Test – Inkulinati, il ne va pas faire couler beaucoup d’encre…

Le statut de jeu en accès anticipé se fait ressentir dès les premiers instants. Au bout de 15 minutes, je me dit que ce jeu de stratégie au tour par tour ne survit ni à sa jolie patte graphique ni à son humour pour sortir du lot. Les affrontements à coup de créatures griffonnées sur la parchemin/niveau ne sont guère emballants et l’ennui se dessine très vite à l’horizon… Bref, à ce jour, je ne peux guère conseiller Inkulinati. 

“Dessine moi un mouton”

Après avoir choisi son avatar parmi quatre disponibles, s’enclenche un tutoriel bien utile, orchestré par Yoda. Je ne déconne pas, regardez donc les captures que j’ai faites : c’est lui ! Il nous enseigne comment se battre… pardon, comment dessiner des créatures/animaux/trucs chelous qui eux, vont se mettre sur la tronche pour nous. Pourquoi ? Sauver une princesse ? Conquérir le monde ? Lutter pour le retour du Big Deal ? Moi non plus je ne sais pas, je pense que ce sont des scribes qui s’ennuient grave dans leur école de scriberie appliquée et qu’ils trompent l’ennui comme ils peuvent dans la classe de Mme Bergougnou.

Toute l’action se déroule sur des parchemins. Le premier sert de carte au périple, avec des destinations qui seront autant de batailles, de marchands ou autres rencontres exotiques. Rien de bien original, donc. Quant aux phases de combats, au tour par tour, elles sont de deux types. La première est un duel d“Inkulinati”, donc nous contre un autre dresseur de pokémons. Ce type d’affrontement ne se résout qu’en mettant à mort l’adversaire et en dessinant les unités de combat sur la feuille. Je vous rassure : c’est juste une invocation, on ne doit pas griffonner soi-même. La seconde met en scène un nombre limité de créatures et il faut s’en contenter pour le temps de la rencontre.

Ce qui m’a fâché, c’est que nos unités sont jetables. Elles héritent néanmoins d’un nom le temps de la bataille. Mais moi, j’aurai bien voulu garder mon lapin Rudolph qui a été bien vaillant ! Qu’il puisse monter en puissance pour dévoiler tout son potentiel ! Hélas, il ne restera que présent dans mon cœur…

“OK pour un mouton, mais avec une hallebarde”

Les combats, en 2D au tour par tour et sur un parchemin, sont laborieux et souffrent d’un souci de lisibilité. C’est vite le bazar, entre les unités, les objets destructibles, les icônes un peu partout. Néanmoins, il y a quelque chose que je ne peux pas retirer à Inkulinati, c’est tout de même sa direction artistique originale et plaisante, ainsi que son humour omniprésent, tantôt bon enfant, parfois un peu balourd, dans les dialogues ou pendant les combats. D’ailleurs, avec la traduction en français, on peut en profiter sans barrière. Sorti de ces aspects, pendant les deux heures passées dessus, je n’ai pas du tout été emballé.

En fins connaisseurs, vous allez me dire que ça vous rappelle Pentiment, sorti fin 2022. Oui, il y a un air et c’est amusant que ces deux titres sortent à quelques semaines d’intervalle. Là où Pentiment met la barre très haut en mêlant fresque historique sur des décennies et enquête criminelle, j’ai eu l’impression qu’Inkulinati aurait pu en être un mini-jeu entre deux investigations. Ce n’est pas forcément une insulte que je fais là. Après tout, l’exemple du Gwent de The Witcher force le respect et est même devenu un jeu à part entière. Bon pas sûr qu’Inkulinati atteigne le statut culte du jeu de carte adoré par Geralt…

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