Ces dernières années, les jeux vidéo ont régulièrement été salis par différents scandales. De Ubisoft à Activision Blizzard en passant par Riot Games, les cas de harcèlements moraux et sexuels, de discriminations et de toute autre forme de management toxique sont légions. Au point où cela ne peut plus être considéré comme des cas isolés mais plutôt comme des pratiques courantes et répandues au sein de l’industrie. Et alors que les Game Awards sont devenus au fil des ans le plus grand événement jeu vidéo, une réaction été espérée. Cette dernière a bien eu lieu et s’est manifestée dès l’ouverture de la cérémonie.
Pour transformer une industrie, pour mettre fin à des pratiques inacceptables, il faut un écho médiatique. Bien sûr les scandales sont désormais connus de tous et ne manquent pas d’être relayés par différentes rédactions dans le monde, dont la nôtre. Mais pour passer à l’étape suivante, il est nécessaire que des figures emblématiques du média prennent position. Et c’est exactement ce qu’a fait, de manière plutôt inattendue, Geoff Keighley lors des Game Awards 2021.
Un discours pour une industrie plus vertueuse
Dans son discours d’ouverture, l’homme n’a en effet pas hésité à pointer du doigt les abus de l’industrie. Soulignant que nous ne « devions pas accepter » les abus quelle que soit leur forme, il a appelé à la mobilisation de chacun. Entre les lignes, il a évidemment visé directement certains grands patrons ou directeur de studios à se remettre en question et à agir. Il appelle ainsi « chacun à faire sa part » pour bâtir un quotidien plus respectueux des êtres humains qui font les jeux vidéo que nous aimons.
✊ Lors des #GameAwards, le plus important s’est passé en ouverture.
📢 « Nous ne devons pas et ne tolérerons aucun abus, aucun harcèlement ni aucune pratique prédatrice »
Mise au point claire et nécessaire de @geoffkeighley à l’attention de l’industrie et des joueurs ! pic.twitter.com/PyJUVwULNu
— 💫 XboxSquad (@XboxSquadFr) December 10, 2021
Nous ne devons pas tolérer et nous ne tolérerons pas les abus, le harcèlement et les pratiques prédatrices de quiconque, y compris dans nos communautés en ligne. Nous aimons tous les jeux et si nous voulons que cette industrie continue à se développer, nous devons construire un avenir encore plus brillant et plus inclusif.
Les jeux auxquels nous jouons, les jeux que nous aimons, nous apprennent que nous pouvons avoir un impact sur le monde qui nous entoure. Et ce soir, j’appelle chacun à faire sa part pour construire une industrie du jeu vidéo meilleure et plus sûre.
Un discours clair, tranché, qui permet de donner une nouvelle dimension à ce combat. Bien évidemment, cela n’est pas pour autant parfait. Car si Activision Blizzard était en effet absent de la cérémonie des Game Awards suite aux scandales qui ont cours, d’autres société ont bénéficié de traitements différents. C’est ainsi que Quantic Dream a pu annoncer son nouveau projet Star Wars alors même que le studio a fait la une dernière pour des affaires de harcèlement. Des scandales qui ont d’ailleurs pris la forme de recours judiciaires perdu par le développeur français.
Chacun y verra donc ce qu’il souhaite : un acte contraint et peut-être faux, ou une prise de position imparfaite mais utile et nécessaire. L’avenir nous dira si le discours de Geoff Keighley fut le point de départ d’une nouvelle prise de conscience et de changements.
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