Après la démission de Yannis Mallat, Ubisoft devait trouver une nouvelle tête pour piloter le studio de Montréal. La société française n’a pas tardé puisque depuis ce mardi 14 juillet, c’est Christophe Derennes qui a endossé ce rôle. Un homme connu au sein d’Ubisoft pour être un fidèle et un homme de confiance d’Yves Guillemot. Et pour cause, il s’agit de son cousin.
Yannis Mallat était à la tête d’Ubisoft Montréal depuis 2006. Homme clé du studio, il avait rapidement pris du galon jusqu’à devenir le responsable des entités canadiennes du groupe. Ubisoft Toronto, Saguenay et Halifax lui rapportaient ainsi directement et étaient placés sous sa direction. Suite à sa démission, annoncée en réponse aux terribles allégations de harcèlements et d’agressions sexuelles au sein d’Ubisoft, c’est donc Christophe Derennes qui chapeautera l’équipe la plus prestigieuse de l’éditeur français. Les autres équipes canadiennes seront en lien direct avec Paris.
Christophe Derennes n’est donc pas un inconnu dans l’entreprise. Vice-président de la production, il fait aussi partie de la famille d’Yves Guillemot, le PDG d’Ubisoft. Aujourd’hui à la tête d’Ubisoft Montréal, l’homme aura pour mission de piloter la production interne mais également d’incarner les évolutions de mœurs souhaitées par la direction du groupe. Il devra ainsi prendre à bras le corps les sujets d’actualités que sont le sexisme et le racisme rapportés récemment par les employés.
Une nomination qui laisse perplexe
Cependant, la nomination de Christophe Derennes fait grincer des dents. Certains employés se sont en effet confiés à LaPresse, un journal canadien, pour exprimer leur mécontentement. Et si, unanimement, le changement de direction est salué, c’est la manière de faire qui semble poser problème. Et alors que le changement semble prôner par la direction, c’est bien l’opacité qui paraît être aujourd’hui appliquée.
On n’est pas du tout contents que ce soit Christophe Derennes qui ait été nommé. Qui a été consulté pour cette nomination ?
J’aurais imaginé une nomination par intérim en attendant de chercher quelqu’un d’un peu plus connu. Ils ont joué la sûreté complète. M. Derennes est là depuis le début, il fait vraiment partie du “clan”. Personne n’a d’opinion forte sur lui. C’est peut-être pour ça qu’on l’a nommé.
Pour nous, cette nomination est juste un autre moyen pour qu’Yves Guillemot puisse tout contrôler.
C’est une boîte familiale, ajoute un employé des services en ligne. Il y a des gens qui vont dire que c’est une bonne chose, d’autres, que ça mène à du népotisme. À l’époque [de la bataille contre une offre d’achat hostile de Vivendi], l’aspect familial était vu comme quelque chose de plutôt positif.
Christophe Derennes aura donc à convaincre dans les prochaines semaines. Au-delà de sa capacité à comprendre et à piloter un studio, c’est surtout sa capacité à faire évoluer les conditions de travail qui sera observée. Et il ne sera pas le seul puisque Yves Guillemot est également au cœur des opérations menées actuellement. Et pour concrétiser le changement promis, il aura sans doute à se montrer irréprochable dans les mois qui arrivent.
Une chose est sûre, Ubisoft n’a pas fini de faire parler de lui.
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