Test – The Pathless, une épopée superbe mais redondante

Comment ne pas être subjugué par la beauté formelle de The Pathless ? Cette aventure au style épuré est enivrante, poétique et mystique. Mais surtout, comment ne pas être déçu sur le fond ? Sur les 5 heures nécessaires pour achever le rite initiatique de l’héroïne, on se borne à résoudre tout le temps les mêmes énigmes, à subir les même petites phases bancales d’infiltration, à faire tout le temps la même chose dans des environnements vides et peu variés. Reste tout de même un très joli jeu d’aventure/résolution de puzzles tout public, très attachant grâce à son duo formé par l’archère et son aigle.

Une île maudite, terrain de jeu idéal ?

L’île sur laquelle se rend l’héroïne, une brillante archère, est maudite. Le Déicide a confisqué la lumière et ainsi précipité la ruine du monde. Les créatures autrefois majestueuses qui gardaient les quatre grandes régions insulaires sont corrompues et répandent le mal. Ce sera à la jeune femme, que nous contrôlons, de combattre les quatre gardiens avant de défier le boss final… en suivant toujours la même boucle de gameplay. Le masque tombe assez vite. Dès la première zone en fait, quand on comprend que l’on reproduit exactement le même schéma que dans le tutoriel. On récupère un artefact, pour purifier une tour. Au bout de x tours, on peut affronter le boss de la région. Ensuite on passe au biome suivant.

Ainsi sur le fond, The Pathless affiche en une heure ses limites. Comme il faut compter 5 heures pour voir le bout de cette adorable aventure au demeurant, à vous de voir votre endurance à la répétition des tâches.

Sur la forme, The Pathless est un enchantement visuel et sonore. La direction artistique est sobre et élégante, les musiques participent grandement à la majesté de l’action. J’ai constamment eu l’agréable impression de vivre un conte de fées revisitant le mythe de Prométhée – qui vola le feu aux dieux pour l’offrir à l’humanité – mais dans une version inverse. De plus, le charme opère d’autant qu’à la jeune femme, s’ajoute un aigle pour former un duo très attachant. Ce sera à deux, entre les talents à l’arc de l’une et les capacités de l’oiseau que se résoudront la grande majorité des énigmes pour récolter les artefacts mentionnés plus haut. 

Attention les yeux !

Mais quel dommage que The Pathless ronronne dans ces boucles de gameplay. Il y a pourtant une bonne base pour faire de ce récit fantastique, sorte de rite initiatique plein de poésie et de mysticisme, une œuvre mémorable. Les déplacements sont ultra dynamiques avec des talismans à activer grâce à l’arc pour gagner en vitesse de course et en verticalité. Cette dernière est encore plus grisante avec l’aigle qui permet de prendre toujours plus de hauteur pour en prendre plein les yeux. 

Las, on assiste tristement et toujours aux même types de puzzles environnementaux, avec toujours cette vilaine impression de vide dans les vastes régions à libérer de la malédiction. D’ailleurs les boss de ces contrées rappellent fortement le gigantisme de certains classiques de The Legend of Zelda ou Shadow of the Colossus pour des affrontements dantesques. Excusez du peu.

Les très nombreux messages pour le moins cryptiques à collecter essaieront (ou pas) de vous éclairer sur l’univers de The Pathless. Ils sont d’ailleurs traduits en français. Enfin, j’attire votre attention sur de biens vilains flash blancs très incommodants. Ils m’ont martelé les yeux dans deux ou trois endroits de The Pathless et mis un peu dans le mal, avec des hauts le cœur et mal de tête. J’ose espérer que dans la version finale, ce bug sera corrigé.

J’ai apprécié :

• La DA et la musique sont superbe
• Le duo formé par l’héroïne et l’aigle est très attachant et touchant
• Une belle fable revisitant le mythe de Prométhée
• Les déplacements hyper dynamiques
• Interface et sous-titres en français

Je regrette :

• La boucle de gameplay visible au bout de quelques instants
• L’impression de vide dans de grandes régions
• Des flashs blancs violents et incommodants à certains endroits

Critères d’accessibilité

Conditions de test