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Test – STARFIELD, Space Oprah

Si j’en crois la rumeur, Starfield est un jeu attendu. Et ça tombe bien car, à l’aube de sa sortie, je peux enfin vous en parler ! Alors  ? Le nouveau titre de Bethesda, c’est le Star Citizen Kane du jeu vidéo ?

Non, et je pourrais m’arrêter là ! Histoire d’alimenter l’usine à clics qu’est twitter en ce moment. Mais ce ne serait pas très honnête envers toi cher lecteur. Alors, argumentons.

L’histoire démarre de manière similaire aux productions précédentes du studio. Le protagoniste est dans une cage d’ascenseur et s’apprête à aller faire son boulot de minage. C’est le début d’un tutoriel assez vite expédié, nous indiquant les commandes d’exploration qui seront utilisées tout au long de la partie, comme manier notre scanner à ressources et notre découpeur laser. Et nous voilà déjà en train de dégager le fusil de Tchekhov de cette aventure : un artefact métallique ayant la curieuse particularité d’offrir une vision au protagoniste alors qu’il le touche.

Hey, you! You are finally awake

On se réveille un peu plus tard, et c’est à ce moment que s’enclenche une phase de création de personnages. Je ne vais pas m’attarder sur la partie morphologie, qui est tout à fait au niveau de ce qu’on peut attendre d’un tel module aujourd’hui, pour aller directement à la section antécédents et traits.
Le choix du background de votre avatar vous permettra de débloquer trois attributs qui seront déterminés par un archétype. Le mien s’étant arrêté sur le Pèlerin, j’ai pu ainsi démarrer l’aventure avec les compétences récupération (gain de crédits supplémentaires), analyse (augmentation de la portée du scanner) et gastronomie (préparation de recettes). Ces compétences ne sont qu’un point de départ et sont disponibles pour tous dès votre premier passage de niveau.

Ce n’est pas le cas des traits par contre. Ces derniers octroient un bonus, mais sont généralement accompagnés d’un malus. Cela leur donne de l’intérêt, mais complique grandement leur choix. Si tant est que vous décidez de vous en équiper puisque ceux-ci sont parfaitement optionnels. En ce qui me concerne, j’ai choisi une maison à rembourser qui aura ponctionné une énorme partie de mes gains de crédits, ainsi qu’un fan très ennuyeux que j’ai vite parqué sur une planète extrêmement éloignée !

Finalement, les antécédents offrent occasionnellement d’autres choix de dialogues, qui tournent régulièrement en notre faveur, lors de nos conversations avec les différents PNJ qui peuplent le monde.

L’arbre de compétence est colossal et s’étale sur 5 catégories, subdivisées en strates d’une quinzaine de modules, ayant chacun quatre niveaux de perfectionnement ! J’ai fait le calcul pour vous, il vous faudra plus de trois cents points pour en faire le tour et autant vous dire qu’il vous sera impossible de le compléter lors de votre première partie. Il vous faudra faire des choix, parfois draconiens, quant à la progression de votre personnage. Serez-vous un habile technicien capable de fabriquer d’excellents mods d’armes ? Un cuisinier inventif ou un pilote hors pair ? Partirez-vous plutôt dans l’art du négoce et du commerce ?

Une fois votre personnage créé, une contextualisation narrative vous octroie l’utilisation d’un vaisseau spatial et d’un compagnon robotique répondant au nom de Vasco. Et vous voilà déjà membre de l’équipe de Constellation, un conglomérat d’explorateurs en charge de découvrir la véritable nature des artefacts dont vous avez trouvé un exemplaire un peu plus tôt — Et c’est à ce moment que le monde de Starfield et ses mille planètes vous ouvrent les bras !

Autant vous le dire tout de suite, la richesse de cet univers repose plus sur la qualité des missions secondaires et accessoires que sur son fil narratif. Les quêtes de factions, de loin les plus réussies du jeu, sont variées, bien écrites et proposent des situations qui évoluent en permanence. On passe avec aisance de l’enquête policière à l’espionnage industriel tout en rencontrant des personnages hauts en couleur. J’ai tendance à jouer les gentils manipulateurs un brin voleurs, et j’ai donc souvent évité les dialogues percutants. Mais j’ai toujours eu beaucoup de plaisir à lire les choix plus iconoclastes, sans toutefois en tester les conséquences.

J’ai évidemment raté quelques moments cruciaux qui ont eu une fâcheuse tendance à transformer un potentiel terrain d’entente en champ de guerre. Et ma foi, c’est le jeu ma pauvre Lucette. Ou alors vous apprenez l’art du save scumming, ce qui, pour un voleur, n’est pas si honteux que ça… n’est-ce pas ?

Vous trouverez également de l’intérêt dans les activités, qui sont une catégorie de missions complètement accessoires au scénario, mais qui développent le lore tout autant que vos connaissances sur le jeu. Et finalement, pour l’argent et le gain d’expérience, il y aura tout un panel de missions répétitives qui iront du transport de ressources à la contrebande, en passant par l’élimination de menaces, à pied comme en vaisseau.

Je n’y ai pas passé énormément de temps, si ce n’est pour les raisons suscitées, et le titre n’en a d’ailleurs pas besoin tant le contenu scénarisé est gargantuesque. Je vous recommande toutefois de ne pas faire comme moi, et d’alterner les missions d’histoire entre deux annexes, le plat principal étant particulièrement indigeste sur la fin ! Vous êtes avertis !

J’ai noté plus haut que vous étiez un explorateur, et je pense que c’est le moment où il faut remettre le soleil au milieu de son système !

La majeure partie de votre exploration se fera au cours des missions et se fera en intérieur : usines abandonnées, grottes, stations orbitales, etc. Il y a énormément de contenu à découvrir dans Starfield, mais cette découverte ne sera pas aussi organique que dans les précédents titres du studio. Pour vous faire une analogie, les planètes dans Starfield sont ce que les arbres sont à la forêt. Autrement dit, la génération procédurale de planètes a ses limites, tant en termes de jouabilité que d’intérêt, et on se rapproche ici plus d’un Mass Effect que d’un Minecraft. La pléthore d’astres n’existe que pour créer l’illusion d’un univers, et offrir des espaces de création d’avant-postes pour celles et ceux qui se décident à extraire des matériaux (chose que je n’ai absolument pas touchée durant l’intégralité de mon run !).

En parlant d’exploration, un petit mot pour ces good guys de chez Bethesda, qui ont rendu hommage à leur manière à Alex Hay, un fan qui est malheureusement décédé avant d’avoir pu mettre la main sur le jeu.
L’hommage en question, une simple note sur laquelle on peut lire :

À tous mes amis et confrères explorateurs,
Je serais toujours avec vous, dans l’espace.
Avec tout mon amour,
Alex Hay


Tout ce qui se faisait à pied et sans téléportation en Bordeciel, se fera en bonds supraluminiques dans Starfield. Il n’y a d’ailleurs aucune entrave à la quantité de sauts/TP disponibles puisque c’est le moyen à privilégier. Et seules les planètes les plus éloignées nécessiteront un vaisseau et des compétences de pilotage plus poussées pour être atteintes. C’est également pour ça que la surface de jeu est limitée lors de l’exploration des planètes : car il n’est pas nécessaire de faire plus grand ! Eh oui, il est peut-être regrettable que cela empêche de passer naturellement d’un biome a l’autre, et donc d’avoir des variations de paysages au sein d’un même système, mais quand on y pense, qui ferait l’équivalent d’un pari Marseille à pied, juste pour voir si les cailloux sont identiques 800 kilomètres plus loin ?

Ce côté procédural montre également quelque peu ses limites lors des altercations spatiales. Elles consistent bien souvent uniquement en l’apparition d’une poignée de vaisseaux à éliminer dès votre arrivée. C’est aléatoire, c’est répétitif et c’est là pour faire vivre le monde… Mais on est loin du grand spectacle. Les combats restent néanmoins très plaisants et permettent de donner de la substance à un aspect du jeu qui m’a beaucoup plu : la création de vaisseaux.

Le système de personnalisation des navettes est en effet très riche, hyper complet. Et il a l’audace de modifier les pièces disponibles en fonction de la ville, et donc des différents constructeurs disponibles.

On n’atteint évidemment pas la complexité d’un système modulaire à la Kerbal Space Program, la physique n’étant gérée que sous la forme de contraintes de masses et de puissance. Mais il permet toutefois de se faire plaisir en termes de design et de capacités défensives et offensives. Le revers de la médaille, c’est que pour créer des vaisseaux il faut être riche. Le système ne s’ouvrira donc à vous que tard dans votre partie, en dehors des quelques améliorations qui peuvent être faites rapidement sur n’importe quelle navette en votre possession — Car oui ! On peut voler un vaisseau qui vole !

Tant que nous sommes sur les systèmes de jeu, parlons un peu des échauffourées. Très classiques, elles gagneront en dynamisme pour autant que vous investissiez des points dans les compétences d’armes ou de jet-pack. Les armes comme les éléments d’armure peuvent être améliorés via l’ajout de mods, ce qui nécessitera des ressources. Ces mêmes ressources qui vous pousseront à l’exploration et à fouiller chaque coin et recoin. La boucle de gameplay est néanmoins suffisamment souple pour accommoder les besoins de chacun. J’ai personnellement fait la petite souris à la moindre occasion, stockant mes biens au fur et à mesure de mes découvertes, marchant parfois pendant de longues minutes en état d’encombrement. Pas de ralentissement ici, contrairement à Fallout, mais une dépense plus rapide d’oxygène. Ça revient quasi au même dans les faits, mais on a moins l’impression de se traîner. Ah ! Et ça empêche la téléportation également, qui est disponible de n’importe où vers n’importe où et que vous utiliserez très souvent.

L’IA des ennemis est passable, mais est-ce qu’on joue vraiment à un rpg Bethesda pour son IA ? Personnellement non. J’ai d’ailleurs eu très peu de moments d’actions durant le début de mon épopée, et c’est dans ces instants où je me suis senti le plus à l’aise avec le jeu.

Quand je me suis lancé dans Starfield, je me suis dit que j’allais assister à une grande aventure épique, pleine de moments impressionnants et de paysages à couper le souffle. Au final, j’ai plutôt eu l’impression d’avoir vécu quantité de petites histoires souvent passionnantes à suivre, avec l’immensité de l’espace qui me rappelait en permanence à quel point nous sommes petits. Mais ce sont également ces quêtes plus intimistes qui avaient le plus d’impact. Et les moments de calme, dans le vaisseau comme sur une planète vide, qui avaient finalement le plus de sens.

En cela Starfield a plus de points commun avec la série phare d’EA qu’avec ses prédécesseurs. Et la nostalgie des titres précédents, qui déteint sur les aspects techniques du jeu, a participé à mon immersion dans cet univers un peu désuet, mais pourtant tellement aguicheur.

Starfield n’est peut-être pas le Space Opera que vous attendiez. Mais il est définitivement l’héritage d’un studio qui a su charmer des millions de joueurs avant moi. Depuis que je suis monté à bord, je n’avais aucune envie de descendre. Malgré les doublages francophones faiblards, malgré le problème de script qui a bloqué une série de quêtes de faction, malgré les trente fps et les murs invisibles. Je voulais sans arrêt continuer d’aller de l’avant, continuer de jouer, continuer… d’explorer.

Attendu au tournant sur la partie technique, le jeu de Bethesda s’en sort plutôt très bien. Les bugs sont discrets, et hormis quelques soucis de pathfinding ou, dans mon cas, un script de quête qui ne s’est pas exécuté sur les 200+ quêtes effectuées, l’expérience reste aussi fluide qu’un 30fps le permet. Avec malgré tout quelques chutes dans les grandes villes.
Le jeu dispose d’une chouette direction artistique, même si les décors semblent parfois vides et anguleux. Côté sonore, les musiques bien qu’agréables à écouter, ne me marqueront pas autant que celles de Skyrim. Et les dialogues doublés intégralement en français auront bien vite cédé leur place à un anglais bien plus accrocheur et convainquant !

Conditions de test

  Détails TV4K   Jeu fourni par l’éditeurOui
  ConsoleXbox Series X   Temps passé sur le jeu116 heures
  Niveau de difficultéNormal   Jeu terminéOui
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