenir le bouton A. En fonction de vos performances, vous serez évalués sur 5 étoiles, en sachant que plus la note est bonne, plus le bonus de statistique sera important. C’est un système très original et bien trouvé.
Mais Young Souls reprend aussi de nombreux autres codes du jeu de rôle. Vous pourrez personnaliser l’apparence de vos héros, mais aussi leur équipement. Arme, bouclier, armure, chacune des pièces possède ses caractéristiques et peut potentiellement apporter des bonus comme des malus. De plus, leur poids influera sur la rapidité des personnages. Vous l’aurez compris, l’aspect RPG est loin d’être une façade.
Le donjon le plus sombre
L’univers de Young Souls se divise en deux. Si la ville de nos héros servira avant tout de hub et à faire progresser le scénario, le monde souterrain sera le lieu où l’on passera le plus clair de notre temps. C’est en ce lieu qu’il faudra explorer les quatre donjons du jeu. Ils se composent de plusieurs zones démarrant par un portail. Ce dernier agit comme un téléporteur, ce qui permet d’explorer à son rythme et de retourner à tout moment en ville. Cela arrivera fréquemment puisqu’il faudra dormir dans la chambre des héros pour monter de niveau, ce qui est à la longue un peu pénible.
Heureusement, à tout moment, depuis le menu, on peut choisir de se rendre dans n’importe quel lieu, ce qui évite des allers-retours fastidieux. Ou plutôt en limite les contraintes, car ils seront tout de même nombreux. C’est une bonne chose que les chargements soient plutôt rapides. En ce qui concerne la structure des donjons, ils possèdent plusieurs embranchements, des portes bloquées qui obligent à revenir plus tard (et plus puissant), de nombreux coffres et des boss redoutables.
On y trouve parfois de nouvelles mécaniques qui viennent apporter un peu de variété à l’exploration. Par exemple, quelques salles entièrement dans le noir, où il faudra ramasser une lanterne. Comme tout objet qu’il est possible de prendre, il vous empêchera d’utiliser votre arme et vous l’enverrez devant vous si vous appuyez sur la touche d’attaque. Il faudra donc redoubler de prudence dans ces cas-là, au risque de se trouver plongé dans le noir et à la merci des ennemis et des pièges.
Un jeu d(e )rôle
En démarrant une nouvelle partie, le prologue vous apprendra les bases du combat. Mais le chapitre suivant se concentrera sur l’histoire et demandera quelques allers-retours. Et oui, contrairement à un beat’em up classique, ne vous attendez pas à de l’action non-stop. Mais est-ce une mauvaise chose ? Je ne crois pas. Les dialogues sont nombreux, parfois grossiers (un filtre est d’ailleurs disponible dans les options), souvent drôles. L’histoire se suit avec plaisir et intérêt. Et puisque Young Souls est une production française, tous les textes du jeu sont dans notre langue. Rien à signaler pour le doublage puisque les personnages sont muets.
En parlant de dialogues, de rares choix seront à prendre en cours de partie, mais rien qui n’influe sur le scénario, juste sur quelques répliques. L’humour est très présent dans le jeu, mais je ne l’ai pas trouvé trop envahissant, heureusement. Jenn et Tristan, nos deux héros, sont attachants et les différentes relations entre les personnages sont assez bien développées. La durée de vie est très correcte puisqu’il m’a fallu une quinzaine d’heures pour terminer le jeu à 100%. Comptez-en probablement une dizaine pour terminer juste l’histoire, en prenant également en compte qu’une difficulté plus élevée pourra d’avantage prolonger cette estimation.
Côté graphismes, la direction artistique de Young Souls est remarquable. Un véritable dessin-animé auquel on prend part, manette en main. J’ai cependant rencontré quelques couacs techniques en partie : bugs de collision, caméra de rares fois capricieuses, ralentissements… Heureusement, rien de rédhibitoire. Les musiques sont entraînantes mais parfois un peu trop en retrait. Enfin, pour ce qui est de l’accessibilité, de nombreux efforts ont été faits. Dans les paramètres, un menu y est dédié et permet notamment de régler la vitesse du jeu, de gérer les dégâts, de bloquer automatiquement les attaques…
“Que je trépasse si je faiblis !”
N’étant pas un grand joueur de beat’em up, j’ai choisi de démarrer l’histoire dans la difficulté “équilibrée”. Elle est modifiable à tout moment en cours de partie, donc pas de panique si vous trouvez le jeu trop difficile, ou trop facile. Même si ce dernier cas sera peu probable. En effet, Young Souls a été conçu comme un jeu exigeant. Les développeurs voulaient transmettre un véritable sentiment d’accomplissement lorsqu’un combat se termine par une victoire.
Vous pourrez aussi compter sur un(e) partenaire de jeu pour vous épauler pendant toute la partie. En effet, le titre met en scène deux héros, et il est donc pensé avant tout pour la coopération. S’il est bien plus amusant ainsi, que les solitaires se rassurent, l’expérience à un joueur reste entièrement satisfaisante. Dans ce cas, vous pourrez alterner à tout moment entre les deux protagonistes en appuyant sur LB. Le héros qui ne sera pas sur le terrain pourra même regagner une partie de ses points de vie, ce qui ajoute une dose de stratégie à l’action. Un peu à la manière des jeux de combats en duo.
En cas de décès d’un des deux personnages, il pourra être ranimé par l’autre, mais vous serez alors à la merci des attaques adverses pendant quelques (longues) secondes. Selon la difficulté, vous aurez un nombre différent de vies. Pouvoir alterner de cette manière entre les héros ajoute ainsi un aspect tactique. Passer d’un personnage en armure lourde et aux attaques lentes mais puissantes à un autre qui sera plus rapide et pourra facilement esquiver les coups permettra de faire face à toute situation.
Conclusion
Young Souls est une aventure maîtrisée de bout en bout. Un projet ambitieux pour la petite équipe française de 1P2P. Le titre rend hommage aux meilleurs beat’em all tout en y insufflant des nouveautés et des ingrédients de RPG et de dungeon-crawler. Il offre un excellent gameplay et propose de nombreuses options d’accessibilité. Son histoire et son humour sont réussis, tout comme sa direction artistique inspirée. Les seules choses que je regrette dans ce jeu ne pèsent pas lourds dans la balance mais valent le coup d’être soulignées. Elles concernent surtout quelques couacs techniques et un manque d’ergonomie de l’inventaire. Bref, je recommande fortement cette aventure, d’autant plus qu’il est actuellement disponible dans le Game Pass !
Test réalisé par Jiteubey.
Critères d’accessibilité
Déficience Visuelle | Déficience Auditive | |
✘ Contraste élevé (réticule de visée) | ✘ Sous-titres avec indications d’ambiance | |
✘ Taille couleur de police | ✘ Identification de la personne qui parle | |
✘ Marquage des ennemis | ✘ Police personnalisable | |
✘ Interface personnalisable | ✘ Couleur de police personnalisable | |
✘ Couleur minicarte personnalisable | ✘ Options d’alerte alternatives (vibration, flash…) | |
✘ Option daltonisme | ✘ Sons ambiants signalés (informe sur présence) | |
✘ Option Text to speech | ||
✔ Ralentissement du jeu |
Conditions de test
Détails TV | OLED 4K | Jeu fourni par l’éditeur | Oui | |
Console | Xbox Series X | Temps passé sur le jeu | 15 heures | |
Niveau de difficulté | Équilibré | Jeu terminé | Oui, à 100% |
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