Test – To Hell with the Ugly, un mélange des genres et un DA d’enfer !

Sa beauté formelle saute aux yeux immédiatement. Sa liberté de ton et son dénouement en surprendra plus d’un. Outre des combats que je trouve superflu, ce mélange de point&clic, de polar, de roman graphique interactif se dévore en 5 heures sans voir le temps passé. Une réussite.

Once upon a time in California

Ce qui frappe en premier évidemment, c’est une esthétique et une direction artistique uniques et emballantes. En quelques “planches”, nous voilà transporté tout naturellement dans une Californie des fifties où les douces couleurs chaudes se marient parfaitement avec le jazz vibrant de vie. Le deuxième choc vient de la liberté du ton même de To Hell with the Ugly. Pendant les 5 heures nécessaires pour aller au bout, on ne voit pas le temps passer, et la fin s’avère être d’un cynisme sidérant ! Si vous ne jurez que par les happy end, vous allez être scotchés. 

Dans une première partie, on assiste avec gourmandise à une variation solaire du film noir. La particularité de ce jeu ? Ici pas de détective misanthrope, dépressif et alcoolique au bout de rouleau et mené par le bout du nez par une femme fatal. Aucun de ces clichés ici. Le héros, Rock Bailey, est un jeune homme superficiel, au physique avantageux et il en est parfaitement conscient. Il est entouré d’une bande d’amis et passe des moments agréables dans un club de jazz. On est bien loin d’une ambiance enfumée d’un bureau de détective privé dépressif.

Sauf qu’une série de meurtres et de disparitions et surtout son propre enlèvement viennent perturber sa vie et qu’il est bien décidé à découvrir le fin mot de l’histoire. Moi derrière manette, j’ai pris un malin plaisir aux quelques travaux de police à effectuer, malheureusement trop rares quand j’ai trouvé les combats bien trop nombreux et sans intérêts. Il est indéniable également que la galerie de personnages, certains d’une fraîcheur inattendue, d’autres clichés très cinématographiques rendent cette aventure particulièrement agréable à suivre. To Hell with the Ugly navigue ainsi allégrement entre le point & clic, le roman graphique, le film noir d’un nouveau genre.  

Tintin au pays des macchabées

Dans un deuxième acte, j’ai eu tendance à me croire dans une aventure 18+ de Tintin, avec révélation de complot, un peu d’exotisme, une fine équipe pour révéler un mystère mystérieux… Tout ça en 5 heures de jeu ? Oui. C’est déjà pas mal non ? Surtout qu’on en prend plein les yeux et les oreilles à chaque instant. Dommage que les combats soient à ce point lourds, en tout cas je n’ai pas du  tout aimé… par contre j’ai beaucoup apprécié pouvoir les passer automatiquement ! Alors ça oui ! 

En dehors du travail d’enquête parfois digne de L.A. Noir quand il s’agit de reconstituer les circonstance d’un meurtre ou de recoller ensemble des indices, des QTE comme au bon vieux temps s’invitent à la projection. Cela dynamise agréablement ce qui aurait pu être de simples cinématiques.

Après avoir complété To Hell with the Ugly, j’avoue être perplexe sur une éventuelle rejouabilité. Il est impossible de se tromper, puisque Rock ou ses amies lui disent quand notre déduction n’est pas la bonne. De même il n’y a pas de dialogues avec des choix. Reste une aventure forte par sa forme et son fond, par sa conclusion et qui laissera un beau souvenir. Comme un doux rêve californien ? Oui.

J’ai apprécié :

• Un DA à couper le souffle, unique en son genre
• La bande son qui accompagne parfaitement
• Le héros, une apollon atypique et charismatique
• La galerie de personnages eux aussi attanchants et/ou marquants
• Les phases de boulot de police
• Un savoureux mélange des genres
• Le grain à l’image
• Passer les combats
• Interface et sous titre en français

J’ai moins aimé :

• Les combats

Critères d’accessibilité

Conditions de test