Les employés d’Ubisoft attendent toujours des mesures de leur direction

Il y a très exactement 200 jours, un collectif d’employés d’Ubisoft avait rédigé une lettre ouverte à l’attention de leur direction. Cette lettre avait alors recueillie plus de 1000 signatures. Depuis, aucune de leurs demandes n’a été prise en compte.

It’s now been 200 days since we signed our open letter and set out our four key demands. None of our demands have been met and management refuse to engage. 1/4 #ABetterUbisoft #EndAbuseInGaming pic.twitter.com/5yqAUvuWws

— A Better Ubisoft 🤍 (@ABetterUbisoft) February 14, 2022

Le collectif A Better Ubisoft, créé à l’été 2021 suite aux nombreuses affaires du studio, réclamait quatre mesures clé. Premièrement, l’arrêt de la promotion dans l’entreprise des agresseurs connus, ainsi que l’arrêt de leur mutation de studio en studio et d’équipe en équipe, sans qu’aucun ne soit réellement inquiété. Deuxièmement, la possibilité pour les employés de discuter avec la direction afin de pouvoir décider collectivement du futur de l’entreprise suite à ces agressions. Troisièmement, une collaboration entre les différentes entreprises du secteur afin d’établir des règles et des procédures pour tous les studios qui auraient connaissance d’agressions en interne. Quatrièmement, que cette collaboration puisse inclure massivement les employés et les représentants syndicaux.

À la suite de cette lettre ouverte, Yves Guillemot, le président d’Ubisoft, avait indiqué qu’il ferait “tout ce qui est en [son] pouvoir pour [s]’assurer que chacun se sente accueilli, respecté et en sécurité”. Mais depuis, les employés sont toujours dans l’attente de mesures concrètes.

Dans un tweet du 15 février 2022, le collectif a publié un communiqué afin de donner l’état d’avancement de leurs demandes. Ils sont notamment revenus sur les déclarations récentes d’Anika Grant, directrice des ressources humaines, qui avait publiquement admis des failles dans la gestion des affaires d’agressions chez Ubisoft. Depuis, le collectif nous apprend qu’Anika Grant ne leur a donné que pour seule réponse une vidéo, envoyée sur la messagerie interne.

Anika nous dit que 71% des employés chez Ubisoft se sentent assez en confiance pour être eux-mêmes dans l’entreprise. Ce qu’elle n’a pas compris, c’est que nous devons cacher notre vraie personnalité de peur d’être jugés ou répudiés par nos pairs et nos managers.

[…]

Nous sommes fatigués de devoir expliquer continuellement nos revendications à des managers qui sont ignorants ou qui ne veulent rien entendre. Nous persévérons car nous tenons à notre travail. Nous tenons aux gens qui travaillent avec nous, nous tenons à nos jeux, et nous voulons que cette entreprise aille mieux.

La situation continue donc de se tendre chez Ubisoft. Il y a quelques jours, nous apprenions que des employés s’étaient opposés en interne à la plateforme Ubisoft Quartz. Pour l’heure, la direction n’a donné aucune réaction.

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