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Test – The Falconeer, ça plane pour moi

Lorsque j’ai annoncé à ma chère et tendre que c’était décidé, que j’allais enfin entreprendre une reconversion professionnelle et devenir fauconnier, elle a une fois de plus levé les yeux au ciel. Elle a directement imaginé que j’allais passer le plus clair de mon temps libre au milieu des champs, affublé d’un énorme gant en cuir sentant la viande avariée, à essayer de faire faire des allers-retours à d’affreux volatiles. Alors qu’il n’en est rien. Être fauconnier, c’est assumer un grand rôle et être au service d’une noble cause. C’est donner sa vie pour les autres et dévoiler les grands secrets de l’univers ! Depuis qu’elle a fait ses valises, je n’ai plus grand monde à qui en parler. Alors, laissez-moi vous expliquer ce que c’est que d’être fauconnier. The Falconeer nous emmène au cœur de la Grande Ursée, un monde dévasté et recouvert par les océans. Au milieu de ces vastes étendues aquatiques se dressent, tels les derniers bastions de la civilisation, des ilots, pics rocheux et autres archipels abritant le peu de vie de cet univers. Malgré le calme apparent que pourrait laisser entendre cette description, l’Ursée est un monde en perpétuel conflit. Différentes factions, représentées par des grandes maisons nobles, ne cessent de s’affronter. Au centre de ces disputes ancestrales, nous incarnons un fauconnier. Si dans le passé, le rôle des fauconniers était de transporter les âmes des défunts vers l’au-delà, les choses ont bien changé. Aujourd’hui, ces énormes oiseaux montés sont devenus de véritables armes de guerres utilisées dans les conflits permanents opposant les différents clans.

Game of Falconners

Quand je me suis lancé dans The Falconeer, j’ai retrouvé cette étrange impression que j’ai ressenti lorsque j’ai entrepris de regarder pour la première fois Game of Thrones. Je me suis très vite retrouvé perdu. Non pas égaré géographiquement, mais perdu au milieu de cette histoire complexe aux multiples ramifications. Les différentes factions en lice ont chacune leurs propres intérêts et leurs propres objectifs. À certains moments, des alliances improbables peuvent se former afin de nuire à un adversaire commun. À d’autres, des actions plus sournoises utilisent de subterfuges afin de faire porter le chapeau à d’autres clans. Scénaristiquement, Il faut avouer que le jeu ne nous ménage pas et ne nous prend pas vraiment par la main pour nous expliquer tranquillement ce qui se passe. Ici, pas de vraie introduction du monde, pas de cinématique, on se retrouve directement plongé au sein des conflits mais également au cœur de l’action. La manière dont la narration se déroule est d’emblée assez déroutante mais très vite les pièces du puzzle se mettent en place. Après quelques missions et dialogues, on se retrouve happé par cette histoire riche et on se sent concerné et investi par les différents enjeux géopolitiques qui se dessinent.

Tout au long des quatre chapitres principaux de l’histoire, nous servirons les intérêts des différentes maisons et nous participerons aux conflits à chaque fois d’un point de vue différent. La même mission pourra donc être jouée pour un camp dans une partie de l’histoire et rejouée par après pour le camp adverse. C’est une approche audacieuse, qui s’éloigne des narrations très linéaires dont nous avons l’habitude et par ce fait, ne plaira pas à tout le monde. Personnellement, j’ai été séduit. Le fait de devoir faire l’effort de reconstituer le fil de l’histoire et de comprendre les différents enjeux a véritablement fait partie de l’expérience. De plus, le travail sur le lore et la manière dont les différentes factions ont été créées avec leur propre identité et leurs propres spécificités sont vraiment remarquables. Pendant les missions ou lors des phases d’exploration, l’histoire de cet univers si particulier nous est conté. Les ennemis et les alliés rencontrés dans les airs et au sol sont nombreux et très variés. En plus des faucons de guerre, nous auront fort à faire face à des tisserins draconiques, des scarasoirs, sortes de scarabées génétiquement modifiés, des zeppelins et autres raies manta volantes.

Tout en chevauchant notre oiseau de guerre, nous effectuerons différents types de missions : patrouilles, attaques de forteresses, escorte de navires de guerre, récupération de cargaison,… Si l’intérêt de l’histoire entourant ces missions permet de cacher une certaine répétitivité, les déroulements de toutes ces opérations seront assez semblables. Il s’agira dans la majorité du temps, de décoller, de passer par un ou deux checkpoints afin de réaliser les objectifs et de se rendre à notre destination finale. Sur ce point, on peut regretter un manque d’originalité et d’événements non prévus qui auraient pu apporter un peu de surprise.

Jamais rien ne l’empêche, l’oiseau, d’aller plus haut…

Mais qu’en est-il du gameplay ? Si le titre a été comparé au monument du genre qu’est Crimson Skies, la comparaison s’arrêtera au genre de jeu. Bien sûr, nous sommes face à un action-shooter aérien mais dans The Falconeer, tout est organique. Dès le moment où l’on quitte le perchoir, la sensation d’être en train de diriger un énorme rapace est présente. Malgré son agilité et la grâce de ses mouvements, ne vous attendez pas à un voyage de plaisance. Il vous faudra à tout moment contrôler votre oiseau et tirer parti de l’environnement et de la nature pour progresser plus facilement. En effet, votre destrier possède une jauge d’énergie qu’il vous faudra gérer de la manière la plus optimale possible tant celle-ci s’épuise rapidement. Vous pourrez utiliser cette énergie pour voler plus vite mais ça ne durera que quelques secondes. Par contre, repérer et emprunter des courants chauds vous permettra de prendre de l’altitude et d’augmenter votre vitesse en redescendant. Il sera possible d’emprunter des courants rapides en haute altitude pour vous déplacer beaucoup plus rapidement. Le côté organique vaut également pour la gestion des munitions. Si elles peuvent être achetées chez les marchands dans les différents endroits où vous ferez escale, elles pourront aussi être rechargées en passant dans des zones orageuses et en se faisant toucher par la foudre. Attention toutefois à la surcharge.

Une fois en combat, les sensations sont intenses. Les affrontements sont dynamiques, rapides et nerveux. Seul ou accompagné de vos alliés aériens ou maritimes, vous ferez bien souvent face à de nombreux adversaires à la fois. Les commandes répondent à la perfection et très vite, on se retrouve à utiliser l’environnement pour effectuer des manœuvres audacieuses pour éviter le feu ennemi. Il sera également possible de récupérer des mines en mer afin de les lâcher sur les ennemis ou encore d’indiquer des cibles à vos ailiers. Malheureusement, les possibilités offertes sont assez limitées. Non seulement nous n’aurons à notre disposition qu’une seule manœuvre d’esquive mais surtout n’aurons accès qu’à une seule arme. J’aurais apprécié un peu plus de diversité et de possibilités tactiques pour les assauts. Malgré cela, les combats restent extrêmement immersifs et sont d’autant plus épiques lorsque la météo dynamique s’en mêle. Être au milieu d’un affrontement opposant faucons et dragons, de nuit, au cœur d’un orage et au dessus d’une mer déchaînée est particulièrement épique.

The Falconeer se présente sous forme de monde ouvert. En plus de suivre les missions du scénario principal, vous aurez accès à différentes missions secondaires et autres activités. Si les missions secondaires sont dans la majorité des cas inintéressantes d’un point de vue scénaristique, elles vous permettent de gagner des éclats, la monnaie locale. Grâce à vos gains, vous pourrez faire quelques emplettes auprès des marchands locaux. Ces derniers vous proposeront de meilleures armes et munitions pour équiper votre rapace ou encore des mutagènes pour améliorer ses compétences.

Artistiquement, ce n’est pas une buse

Le jeu fait également la part belle à l’exploration. Ce monde magnifiquement représenté est une invitation au voyage. Le plaisir de juste décoller et de planer afin de découvrir l’univers est vraiment présent. En plus du régal pour les yeux, ces voyages gratuits seront bien souvent récompensés. En effet, de nombreux temples et anciennes reliques sont cachés au milieu des océans et leur découverte vous en apprendra bien plus sur l’histoire, les mythes et les légendes de la Grande Ursée. Certains endroits vous permettront également d’apprendre des chants, des améliorations passives rendant votre faucon plus puissant. Le jeu vous propose également d’enlever très facilement toute l’interface graphique afin de profiter au maximum de ces moments.

Je ne pourrais parler de l’exploration sans enchaîner sur le côté artistique du titre, tout simplement parce que c’est le grand point fort de The Falconeer. On se retrouve face à un titre à la direction artistique très particulière. Ici, le minimalisme est de mise. Tomas Sala, l’unique développeur du jeu (!) a pris le parti du low poly et surtout, de ne pas utiliser de textures. Le résultat et surtout la combinaison de cette approche avec une maitrise dans la conception des effets de lumière et climatiques en font un titre somptueux qui tirera parti des derniers écrans et téléviseurs 4K et HDR. C’est une véritable réussite. Bien souvent, au cours de mon aventure, j’ai délibérément quitté ma trajectoire pour me perdre au milieu des océans et découvrir ce monde de toute beauté. Traverser ces paysage baignés de la lueur du soleil couchant ou plonger dans la fureur d’une tempête fait vraiment partie de l’expérience. Un mode photo est également présent afin d’immortaliser vos plus beaux moments.

Le travail sonore n’est pas en reste non plus avec un travail de très grande qualité proposé par Benedict Nichols. La bande originale est éclectique et soutient de la meilleure manière les âpres combats et les calmes moments d’exploration. Le mélange de synthétiseurs, de chants de gorge mongols, de chorales des Balkans, de didjeridoo et de bien d’autres sons créent une atmosphère si particulière au titre et contribuent à ce que cet univers soit si unique. Je peux vous assurer que vivre d’homériques combats aériens avec cette puissante musique tribale en soutien crée des souvenirs qui restent en mémoire bien après avoir quitté le jeu.

La technique, faut qu’on en parle

The Falconeer est sorti dans un contexte un peu particulier. Malgré son statut de jeu indépendant, il fait partie du maigre line-up de lancement des nouvelles Xbox Series X et Xbox Series S. En effet, les nouveaux jeux next-gen (entendez par là les jeux optimisés), se comptent sur les doigts d’une main d’un bucheron maladroit. Malgré cela, le titre tire pleinement parti des consoles de nouvelle génération en proposant des performances impressionnantes. Sur Xbox Series X, le jeu tourne en 4K native et 60 fps et son mode performance permet d’atteindre les 120 images par seconde en 1800p. La Xbox Series S n’est pas en reste non plus avec du 1800p à 60 fps et un mode performance montant à 120 fps pour une résolution de 1080p.

Concernant les temps de chargements, ils sont quasi inexistants. Après les treize secondes nécessaires au lancement du jeu, le monde la Grande Ursée s’offrira à vous sans interruption. C’est impressionnant et cela nous donne un aperçu de ce à quoi on peut s’attendre avec les futurs titres next-gen : une plongée intense et immersive. Enfin, de par ses choix artistiques et techniques, le jeu ne prendra pas non plus beaucoup de place sur votre précieux disque dur ou SSD. Le jeu ne pèse en effet que 1,5 Go.

Conclusion

Vous l’aurez compris, The Falconeer aura su me séduire et je ne peux que vous le conseiller. Pourtant, Il ne partait pas gagnant. Je pensais me lancer dans un shooter répétitif alignant des missions linéaires et pourtant, après quelques missions, son univers, sa narration, son côté organique et ses fabuleux combats aériens auront su me convaincre. La sensation de chevaucher un Big Ass Bird, comme aime à le surnommer Tomas Sala, est vraiment présente et parfaitement retranscrite. Malheureusement (ou heureusement), le jeu parfait n’existe pas encore et comme bien d’autres, The Falconeer souffre de certains points négatifs qui nuisent un peu à l’expérience. On retiendra le manque de cinématiques qui auraient pu apporter ce petit plus pour présenter cet univers si détaillé, ou encore le manque de surprises dans les différentes missions. Si les sensations en combat sont excellentes, avoir une arme secondaire ou un tir chargé aurait pu apporter une dimension plus tactique aux différents affrontements. Malgré ces légers points noirs, le titre aura su me garder en haleine pendant les huit à dix heures qu’il m’aura fallu pour compléter le scénario principal et à aucun moment, je n’ai ressenti de lassitude ou de moment creux. L’histoire et l’univers sont riches et extrêmement bien écrits et lorsqu’on sait que The Falconeer n’est l’œuvre que d’une seule et unique personne, on ne peut que saluer l’exploit.

Critères d’accessibilité

  Déficience Visuelle   Déficience Auditive
Contraste élevé (réticule de visée) Sous-titres avec indications d’ambiance
Taille couleur de police Identification de la personne qui parle
Marquage des ennemis Police personnalisable
Interface personnalisable Couleur de police personnalisable
Couleur minicarte personnalisable Options d’alerte alternatives (vibration, flash…)
Option daltonisme Sons ambiants signalés (informe sur présence)
Option Text to speech
Ralentissement du jeu

 

Conditions de test

  Détails TV 4K   Jeu fourni par l’éditeur oui
  Console Xbox Series X   Temps passé sur le jeu 14 heures
  Niveau de difficulté normal   Jeu terminé oui

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