Test – Life is Strange Remastered Collection, la narration en plein coeur

Le remaster de Life is Strange (LiS) et Before the Storm est une occasion rêvée de (re)découvrir les aventures temporelles de Max mais surtout celles de Chloe. Cette dernière a marqué au fer rouge ces deux opus, de même que le personnage de Rachel qui est la Laura Palmer de LiS. Les références à la pop culture se bousculent, tout comme les plans cinématographiques inspirés et les envolées d’une bande-son toujours au diapason. Pendant une trentaine d’heures, ces deux récits interactifs aux thématiques matures retiennent l’attention de spectateur/joueur comme une très bonne série télé.  

Life is strange

Le remaster du premier Life is Strange permet de profiter du récit avec un lissage des graphismes et surtout les 60 fps. Ceci apporta un confort certain aux aventures de Max qui sont plaisantes à redécouvrir près de sept ans après la sortie originelle ! L’occasion également de voir que LiS n’a pas du tout vieilli. Déjà à l’époque, j’avais craint un propos un peu bête bête et gnan gnan, il n’en est rien puisque les thèmes abordés là sont intemporels et puissants. Le deuil, la perte de repères ou encore la notion de moindre mal sont autant d’occasions d’éprouver de l’empathie pour la galerie de personnages présentée ici.

Si Max a tout de l’héroïne parfaite donc un peu ennuyeuse, c’est surtout son amie Chloe qui vole le show par son charisme et son (mauvais) caractère attachant. Alors j’exagère un peu sur Max car elle gagne tout de même de l’épaisseur au cours des cinq épisodes qui composent ce jeu interactif de grande qualité. Avec son gimmick de manipulation du temps, elle sera face à des choix impossibles et c’est bien là un des points forts de LiS.

Les parallèles avec des séries TV sont nombreux, LiS dispose même de sa Sarah Palmer (Twin Peaks) avec une certaine Rachel qui va hanter littéralement ce premier épisode. Appuyés par une bande sonore magistrale, il y a également des moments bien plus joyeux, d’autres touchants pour un total de 15 heures de jeu.  

Before the Storm

Chloe a tellement marqué de son empreinte le premier épisode qu’un préquel la mettant en vedette a vu le jour. Ce bien nommé Before the Storm se déroule trois ans avant les événements du premier opus. Mais attention, la tempête sévit tout de même dans sa propre existence, tant le traumatisme de la mort de son père la hante. On assiste impuissant à la détresse de Chloe quand elle revit en boucle l’accident de son père dans des séquences oniriques éprouvantes pour elle et le joueur. 

Si dans LiS, l’enjeu était de sauver Arcadia Bay, ce Before the Storm est beaucoup plus intimiste. Ce volet est tout aussi prenant et puissant avec les démons qui rongent Chloe, mais également du fait de sa rencontre puis sa relation très forte avec Rachel. Secrets de familles, drames, là encore le propos happent le spectateur pour un quinzaines d’heures qu’on ne voit pas passer. Comme une bonne série en somme. Contrairement à Max et sa faculté à manipuler le temps, Chloe n’a pas de super pouvoir… Enfin si, sa verve, son franc parler et sa force de persuasion peuvent être vus comme tels. Cela donne des dialogues tour à tour amusants, acides ou impertinents. Un régal.

Les seuls soucis techniques rencontrés tiennent à la qualité des cinématiques faisant la liaison entre les épisodes. Le son manque parfois et la définition même de l’image est basse. Enfin, et c’est sans doute plus regrettable pour la rejouabilité, les choix n’en sont parfois pas puisque qu’ils aboutissent à la même conclusion. Reste une expérience marquante et mature, avec des personnages forts et attachants qu’il est réjouissant de (re)découvrir. 

Critères d’accessibilité

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