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Test – Hitman 3, quand la référence tire sa révérence.

Hitman-3-cover

Vingt ans. Cela fait vingt ans que l’Agent 47 parcourt le monde et nos consoles, vingt ans de traques, de planifications, d’assassinats. Du plus chirurgical au tragiquement comique, il est certain que le protagoniste principal a élevé son activité au rang d’art, maniant aussi bien son sens de la mise en scène que la corde de piano, le tout avec parfois un humour glaçant. Et après l’épisode Absolution un brin lourdingue (on en parle du commando de nonnes ?), IO interactive avait remis tout le monde d’accord avec ses épisodes 2016 puis 2018, incontestablement de grande qualité. Maintenant, charge aux développeurs danois de conclure cette trilogie, toujours sur la voie de l’excellence ? C’est ce que nous allons voir, dans le test de Hitman 3

Note du testeur : alors oui, le Hitman 2016 avait mal démarré avec un format épisodique, mais, m’ayant régalé 80 heures sur l’édition complète, ce fût vite oublié et pardonné.

Bonne chance, 47 

Dans ce dernier volet, il est temps de solder les comptes. Et cela se ressent dès le début, sans que cette impression de fin de règne ne se dissipe jusqu’à la toute dernière seconde. Sur fond de lutte intestine au sein de l’Agence, entre trahisons, manipulations et perfidies, rien ne sera épargné à l’agent 47, ni à Diana Burnwood, autre personnage iconique de la licence. Qui ne s’est jamais senti galvanisé par son “Good luck, 47” ? 

Comme les épisodes précédents, ce sont six destinations qui serviront de scène (de crime) à l’artiste 47. Et comme d’habitude, chaque niveau est un trésor. Trésor de level design, de minutie, de mille et un détails qui donnent le tournis à leur découverte. Depuis le premier volet, toujours cette impression vertigineuse que je ne vais jamais m’y retrouver. Et pourtant après quelques heures, je suis chez moi. Ou plutôt, chaque niveau devient une salle de danse où 47 peut exécuter sa chorégraphie pour éliminer sa cible.  

La formule des “intrigues” fonctionne toujours aussi bien. Et même mieux. Ce ne sont pas que de simples indications, guides ou marches à suivre pour compléter un niveau. Certaines transcendent même l’expérience routinière à la Hitman et la réinvente au gré du scénario crépusculaire. Rendez-vous compte, lors de l’une d’elles, 47 sera amené, par exemple, à jouer les Sherlock Holmes dans un vieux manoir anglais sentant “bon” la naphtaline. Divine surprise. Je n’en dirais pas plus bien sûr, mais si le premier chapitre de Dubaï reste assez classique et pourrait se confondre avec certains niveaux des Hitman 1 et 2, il n’en est rien des autres destinations.

Bon voyage, 47 

Certes, les six terrains de jeu ne sont pas tous exotiques mais certains possèdent indéniablement une identité visuelle les rendant “instant classic”. Outre le magnifique et lugubre manoir anglais, voilà par exemple 47 à Berlin, se dépêtrant d’un guet-apens lors d’une rave party sauvage. Et pas n’importe où : dans une centrale nucléaire désaffectée, bardée de lumières criardes, de grafs et d’agents à sa recherche. Et que dire de la claque visuelle quand 47 se rend en Chine. Elle restera dans les mémoires avec ses atours très “Blade Runner”. Tout y est pour une ambiance de fin du monde et/ou l’avènement d’un nouveau. Nuit, pluie, néons, panneaux publicitaires géants masquant la misère la plus sordide dans l’ombre… ainsi qu’un assassin au bord du gouffre. 

OK, Hitman, c’est bien sûr un jeu d’infiltration et d’exploration dans des cartes immenses. Mais à mesure que les joueur·se·s expérimentent, découvrent, l’on se surprend à en fait être devant un puzzle-game mâtiné de jeu de rythme. On en vient à calculer ses coups selon les routines des PNJ, à connaître par cœur la partition de chaque destination et à la jouer, à se jouer d’elle et la réinventer en exécutant la cible de manière toujours plus sadique, comique ou chirurgicale. 

La sauvegarde manuelle disponible à tout moment nous pousse de toute manière à tenter. Les intrigues élaborées et les très nombreux défis également. Les niveaux peuvent se compléter de dizaines de façons ; du massacre à l’accident ballot, le panel complet du crime parfait est à disposition. Pour maitriser pleinement chaque destination, il faut au bas mot compter une dizaine d’heures. En comptant les modes escalade, création de la communauté et sniper Assassin, la durée de vie est gargantuesque. Par contre, à l’heure de ce test, impossible de savoir si les cibles éphémères seront de la partie. J’avoue que celle incarnée par Sean Bean dans le Hitman 2 avait fait son petit effet.

Merci, 47 

Malgré ses intrigues plus élaborées et audacieuses que jamais, Hitman 3 ne se départ jamais des grosses ficelles de ses grands frères, ni de l’IA très limitée de ses PNJ. Les déguisements laissés au sol n’alertent personne, la disparition d’un garde non plus. Tiens un flingue traîne par terre ? Ben on va juste le ranger dans la boite des objets trouvés… Oh ! Une fuite d’eau à côté du groupe électrogène que mon collègue m’a dit défectueux. Bah, pas grave, ce gentil technicien chauve que je n’ai jamais vu va s’en charger. J’avoue que ces situations m’ont sorti plus d’une fois de l’ambiance…  

Les environnements sont magnifiques, certes. Mais les personnages, quant à eux, restent tout de même assez raides. Ah c’est sûr, on ne joue pas à un Hitman pour de l’action pure et dure. On doit prendre son temps, observer, se cacher… et ne pas se servir de ses armes. Mais quel plaisir de sortir d’un chapitre sans laisser de trace, preuve ou même le moindre corps. C’est ça Hitman, le plaisir simple du travail bien fait. Quitte à y passer des heures. 

Note : Le menu principal servira de hub pour accéder aux opus précédents, pour peu que vous les possédiez, évidement. Une fonction de rapatriement des statistiques est prévue, mais n’est pas fonctionnelle à l’heure de ce test.

A bientôt, 47 

Dernier épisode de la trilogie initiée en 2016, ce troisième volet ne déçoit pas. Avec toujours ce travail d’orfèvre quant à l’élaboration des destinations, des intrigues et des défis, Hitman 3 est une conclusion magistrale et se pare d’une durée de vie généreuse de 80 heures minimum. Malgré les grosses ficelles héritées des épisodes précédents, il parvient tout de même à surprendre agréablement en bousculant, en renversant, en inversant nos habitudes prises au fil des années. Un régal. Et avec son scénario crépusculaire, mettant un point final (?) aux aventures de 47, l’agent restera dans les mémoires comme un personnage iconique, faisant partie de l’aristocratie vidéoludique, immédiatement reconnaissable. Merci pour tout et bonne chance, 47. 


Critères d’accessibilité

  Déficience Visuelle  Déficience Auditive
✘ Contraste élevé (réticule de visée)✘ Sous-titres avec indications d’ambiance
✔ Taille couleur de police✔ Identification de la personne qui parle
✘ Marquage des ennemis✘ Police personnalisable
✘ Interface personnalisable✘ Couleur de police personnalisable
✘ Couleur minicarte personnalisable✘ Options d’alerte alternatives (vibration, flash…)
✘ Option daltonisme✘ Sons ambiants signalés (informe sur présence)
✘ Option Text to speech
✘ Ralentissement du jeu

Conditions de test

 Détails TV4K  Jeu fourni par l’éditeuroui
  ConsoleXbox Series X  Temps passé sur le jeu20 heures
  Niveau de difficulténormal  Jeu terminéoui mais il reste du taf pour le 100%
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