Test – Layers of Fear, l’épouvante sublimée

Porté par l’Unreal Engine 5, les maestros de Bloober Team réussissent leur pari avec ce Layers of Fear. Enchaînant les plans à l’ambiance lugubre et oppressante, on redécouvre l’histoire tourmentée de la famille d’artistes du premier opus et de l’acteur de cinéma du second. Et plus encore, avec de nouveaux chapitres inédits. Une réussite qui évite la case du remaster au rabais.

Les démons de mes nuits

Ce Layers of Fear à la sauce 2023 est à la frontière entre un remake et un nouvel opus. S’appuyant sur les deux jeux précédents et leurs extensions, il reprend chacune des histoires développées dans ces titres et fait le lien avec un nouveau personnage. Ainsi, l’aventure débute aux commandes d’une autrice partie en retraite littéraire dans un phare pour écrire pour son prochain ouvrage. Un havre de solitude, mais certainement pas de paix. En l’explorant, elle tombera sur des reliques des protagonistes du premier et second jeu : un tableau et une bobine de film. Ainsi, ce sera le début d’une longue plongée dans la psychée torturée du peintre du XXᵉ siècle et de l’acteur en devenir à bord du paquebot avec le phare comme hub de l’aventure.

J’avais déjà beaucoup apprécié le voyage en 2016 à la sortie du premier Layer of Fear, mêlant walking simulator avec quelques interactions. Le dosage entre narration et effets horrifiques fonctionnait déjà bien. La formule, réadaptée à nos jours, marche toujours et gagne en contemplatif. La nouvelle mouture sous Unreal Engine 5 revêt un nouveau visage qui exulte la tension et le suspense.

Un spectacle son et lumière de A à Z

Parlons-en justement de l’Unreal Engine 5 ! Premier jeu à sortir exploitant le dernier moteur d’Epic Games, Layers of Fear donne un aperçu de ce que les joueurs peuvent en attendre. On ne va pas mâcher les mots : c’est superbe. Chaque pièce parcourue offre un potentiel de capture. D’ailleurs, c’est l’un des jeux des deux dernières années où j’ai réalisé le plus de clichés. Le tout, sans aucun mode photo intégré. La volumétrie, les éclairages, les textures : tout contribue à une mise en scène plus vraie que nature et au potentiel horrifique.

Le son n’est pas en reste avec une expérience binaurale très qualitative et bien exploitée au niveau des jump scares. À noter que le jeu propose deux modes, l’un Qualité limitant le framerate à 30 FPS avec le raytracing et la Global Illumination. Le mode Performance offre lui 60 FPS avec une résolution plus faible et moins d’effets. Toute mon aventure, je l’ai passée en mode Qualité, n’étant pas gêné par une fréquence d’image moindre pour ce type de jeu.

De l’existant et du nouveau

Comme précisé plus haut, ce Layers of Fear reprend l’histoire des jeux précédents, mais y apporte aussi de la nouveauté. En premier lieu, on découvre un tout nouveau chapitre du premier opus où l’on incarne cette fois l’épouse du peintre, la musicienne. Un choix qui permet enfin d’avoir une vision globale de cette famille où chaque membre a vu ses rêves réduits à néant. Puis l’histoire de l’autrice qui vient accorder toutes les sonorités en une symphonie. Le tissage réalisé entre les deux histoires et la nouvelle prend particulièrement bien. Le fil rouge semble voulu tout en étant naturel et logique. Presque comme si les équipes de Bloober Team savaient dès 2016 ce qu’elles ambitionnaient de créer. Une œuvre en constante évolution, aux multiples couches qui s’emboîtent parfaitement pour dévoiler son magnum opus.

Habitué du genre et de la licence, j’ai passé près de 20 heures sur le titre en ayant parcouru trois quarts de l’aventure. On peut facilement y ajouter une dizaine d’heures supplémentaires, voir plus, pour arriver au bout selon que vous connaissiez ou non l’œuvre du studio.

J’ai apprécié :

• L’ambiance horrifique parfaitement retranscrite
• La qualité visuelle
• L’expérience auditive au casque
• Le rythme de la narration

J’ai moins aimé :

• Les jumps scares moins efficaces dans la seconde moitié
• Quelques bugs pas bien méchants
• La mort sans conséquence

Critères d’accessibilité

Conditions de test