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Harcèlements et agressions sexuelles chez Ubisoft : « Yves est OK avec un management toxique »

Ubisoft-logo

Après les témoignages sur Internet et les enquêtes de médias Français, Canadiens et Américains, Ubisoft avait promis de faire le ménage dans ses rangs. Dans une lettre adressée à ses salariés, Yves Guillemot promettait en effet de ne pas tolérer des comportements toxiques au sein de sa société. Il y décrivait un certain nombre de mesures, dont le remaniement du problématique pôle Edito ainsi que la mise en place d’un outil de remontées anonymes à disposition des employés. Aujourd’hui, Libération publie une nouvelle enquête choc. Cette dernière met en lumière le rôle essentiel de Serge Hascoët dans l’instauration d’un climat délétère au sein des équipes et l’inefficacité des Ressources Humaines dans l’accomplissement de leur mission.

Serge Hascoët : l’homme par qui le scandale est permis

Rien ne va dans cet article publié plus tôt aujourd’hui par Libération. Les témoignages se succèdent une nouvelle fois et attestent d’un quotidien proche de l’horreur. Plus particulièrement, les journalistes, à travers la voix de salariés anonymes, pointent du doigt les agissements du Directeur Créatif, Serge Hascoët. Discret sur la scène publique, l’homme est en quelque sorte le numéro 2 de Ubisoft, celui grâce à qui la société est devenue ce qu’elle est aujourd’hui. Si Ubisoft fait désormais du top 5 mondial en matière d’édition de jeux vidéo, c’est en grande partie grâce à ce personnage. Un personnage qui semble aussi talentueux que acerbe et toxique. Son profil avait déjà été évoqué dans un précédent article, il apparaît aujourd’hui plus dangereux que jamais.

Serge-Hascoet-Harcelement-Ubisoft

Et les commentaires à son égard ne manquent pas. Au mieux, les témoignages parlent d’une personnalité « toxique », d’une « véritable diva ». Mais l’enquête fait aussi ressortir différents événements comme cette soirée où il assiste, en riant, au spectacle qu’offre Tommy François en forçant une femme à l’embrasser. En d’autres occasions, il consomme régulièrement de la drogue et à en faire consommer aux salariés d’Ubisoft à leur insu. Mais le pire est sans doute ce témoignage d’un membre des Ressources Humaines qui revient sur un événement ayant eu cours lors d’un séminaire. Un discours qu’il tient publiquement à l’attention d’une collaboratrice.

Serge, entouré de ses vice-présidents, a dit que cette « mal baisée » entravait sa créativité et qu’il fallait lui agrandir l’esprit « à grands coups de bite dans le derrière » et « la faire tourner jusqu’à ce qu’elle comprenne ».

Un comportement libidineux écœurant qui s’accompagnerait d’autres traits de personnalité problématiques. Il serait ainsi connu pour « sa misogynie, son homophobie, sa méthode de management d’écrasement des autres » explique alors un témoin de Libération. Plus loin, l’article évoque également une dizaine d’alertes concernant sa facilité à émettre des « grognements de chien » devant des femmes. 

Les Ressources Humaines chez Ubisoft : complices et inutiles ?

Aujourd’hui, Serge Hascoët n’est visé par aucune enquête interne. Pourtant, les signalements qui remontent ces derniers temps chez Ubisoft concerneraient pour le quart le Directeur Créatif. Des alertes que les salariés adressent à une cellule de crise « Respect at Ubisoft », mise en place sous l’impulsion de Yves Guillemot. Et le constat serait accablant avec plus d’une centaine de situations déjà dénoncées, allant du « harcèlement d’ambiance » produit par des équipes essentiellement masculines qui diffusent des vidéos pornographiques au travail, jusquau viol. Et pour ajouter au malaise, il apparaît que les Ressources Humaines avaient connaissance de près de la moitié de ces plaintes selon une membre de ce service. Des témoignages qui jettent une culpabilité sale sur cette direction, et notamment la personne à sa tête, Cécile Cornet.

Yves-Guillemot-ubisoft

Largement mise en cause par différents salariés, Cécile Cornet apparaît comme parfaitement au courant des agissements de Serge Hascoët et du service Edito. À ceux qui venaient se plaindre des comportements et attitudes de ces derniers, elle renvoyait une même réponse : « ce sont des créatifs, c’est comme ça qu’ils fonctionnent » ou « si tu ne peux pas travailler avec lui, il est peut-être temps que tu partes ». Une stratégie de l’autruche qui visait à dédouaner les membres clés de l’organisation. C’est ainsi qu’elle aurait fait barrage en 2018 pour que Whispli, l’outil de remontées anonymes des salariés, ne permettent pas la dénonciation des situations de harcèlements et de discriminations. Et si ce système d’alerte voit tout de même le jour à l’époque, il se limite alors aux faits de corruption. La raison rapportée ? Cécile Cornet craignait alors un grand déballage sur ces deux thèmes, semble-t-il, problématiques chez Ubisoft. Pire, elle aurait confirmé que Yves Guillemot était lui aussi bien au fait de ces comportements en déclarant en janvier 2019 : 

Yves est OK avec un management toxique, tant que les résultats de ces managers excèdent leur niveau de toxicité

Quelles seront les actions prises par Ubisoft et Yves Guillemot ? Il est difficile aujourd’hui de le savoir. Les témoignages de Libération semblent en effet démontrer une volonté de sauver sa peau au niveau des Ressources Humaines tandis que le PDG de la société souhaiterait lui assumer et agir en conséquence. Ce serait d’ailleurs Yves Guillemot lui-même qui aurait demandé à être informé de tous les cas remontés par les salariés du groupe. En parallèle, une vingtaine de personnes feraient l’objet d’une enquête avec la perspective qu’elles débouchent, pour la plupart, sur des licenciements. Peut-être sommes-nous à l’aube d’un vrai grand ménage au sein de l’industrie ? Il faudra encore patienter pour le confirmer.

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