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Test – Assassin’s Creed Valhalla, absolument divin

En 2016, avec AC Origins, Ubisoft a su transfigurer la recette de sa licence phare. Allant jusqu’à rééditer l’exploit en 2018 avec une odyssée mémorable au contenu gigantesque. En 2020, l’éditeur français nous revient avec un épisode se déroulant dans une période sombre, méconnue, source de mille et un fantasmes. L’époque où les peuples du Nord semaient la terreur à travers l’Europe. Oh bien sûr, des films et séries, la bien nommée Vikings pour ne citer qu’elle, nous ont sans doute fourni quelques clés… mais aussi des erreurs et autres approximations. Alors c’est avec une gourmandise non dissimulée que j’attendais ni plus ni moins qu’une plongée quasi archéologique dans la culture « Viking » se fracassant sur celle des Saxons, alors maîtres de l’Angleterre. Le tout se mettant au service d’une épopée résolument brutale et épique, teintée de mystères et de magie. Au bout de 70 heures, mes attentes ont été largement comblées. Dépassées même. Installez-vous confortablement auprès du feu, prenez un peu d’hydromel pour vous réchauffer, et laissez-moi vous narrer tout cela, sans spoil, dans le test d’Assassin’s Creed Valhalla.

Note : c’est au début de la partie que se fait le choix du genre d’Eivor, sans que cela ait quelconque incidence sur le déroulement du jeu.

Eivor le guerrier

Norvège, IXe siècle de notre ère. Et comme toute saga, l’histoire d’Eivor débute dans le sang, les larmes et le feu. Sa voie était pourtant toute tracée, lui, l’unique fils de chef de clan. Mais le massacre et l’opprobre qui se sont abattus sur sa famille vont bouleverser son destin, au cours d’une nuit tragique dont la mise en scène est toute aussi glaçante que captivante. Il en aurait fallu plus pour l’anéantir. Après avoir été recueilli par un clan ami, nous retrouvons quelques années plus tard Eivor en combattant aguerri, déjà capitaine de son propre bateau et d’une troupe de soldats. Après moult péripéties faisant office de tutoriel déjà très riche en contenu, le voici à l’assaut de l’Angleterre. La terre qui permettra de laver son nom et de forger sa renommée et sa gloire. Ou sa ruine.

Cette mise en bouche scandinave donne le ton. Il m’aura fallu dix heures pour explorer, et encore pas complètement, cette première partie de l’aventure. Et finis les points d’interrogations indiquant les destinations possibles, trois nouveaux marqueurs font leur apparition. Ils indiqueront pour l’un des trésors et autres matériaux précieux et pour le second des artefacts ou cartes au trésor. Mais c’est bel et bien le dernier qui a retenu mon attention. Intitulé « mystères » (avec ça, on est bien avancé), ils se révèlent être de petites missions secondaires, avec parfois juste des morceaux de vie quotidienne. Passionnant. Autant d’occasions de découvrir les us et coutumes, les rites et croyances, les modes de pensées et fonctionnement de la société. Mais pas seulement. Parmi ces mystères, d’autres emplacements seront de petites énigmes ou des combats épiques contres des adversaires de très haut niveau. Ah, et les traditionnels points de synchronisation sont bel et bien présents pour révéler ces points d’intérêts et se téléporter. Au final, une exploration moins brutale que de passer machinalement d’un point d’interrogation à un autre, mais un plaisir décuplé de prendre son temps de fouiller, découvrir mille et un détails, à l’image de ce que Red Dead Redemption 2 avait pu proposer en son temps.

Eivor l’explorateur

À la découverte de la carte des royaumes anglais, ma première réflexion fût qu’elle paraissait plus petite que celle d’Odyssey. Et puis j’ai passé les dix heures suivantes dans la toute première zone. Alors ma deuxième réflexion a été que la carte est en fait immense et surtout, dense. Et avec les trois marqueurs décrits plus haut, l’exploration est toujours récompensée et gratifiante. Ici un paysan se croyant victime d’une malédiction, là des ressources qui ne demandent qu’à être récoltées, ou un trésor qui attise la convoitise d’Eivor. Dans des paysages dignes d’un magnifique automne anglais, avec ses couleurs et sa lumière si douces et singulières, à pieds ou à cheval, le plaisir ne se fane jamais.

Mais cette ambiance bucolique est bien trompeuse. Car Eivor peut se muer en prédateur implacable quand il sillonne les rivières et souffle dans son cor, que son embarcation fonce éperdument vers la rive d’un monastère. Il est alors temps de faire parler la hache et l’épée. Il est temps de tuer et piller. Et quelle frénésie, quelle rage, quelle fureur ! Sur une musique lancinante, envoutante et prenante, avec les cris de toute part, les suppliques et invectives, les pillages sont un spectacle comme je n’en ai jamais vu. Exaltant et défoulant. Et surtout, indispensable. Car Eivor et son peuple ont besoin de nombreux matériaux et richesses pour arriver à leur fins. Une soif atavique et inextinguible de s’en emparer par le sang et de semer la mort pour assurer leur survie sur cette nouvelle terre.

Eivor le bâtisseur

Pour pérenniser leur présence sur le sol anglais, Eivor et les siens vont établir une colonie. Au début simple et misérable bivouac, il ne tient qu’aux nombreux pillages d’en faire une cité prospère, avec commerces, et services bien pratiques pour notre héros (le cartographe) ou ouvrant de nouvelles activités (la voyante a son propre arc de quêtes !). À L’écurie, votre canasson pourra subir des entrainements d’endurance et même de nage. Quand d’autres bâtiments octroieront des buffs temporaires, à l’image de la brasserie et ses +25HP. La caserne quant à elle permet de créer votre propre bras droit et de l’intégrer à l’équipage. Il peut même être recruté par d’autres joueurs pour une source d’argent bienvenue ! Enfin le forgeron, contre des ressources rares, améliorera par palier la qualité de vos armes et armures, de bonne à mythique.

Le centre névralgique de ce nouveau foyer reste tout de même la maison longue. C’est là que les plans s’élaborent lors de dialogues scriptés et où Eivor choisit la zone suivante où avancer dans les quêtes principales. Celles-ci font la part belle non pas à des batailles bêtes et méchantes entre Saxons et Nordiens. Mais plutôt à des jeux politiques, des alliances improbables etc. Je n’en dis pas plus mais les cinq gros arcs de quêtes pour autant de royaumes que j’ai traversé ont tenu leurs promesses pour le coté épique, rebondissements et scènes d’anthologie. On rencontre même de bien étranges guerriers venus de terres lointaines, membres d’un bien étrange clan, régi par un bien étrange crédo… et dont le destin semble s’entremêler avec celui d’Eivor.

Tout comme les opus précédents, toute la carte est a priori accessible dès le début. Le frein étant que dans certains royaumes, le « niveau de puissance » des ennemis est élevé. N’espérez pas y survivre. Tous les X points d’expériences, notre héros se voit doter de deux points de compétences à placer dans un immense arbre, pour améliorer ses stats ou débloquer de nouveaux talents. Les trois archétypes habituels s’y retrouvent avec le corps à corps, la discrétion ou l’arc mais avec plus de finesse, de subtilités et de possibilités qu’Odyssey par exemple. La montée en puissance d’Eivor se fait par petites touches, de manière moins abrupte, moins artificielle. Cela donne au final un sentiment de progression plus fluide et de puissance durement gagnée.

Eivor le conquérant

Pour mener à bien ses plans, Eivor dispose bien sûr d’un arsenal fourni, avec des haches à une main, des coutelas etc. Et en guerrier d’exception, il sait dès le début tout manier, hache/bouclier, deux armes à une main ou armes lourdes. Un vrai maître dans l’art du combat. Mais attention, n’espérez pas trouver comme dans Origins ou Odyssey des équipements dans chaque caisse de chaque campement minable de bandit. Ce qui tournait assez vite au ridicule, à changer de matos tout le temps. Non, ici ce sont de véritables trésors, qui accompagneront Eivor toute son aventure, à améliorer là encore par petite touche. Car les composants sont rares, précieux et poussent à explorer et piller toujours plus.

J’aborde (enfin) les combats. Ils ont subi des modifications en profondeur, qui font de cet épisode une expérience moins « arcade », moins « j’utilise une compétence tout le temps pour tuer tout le monde ». Bon, Eivor reste une machine de guerre, avec des exécutions très impressionnantes. Mais pour arriver à cette fin victorieuse, il va falloir avoir en tête que porter un coup, esquiver, faire une parade entament sa barre d’endurance. Oui comme dans Dark Souls. À bout de souffle, notre personnage se retrouve bien évidemment à la merci de ses adversaires. Cette jauge existe également pour les ennemis, à Eivor de l’exploiter. Autre point qui rend l’expérience plus viscérale, la santé ne remonte pas toute seule. Il faudra utiliser des potions qu’Eivor élabore à la volée avec la nourriture glanée, chipée ou récoltée. Avec ces simples ajouts, Assassin’s Creed Valhalla se dote ainsi d’un système de combats moins radical et infiniment plus tactique que ses prédécesseurs. Et au final, plus gratifiant quand on vient à bout de soldats équipés de lances par exemple, qui ne se gèrent pas comme une horde de soldats équipés de bouclier.

Eivor le poète

Exit l’image d’ours mal léché, Eivor, ainsi que ses interlocuteurs se font parfois poètes. En tout cas en version originale, la musicalité des dialogues est extrêmement poussée et un délice à l’oreille. D’ailleurs, l’art oratoire est largement mis en avant, jusqu’à proposer des joutes verbales jubilatoires ! En les réussissant, notre héros gagne en charisme et peut l’utiliser lors de dialogues. À vrai dire, pour le moment, je n’ai pas encore eu d’exemple où cela a radicalement changé le cours d’une mission. Au mieux, j’ai convaincu un pnj de me donner une info gratuitement. Donc, on est loin a priori d’un système de persuasion poussé d’un vrai RPG.

La poésie s’exprime également dans la faculté d’Eivor à se mouvoir dans les phases de parkour. Là-dessus, le savoir faire d’Ubisoft fait toujours des merveilles.  Par contre, de grosses ficelles subsistent avec par exemple les sempiternels fûts rouges explosifs et surtout disposés de manière totalement suicidaire pour les adversaires ! Lassant. Ou cette manie qu’ont les gardes à ne pas se méfier outre mesure d’un coup de sifflet émanant d’un buisson. Mais de toute manière, de vous à moi, le style infiltration n’a pas été mon choix de prédilection… malgré le retour bienvenu du meurtre instantané avec la lame des Assassins.

Une certaine poésie se dégage également des paysages anglais. Une brume pare souvent les forets d’une aura de mystère et de magie. Au point qu’on s’attend presque à en voir surgir des créatures fabuleuses. Les villes et villages donnent volontiers cette sensation d’une vie rude de labeur, ne tenant qu’à un fil en ces temps troublés.

Eivor le voyageur

Eivor est accompagné d’un corbeau. Je ne fais pas souvent appel à lui. Non pas qu’il soit inutile, non, il permet littéralement de prendre de la hauteur et observer le champ de bataille ou l’entrée cachée d’un trésor. La vraie évolution de ce « drone » est qu’il ne marque pas de manière abusive les ennemis comme son collègue de la Grèce antique… Ce qui amenait la vilaine habitude de scanner en deux secondes un fort, marquer tous les ennemis et machinalement tout assassiner. C’était ridicule quand on y pense. Et cela cassait tout plaisir. Retour donc à quelque chose de plus sain et amusant.

Pour l’exploration, le cheval parait être le moyen le plus évident. Mais remonter les rivières à bord du bateau, au son des chants de l’équipage amène un vent de fraicheur instantané et un doux sentiment de liberté. Et permet de rester à l’affût d’un éventuel et lucratif pillage. Une expérience unique en son genre. Enfin, il est  à noter néanmoins que cet épisode ne donnera pas lieu à des batailles navales.

Enfin, comme évoqué plus haut, la téléportation est toujours d’actualité et ma foi, elle s’avère rapide sur Xbox One X. Autant vous dire que j’ai hâte d’expérimenter ne serait-ce que ce point sur la prochaine génération. Et gros point positif, au cours de mes 70 heures avant la sortie officielle, je n’ai connu aucun problème technique ni crash. Un bijou jusqu’au bout.

Eivor l’Assassin

Que ce soit la direction artistique, la maitrise technique ou le gameplay, absolument tout participe à faire d’Assassin’s Creed Valhalla un chef d’œuvre indispensable à tout féru d’aventures, d’action et d’Histoire. Un spectacle total, permanent et envoutant. Et une démonstration magistrale du savoir faire d’Ubisoft en matière de monde ouvert, à la durée de vie gigantesque. Et étrangement, Assassin’s Creed Valhalla offre une plongée vertigineuse dans une époque qui fait écho avec la nôtre, entre fracas des armes et volonté farouche malgré tout de vivre ensemble. Alors, guerriers, guerrières, brandissez vos haches. Hurlez jusqu’à ce que les Dieux ne puissent plus vous ignorer. Lancez-vous dans l’aventure de votre vie. Et rendez-vous au Valhalla.


Critères d’accessibilité

Déficience Visuelle Déficience Auditive
 Contraste élevé (réticule de visée) Sous-titres avec indications d’ambiance
 Taille couleur de police Identification de la personne qui parle
Marquage des ennemis Police personnalisable
Interface personnalisable  Couleur de police personnalisable
Couleur minicarte personnalisable  Options d’alerte alternatives (vibration, flash…)
Option daltonisme (trois types) Sons ambiants signalés (informe sur présence)
Narration des menus
Ralentissement du jeu
Synthèse vocal des dialogues et du chat

 

Conditions de test

Détails TV 4K Jeu fourni par l’éditeur oui
Console Xbox One X Temps passé sur le jeu 70 heures
Niveau de difficulté normal et difficile Jeu terminé non

 

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