Dans JukeXbox, vous retrouvez les bandes originales de jeux Xbox qui ont marqué l’équipe XboxSquad. Cette semaine, c’est Fab ! qui vous plonge dans l’univers torturé et guerrier de Furi !
Peu d’expériences vidéoludiques sont véritablement indissociables de leur soundtrack. Naturellement nous avons tous en tête des musiques qui nous ont marqués, qui nous font hérisser le poil et nous rappellent certains souvenirs saisissants de nos jeux préférés. Mais parmi celles-ci, une faible part seulement parvient à se hisser au niveau du récit, du gameplay et devient une composante essentielle de notre découverte. C’est le cas de Furi, ce boss rush au style visuel flamboyant développé par les français de The Game Bakers.
Ici, vous vous réveillez en prison, dans la peau d’un samouraï sans savoir ce que vous faites dans un monde dont vous ne connaissez rien. Pour vous échapper, une seule solution s’offre à vous : affronter et briser une succession de gardiens qui n’attendent que votre venue pour vous apprendre le respect. Mais vous n’êtes évidemment pas là pour faire causette et c’est donc dans des combats à morts que vous vous lancerez pour gagner votre liberté.
Et quelle jouissance ! Ces joutes violentes et sanglantes sont en effet d’une rare intensité, bien servies par un gameplay nerveux et minimaliste. Mais ne vous y trompez pas, si la prise en main se veut simple, l’exigence d’un timing parfait et d’une concentration sans faille décuple son pouvoir jubilatoire. Le dash permet ainsi de se mouvoir à la vitesse de l’éclair, tandis que les réflexes de notre samouraï offrent une dextérité au sabre épatante. Et si le chara-design de Takashi Okazaki (Afro Samurai) apporte à l’ensemble une esthétisme léchée, tout cela ne serait rien sans une bande-son absolument mémorable qui rythme, non pas chaque affrontement, mais chaque instant de Furi.
Si je passerai rapidement sur les intermèdes qui ponctuent les différentes arènes, il me faut néanmoins souligner, déjà, l’excellence des sons lors de ces brefs moments de répits. Alors que l’on suit un énigmatique guide portant un couvre-chef en forme de tête de lapin, la musique parvient à nous faire redescendre de l’excitation du précédent carnage. Sur des notes synthétiques, au rythme parfois lancinant, elle sert à merveille toute l’étrangeté et la fatalité de notre quête. Mais c’est véritablement lorsque vous faites face à un gardien qu’elle se transforme et prend une ampleur absolument géniale.
Car les combats de boss sont le cœur de Furi. Ils se composent de plusieurs phases pendant lesquels vous devez comprendre les patterns de vos ennemis avant de leur porter des coups qui leur seront fatals. À chaque phase, ces derniers changeront leur stratégie, leurs coups et vous obligeront donc à vous adapter et à faire appel à vos réflexes pour ne pas sombrer. Le dynamisme des affrontements est tel que vous revenez inlassablement à la charge, malgré le challenge que vous offre vos assaillants. Et la musique me direz-vous ? Elle est tout simplement l’outil qui vous permet de plonger en “transe” lorsque vous en avez besoin.
Réalisé spécifiquement pour Furi, chaque morceau imprimera son tempo à votre combat. Si l’intensité de ce dernier est croissante au fil des “transformations” des gardiens, la bande-son suit la même logique. Chaque composition propose ainsi différentes parties qui font monter la pression en même temps que le niveau d’exigence s’élève. Plus qu’une ambiance, la bande-originale de Furi sert de partition au ballet mortel qui s’opère entre nos mains. Au point où il devient impossible de visualiser des boss, des affrontements, sans avoir cette soundtrack qui rejaillit en tête et qui vous rappelle les enchaînements que vous deviez mener alors.
Fruit du travail de 7 compositeurs différents, la bande-son de Furi tient de l’exceptionnel. Derrière le synthé s’affichent les noms de Carpenter Brut, Danger, Kn1ght, Lorn, Scattle, The Toxic Avenger ou encore Waveshaper. Pour certains, des figures incontournables de la scène électro, pour d’autres, des découvertes qui m’ont hanté pendant des semaines. Aujourd’hui, en 2021, je me souviens encore de mon run sur Furi à chaque écoute de l’OST. Les marches, les boss, les galères, l’homme Lapin, ses réflexions lunaires et cette fin : tout me revient en mémoire par la seule force des rythmes imprégnés dans mon esprit.
M’en souviendrai-je dans 10 ans ? Cela ne m’étonnerait en rien. Ce shoot d’adrénaline que fut Furi restera gravé longtemps. Et ses musiques avec. Merci The Game Bakers.
Quant à nous, on se retrouve la semaine prochaine pour un épisode consacré à Sayonara Wild Hearts.
Episodes précédents :
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