Edito : Et si le Xbox Game Pass signait la fin de la guerre des consoles ?

Si le jeu vidéo permet de rassembler et de rapprocher nombre de joueurs, il est aussi capable de les diviser. Voilà en effet plusieurs décennies que les guerres de consoles font rage et se succèdent de génération en génération. Une belle arnaque marketing si vous voulez mon avis, impulsée notamment par les médias des années 90 et suivie par une frange de consommateurs particulièrement communautaristes. Mais si le torchon semble toujours brûler entre pro-Xbox et pro-PlayStation, voilà peut-être qu’un drapeau blanc pourrait apparaître. Et si le Xbox Game Pass tuait la guerre des consoles ?

Rivaux mais pas ennemis

Depuis plusieurs années, Microsoft s’inscrit publiquement dans l’apaisement. Après des années de rivalité, et sous l’impulsion de Phil Spencer, Xbox adopte une attitude positive et constructive à l’égard de Playstation. La firme et ses représentants adressent régulièrement des félicitations à leur concurrent japonais, se montrent plus que jamais ouvert et dénoncent les propos favorisant la guerre des consoles.

Generation after generation, it’s a pleasure to game alongside you. Happy launch day @PlayStation https://t.co/715L30KiwL

— Xbox (@Xbox) November 12, 2020

Une attitude qui porte ses fruits dans l’industrie. Les cadres de Sony ont emboité le pas et n’hésitent pas à échanger avec ceux de Xbox, tandis que les joueurs se montrent de plus en plus lassés des discours pro-machin et anti-bidule. Nous sommes encore loin d’être à la pacification des réseaux sociaux, mais les pierres se posent, les unes après les autres, pour paver un chemin empli de bonnes intentions.

Mais il reste désormais à faire bouger les plus fervents défenseurs de cette ubuesque guerre sainte au nom d’un bout de plastique. Ceux-là même qui se battront toujours pour savoir si Insomniac est un meilleur investissement que Bethesda, qui chercheront à comparer Flight Sim à The Last of Us Part II (triste histoire vraie) ou qui se lanceront dans de puériles vagues de Review Bombing pour protester contre l’existence d’exclusivités sur l’une ou l’autre des machines.

Des exclusivités Xbox nombreuses…

Et justement, ces exclusivités pourraient bien revêtir prochainement une nouvelle définition. Jusqu’ici, elles définissaient en bonne partie l’attrait d’une machine. Ce n’est évidemment pas, et heureusement, le seul argument pour acheter une console de jeu, mais elles ont un poids certain. Pour certain joueurs, le catalogue exclusif est même primordial dans l’intention d’achat.

Et pour en profiter, il fallait jusqu’ici investir des centaines d’euros dans une console de salon et espérer kiffer. Des centaines d’euros qu’il fallait rentabiliser avec l’arrivée d’autres jeux et qui, probablement, créaient un besoin d’être rassuré chez certains consommateurs. Rassurés d’avoir fait le « bon » choix, rassurés d’avoir la « bonne » console, de voir arriver de « bons » jeux. Un besoin très humain finalement de voir nos décisions se confirmer comme étant les bonnes.

Avec 23 Xbox Game Studios, Microsoft aura des dizaines d’exclusivités dans les années à venir. À la triplette Halo, Forza et Gears s’ajoutent désormais The Elder Scrolls, Fallout, Doom ou encore Quake. Des licences reconnues auxquelles il faut ajouter les nouvelles franchises que sont Starfield, Redfall, The Outer Worlds et d’autres à venir. Enfin, toutes les prochaines créations signées Double Fine, Playground Games, Ninja Theory et consorts sortiront exclusivement sur Xbox et PC. Une flopée de titres incroyablement excitants sur le papier, produits par quelques-unes des équipes de développement les plus talentueuses au monde.

De quoi faire languir les joueurs du monde entier.

Mais plus si exclusives.

Cependant, pour les prochaines années, et pour la première fois dans l’histoire de l’industrie, il ne sera plus nécessaire de dépenser des centaines d’euros pour y jouer. Fini l’achat de console obligatoire, fini l’investissement incertain, place désormais au jeu à moindre frais.

Avec le Xbox Game Pass, Microsoft rend tous ses futurs titres disponibles à peu près n’importe où. Sur Xbox Series X|S et Xbox One naturellement. Mais aussi sur PC, sur smartphone ou tablette Androïd, ainsi que sur iPhone et iPad. Des supports dont l’immense majorité des consommateurs de jeux vidéo disposent, parfois en plusieurs exemplaires au sein d’un même foyer, et qui rend donc n’importe quelle exclusivité Xbox accessible pour tout un chacun.

Avec une offre proposée à 12,99€ par mois dans sa version Ultimate, Xbox démocratise plus que jamais le jeu vidéo. Il n’est plus utile de s’équiper outre mesure si le besoin ne s’en fait pas ressentir, mais simplement de consommer ce que l’on souhaite avant d’arrêter son abonnement. Comme Netflix, Amazon Prime Vidéo ou Disney Plus, vous accédez au catalogue au gré des nouveautés les plus à même de vous séduire.

Les jeux Xbox Game Studios, accessibles à tous

Concrètement, si vous n’êtes pas joueurs sur console Xbox, il vous suffira de payer 12,99€ pour jouer tout un mois durant à Starfield lors de sa sortie. Et qui, sait, tester au passage Forza Horizon 5, Halo Infinite, Redfall, As Dusk Falls, Stalker 2 ou CrossFire X. Le tout directement sur votre téléphone portable, votre tablette, votre PC ou même demain sur votre TV connectée.
L’exclusivité « inaccessible » d’antan, qui obligeait donc à acheter parfois deux ou trois consoles pour jouer à tout est définitivement abolie pour Xbox.

Vous êtes joueur Playstation ou Switch et ragez de ne pas voir Starfield débarquer sur votre console ? Pas de soucis, payez 12,99€ et profitez de l’expérience.

Il n’est plus utile de changer de console, de vous priver des titres ou studios que vous adorez. Il est désormais question de profiter d’expériences qu’une bonne partie des joueurs ne connaissent pas encore.

S’il faut naturellement que la démarche entre dans les mœurs, j’ai bon espoir qu’elle y parviendra rapidement. Avec de belles vitrines, le Xbox Game Pass gagnera en attractivité et de plus en plus de joueurs seront tentés. Forza Horizon 5 est sans doute l’exemple parfait et devrait séduire des profils qui étaient jusqu’alors loin de la marque américaine.

Cela ne mettra pas fin aux préférences. Nous aurons tous et toujours des affinités plus développées avec certaines constructeurs, certains studios, certains genres de jeux. Mais cela ouvrira la porte à davantage de curiosité, à davantage de découverte, à davantage de partage. Et c’est bien par cette voie que la guerre des consoles pourra prendre fin.

Plus de jeu, partout, pour plus de partage.

Nos précédents éditos : 

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