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Test – The King’s Bird, l’envolée chaotique

Autrefois roi, le plate-former se fait depuis une décennie bien plus discret. Mais si le genre évolue loin des yeux du grand public, n’allez pas croire qu’il s’est complètement éteint, bien au contraire. Fièrement représentés par quelques pépites Indés, Ori and The Blind Forest en tête, les jeux de plate-forme poursuivent en effet leur évolution. Narration, gameplay, direction artistique : les développeurs rivalisent d’idées et d’inspirations afin de proposer de nouvelles expériences aux joueurs dans un genre pourtant vieux de 30 ans. Et c’est avec cet esprit de renouveau que The King’s Bird débarque, bien décidé à se faire une place et un nom.

Un bien beau plumage

Dans cette quête de reconnaissance, The King’s Bird n’a pas oublié de soigner sa présentation. Cela se traduit à l’écran par une direction artistique relativement atypique avec un premier plan en ombres chinoises et un arrière-plan tenant lieu de décor. Ce dernier évoluera bien évidemment tout au long de l’aventure, dessinant selon les moments de riches villes se dressant vers les cieux, de verdoyantes forêts aux portes du printemps ou encore de sombres cavernes envahies par les eaux.

The-Kings-Bird-Level3

Prenant vie dans cet univers inspiré, notre personnage évoluera, lui, tout de noir vêtu. A la manière d’un Limbo, nos mouvements se fonderont avec les niveaux ne laissant apparaître par contraste que quelques rares éléments. Les pièges seront ainsi très manifestement reconnaissables de même que des oiseaux à saisir au vol lors de vos exploits. Enfin, la cape immaculée de notre héroïne finira de signer un visuel séduisant. Cette réalisation très plaisante offre à la production un certain cachet et lui confère une atmosphère pour le moins poétique.

Une poésie que The King’s Bird essaye également d’instaurer dans son histoire. Plongé en plein rêve, vous débuterez ainsi le récit en voguant sur quelques nuages et empreint de liberté. Très rapidement cependant, vous serez contraint de vous éveiller et de découvrir un monde dont vous êtes prisonnier. Bien sûr, quelques élus peuvent en sortir et, sans comprendre pourquoi, vous ne tarderez pas à en faire partie. L’aventure s’offre désormais à vous mais, à l’image de cette scène d’introduction prometteuse, les barrières se dresseront bien trop rapidement. Car si les premiers instants ont tout de l’invitation au voyage, votre périple se transformera dans les faits plutôt en long chemin de croix.

Gare à l’atterrissage 

La proposition de gameplay de The King’s Bird est pour le moins intéressante. Au lieu que de vous cantonner à quelques sauts et pouvoirs déjà aperçus dans moult productions, le titre vous propose en effet de surfer sur le flow. Ou plutôt, de planer. L’idée ici est d’enchaîner les mouvements avec fluidité afin de gagner en vitesse. Cela vous permettra de sauter plus haut, plus loin, et donc, de planer vers des points inatteignables autrement. En somme, un cercle vertueux permettant de profiter de runs rapides où adrénaline et liberté se mêlent. Du moins, sur le papier.

Manette en main, cela prend malheureusement un tout autre sens. En effet, plutôt que de proposer des terrains de jeux propices à une succession d’actions instinctives et libérant son gameplay, le titre s’évertue à casser un rythme bien difficile à trouver. Nous sommes bien loin d’un Rayman Legends et de ses niveaux musicaux par exemple vers lesquels The King’s Bird devrait pourtant tendre. Les niveaux se succèdent ici avec une approche bien trop technique et vous devrez vous y reprendre à plusieurs reprises pour atteindre quelques rares moments d’extase.

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Cette problématique est à imputer tant au level design des niveaux, trop haché, qu’aux approximations de gameplay. Je ne compte plus le nombre de morts subies de par l’agitation de mon personnage. A gagner de la vitesse et de l’énergie, notre héroïne en est parfois incontrôlable. Au point que certaines réactions se produisent sans qu’on en comprenne tout à fait l’origine. Nous sommes finalement aux commandes d’une frêle créature se transformant en bête irrationnelle à mesure que les mouvements s’enchaînent.

Le chant du cygne

L’aventure de révèle donc frustrante. D’autant que les mécaniques de gameplay évoluent peu alors que la difficulté augmente. On se retrouve fasse aux mêmes plateformes, aux mêmes pièges et aux mêmes réactions imprévisibles de notre personnages. Quelques rares passages permettent néanmoins de goûter à l’ivresse d’être porté par le vent. Mais ces derniers sont bien trop rares pour gommer les nombreux défauts du jeu.

Coupant court à toute narration, la progression par zone se veut d’un classicisme et d’un ennui certains. On passe ainsi d’un univers à un autre, en essayant de récolter suffisamment d’orbes (d’oiseaux ?) pour accéder aux suivants. Résultat ? Oubliez poésie et narration, ici tout est question de score. Tout cela donne l’impression d’une schizophrénie ambiante, tant sur la forme que dans le fond. Cela est d’autant plus dommage que les premiers instants augurer du meilleur.

The King’s Bird – En résumé

The King’s Bird ne marquera pas l’histoire. Porté par une réalisation intéressante et une atmosphère séduisante, le titre peine à satisfaire. La promesse de runs exaltants se mariant parfaitement à la poésie ambiante n’est pas tenu. Pire, c’est bien la frustration et la déception de découvrir un Die (10 fois) and Retry qui priment sur les autres aspects du jeu. Tout n’est évidemment pas à jeter et certains joueurs y prendront même probablement du plaisir, mais cela est à réserver aux adeptes de la douleur. Le Level Design peu inspiré et le gameplay imprécis auront, eux, bien vite raison du commun des joueurs. Dommage !

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