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Test – Assassin’s Creed Odyssey

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Le prologue d’Assassin’s Creed Odyssey se déroule en l’an 480 av. J.-C. durant la bataille des Thermopyles. Léonidas s’apprête à livrer un combat à mort contre l’envahisseur perse.

Après un détour par le présent, où l’on vous demandera de faire un choix entre deux protagonistes, respectivement Alexios ou Kassandra, nous serons directement plongés en terre hellénique en 431 av. J.-C., alors que le pays glisse doucement vers la guerre du Péloponnèse qui verra s’opposer Sparte et Athènes. C’est sur fond d’incertitude géopolitique que vous commencerez votre quête personnelle dont les ressorts dépasseront bien sûr votre sphère d’influence.

Pas de pitié pour les trois-cents

Afin de vous préserver des surprises scénaristiques dont le jeu regorge, je ne vous dévoilerai qu’un minimum de l’intrigue et de ses personnages. Vous êtes un enfant spartiate, recueilli sur une plage par le haut en couleur Markos suite à un événement dramatique. Votre éducation a fait de vous un Misthios, un mercenaire prêt à tout contre quelques drachmes, et vous allez découvrir que quelqu’un ou quelque chose en veut à votre lignée. Votre épopée sera ponctuée par la rencontre de personnages historiques tels que Barnabas, Hippocrate, Socrate ou Périclès, chacun ayant leurs objectifs et conflits personnels qui vous permettront de mettre en perspective le monde grec selon leur point de vue.

C’est au bout d’une quarantaine d’heures de jeu que vous verrez le bout d’un récit hanté par un mystérieux culte, habité de quelques bêtes légendaires ainsi que d’une poignée de créatures mythologiques dont je me réjouis de l’inclusion dans le jeu de base là où Origins nous imposait la carotte du DLC. La méta histoire est toujours présente en filigrane et nous aurons à nouveau la possibilité de contrôler Laïla dans de rares séquences qui nous éclaireront un petit peu sur les précurseurs et leurs ambitions. Quarante heures qui tireront vers quatre-vingt pour tirer un maximum du titre en termes de gamerscore et d’activités à accomplir.

Release the Kraken

Sous ces allures de Origins 1.5, Odyssey révèle quelques nouveautés et adaptations qui lui permettent sans peine de prétendre au titre de Assassin’s Creed le plus complet à ce jour. Ubisoft, qui tendait déjà à rendre une copie plus organique de sa série phare avec l’épisode précédent, pousse la potter sur onze en faisant lorgner le titre du côté des RPG. Ceci ajoute ainsi tout un monde de nuance et de choix qui, même s’il ne transforme par complètement l’expérience per se, autorise le joueur à s’approprier un peu plus son personnage et à modeler ses actions selon ses envies tout en ayant une incidence sur le monde qui l’entoure… Avec pour résultat que rarement, depuis Ezio Auditore, personnages de la série n’auront été aussi charismatiques. Rien d’étonnant toutefois quand on sait que le studio responsable de Assassin’s Creed Odysssey est celui même à qui l’on doit Syndicate et ses excellents frangins Frye. Alexios/Kassandra paraît vivant et animé de motivations claires et la notion de dialogues interactifs nous apporte un brin de liberté salutaire. Très bon point également pour l’histoire et son déroulement, pourtant sujet compliqué à traiter lorsque l’on parle d’open-worlds qui s’étendent sur des dizaines d’heures. Celle-ci reste claire et transpire en permanence dans les nombreuses sous-quêtes que vous serez amené à compléter.

La première chose qu’il vous sera demandé de faire après avoir choisi un personnage sera de sélectionner un mode de jeu entre « Guidé » et « Exploration ». Le premier vous permettra de vivre une aventure classique, avec marqueur de quêtes et tout le tremblement. Le mode exploration quant à lui se veut être un pas de plus vers la fin des indicateurs à l’écran. En l’occurrence, en lieu et place d’un gros point d’exclamation jaune sur votre écran, vous sera donné un indice sur la localisation de votre prochain objectif — « a été aperçu dans une clairière dans la région nord d’Athènes » — A vous d’ouvrir votre carte afin de trouver l’endroit en question puis de vous y rendre. Il vous suffira alors de vous servir d’Ikaros, votre aigle, pour vous aider à localiser l’emplacement exact une fois arrivé proche de votre destination. C’est le mode de jeu recommandé par les développeurs et je dois dire que son implémentation fonctionne admirablement bien tout en évitant en partie la traditionnelle course du point A au point B puis au point C !

Initiées avec maestria dans Assassin Creed 3 et utilisées comme mécanique de jeu à part entière dans Black Flag, cet épisode voit également le retour en force des batailles navales avec ce que cela implique en termes de gestion du navire et de l’équipage. Malheureusement, Sea of Thieves est passé par là et je dois dire qu’en termes de sensation on est plus proche d’un simulateur de bateau sur étang que de « Master & Commander » même si le feeling arcade de la chose n’est pas déplaisant. J’ai passé plus de temps à voyager d’île en île et à récupérer des trésors d’épaves qu’à combattre en mer. Il est d’ailleurs tout à fait possible d’éviter complètement le conflit sauf à quelques rares occasions scénaristiques. Le combat est donc quelque chose de complètement facultatif, mais qui vous permettra de récolter ressources et expérience. Si toutefois vous cédiez aux sirènes de la navigation !

Les objectifs de conquête sont tout autant optionnel et consistent à semer le trouble dans une région, en pillant le trésor public, en brûlant les ressources et en détruisant les forces en présence tels que les capitaines et le dirigeant de la zone. Une fois l’influence régionale réduite à zéro, vous aurez alors la possibilité de prendre part à une bataille rangée et de choisir votre camp — Athénien ou Spartiate. Attaquant et attaqué ne fourniront d’ailleurs pas les mêmes récompenses et, en dehors de celles-ci, il n’y a pas de réelles conséquences à prendre parti pour l’un ou l’autre des camps. Là encore, seules quelques quêtes spécifiques vous feront prendre part à la bataille, mais vous pourrez très bien vous en passer jusqu’à la fin de l’aventure si le cœur vous en dit.

Le système de mercenaire et de prime a également été revu pour le mieux, empruntant au passage la génération d’ennemis aléatoire au système de Nemesis de Shadow of War sans toutefois en avoir la profondeur. Chaque action négative, comme le vol ou le meurtre, verra votre jauge de prime augmenter jusqu’à ce que des mercenaires soient dépêchés pour vous rappeler à l’ordre. Si vous ne vous en occupez pas et laissez votre prime augmenter, plus grand sera le risque de rencontrer un de ces mercenaires alors que vous étiez tranquillement en train de vider un fort de ces occupants. Les chasseurs de primes étant en général assez puissants ils auront une fâcheuse tendance à rendre votre tâche compliquée. Heureusement, il vous sera possible à tout moment de payer une certaine somme pour annuler la dette, ou de tuer le donneur d’ordre symbolisé par une bourse rouge sur la carte.

Finalement, les romances viendront récompenser votre dur labeur par une sieste crapuleuse amplement méritée et dépendant de vos réponses. Les plus grivois d’entre nous seront assez peinés d’apprendre que nous sommes loin de la frivolité graphique d’un Witcher et, qu’à part deux sous-quêtes rigolotes, je n’en ai pas autrement vu les effets bénéfiques comme négatifs.

Mon royaume pour un cheval

Le gameplay n’a quant à lui pas subi de bouleversement majeur depuis l’épisode précédent. Le système de combat a évolué, en déplaçant le contre sur les boutons de tranches et en vous privant de bouclier. La rage fait également place à des compétences que vous pourrez assigner à certaines touches et qui nécessiteront l’accumulation de concentration afin d’être déclenchées. Ces capacités devront être débloquées au préalable via un arbre décomposé en trois styles distinct, assassin — Guerrier — Chasseur, et vous permettront de façonner votre manière d’aborder le jeu. Ces compétences sont liées à votre progression et nécessiteront des points pour être débloquées, récoltés à chaque passage de niveaux. Sachez également que vous pourrez changer d’avis à tout moment et récupérer l’intégralité de vos points contre quelques drachmes, ce qui vous permettra ainsi d’expérimenter différentes façons de jouer.

L’amélioration des aptitudes du héros via des ressources a, elle, disparu au profit d’un système de gravure des armes et armures qui vous permettra de renforcer un trait ou d’attribuer une particularité à celle-ci via un passage chez les forgerons. C’est ainsi que vous pourrez bénéficier par exemple de buff de puissances pour votre style, de respirer sous l’eau ou encore de bénéficier d’un bonus d’attaque de 100% en contrepartie d’une jauge de vie bloquée à 25%. Ces gravures peuvent être découvertes soit en récupérant du loot légendaire, soit en trouvant des ostracons à énigmes qu’il faudra résoudre en vous rendant aux endroits indiqués. Le niveau du buff sera ensuite tributaire de vos actions puisque vous devrez, par exemple, tuer 100 soldats athéniens pour atteindre le niveau maximum de cette gravure.

Peu de différences donc, mais des différences qui s’intègrent parfaitement au jeu et le rende particulièrement agréable à parcourir. On retrouve le système de carte du monde compartimentée par niveaux d’expérience, comme sur Origins, les points de vue à synchroniser qui vous permettront de voyager rapidement d’une région à l’autre, et une liberté quasi totale de mouvement dans cette immense aire de jeu qu’est la Grèce.

Pour conclure, sachez que je n’ai malheureusement pas eu le temps de tester les subtilités qu’apporte le jeu lorsque l’on choisit l’autre personnage. Mais au vu du travail apporté sur les choix et les dialogues, je n’ai aucun doute que l’odyssée d’Alexios est sans doute à la mesure de celle de Kassandra, à quelque différences « physiologiques » près.

Va te faire voir chez les Grecs

Techniquement, Assassin’s Creed Odyssey ne souffre pas des mêmes écueils que son prédécesseur. Le framerate est stable la majeure partie du temps et à part quelques ombres et textures qui clignotent de temps à autre, le jeu reste incroyablement bien fini comparativement à son envergure. J’ai fait l’expérience de quelques bugs bloquants sur la fin de l’aventure, comme des NPC qui n’apparaissent pas au bon endroit ou une quête qui ne s’est pas validée, mais Ubisoft a déjà un patch en route pour rectifier certaines de ces errances.

On ne peut malheureusement pas dire que le jeu en mette plein les yeux dès le départ. Certaines textures un peu molles et une réutilisation des assets un brin outrancière, ainsi qu’une zone de démarrage loin d’être marquante font qu’on a un peu de peine à être impressionné… du moins jusqu’à notre arrivée en Attique après une poignée d’heures de jeu. C’est alors que l’horizon s’ouvre, que les montagnes cèdent leur place à d’immenses vallées qui débouchent sur de grandes cités entourées de verdure infinie. Certains environnements sont à couper le souffle et je me rappelle encore ce débouché d’une clairière sur une vallée baignée dans la lumière du soir. Magique, vraiment ! On oscille souvent entre l’incroyable et le très propre avec de vrais instants de beauté de temps en temps, ce qui permet de poser une sorte de rythme graphique particulièrement agréable.

Je m’appelle Hélène

Vos esgourdes ne seront pas en reste puisque la bande-son du jeu est tout simplement somptueuse. Ornée de sonorités méditerranéennes, ces tapis musicaux se lovent directement dans le creux de vos oreilles et résonnent comme s’ils étaient chez vous. Je vous conseille d’ailleurs de placer le curseur sur « souvent » dans le menu adéquat, afin d’en profiter le plus fréquemment possible ! Je serai néanmoins plus prudent en ce qui concerne le doublage. En anglais, les acteurs ont adopté un accent assez fort, mais pas désagréable, tout en étant parfaitement dépaysant. Petit bémol pour un Alexios surjoué et limite dramatique, mais Kassandra est parfaitement dans le ton. Je ne pourrai pas en dire autant de la version française, sans saveur et sans odeurs que je ne conseille que si vous êtes complètement allergique à l’anglais. Le changement de langue nécessite le téléchargement d’un pack de 2 Gigas. Pensez-y avant de commencer votre aventure.

Merci Castor et Polux

Alors que le hiatus accordé à la série en 2016 lui aura fait énormément de bien, suivi d’un épisode Origins rempli de qualités et plébiscité par la critique. On s’étonnait déjà de l’arrivée si rapprochée d’un nouvel épisode. Après plus de 80 heures passées sur le titre en compagnie de Kassandra sans avoir encore pu faire le tour de toutes les missions annexes, je peux déjà affirmer que c’est à mon goût le meilleur épisode de cette série qu’Ubisoft nous offre aujourd’hui.

Assassin’s Creed Odyssey est un régal pour les yeux comme pour les oreilles, dispose de personnages attachants, censés et particulièrement bien écrit. L’ouverture à l’univers des RPGs se passe en douceur et apporte quantités de nuances à l’aventure sans se perdre dans une avalanche de choix ou de fausse promesse (c’est à toi que je pense Mass Effect 3 !). Certains éléments sont certes discutables, comme le système de conquête faussement utile ou les romances qui sont assez anecdotiques, mais le jeu est tellement maîtrisé de bout en bout qu’il est difficile de ne pas succomber à son séjour en terre d’Hellas malgré la succession rapide de deux titres d’envergures dans la série.

Pour l’heure nous savons déjà qu’Assassin Creed ne reviendra pas l’année prochaine. Malgré tout je rêve déjà au futur de ce qui est, sans aucun doute, la licence la plus réjouissante du paysage vidéo ludique actuelle.

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