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Test – Death’s Door, quand la Mort déploie ses ailes

Dévoilé il y a quelques mois lors d’un ID@Xbox Showcase, puis faisant une autre apparition remarquée lors du showcase E3 de Devolver, Death’s Door m’avait clairement fait de l’œil. Ce Zelda-like possède en effet une bien belle direction artistique et promettait monts et merveilles. Il n’a heureusement pas fallu attendre longtemps pour l’avoir entre nos mains. Alors, cette porte de la Mort vaut-elle la peine d’être franchie ?

Un bien beau corbeau

Death’s Door est développé par Acid Nerve, une toute petite équipe anglaise de deux personnes seulement (!) : Mark Foster et David Fenn. Vous y incarnez un Faucheur, un petit corbeau qui doit récupérer les âmes des créatures dont l’heure est venue. Mais lors de votre première véritable épreuve, les choses ne se passeront pas comme prévues et vous vous faites dérober l’âme que vous deviez moissonner.

C’est sur cette intrigue prometteuse que démarre notre aventure. Notre lieu de travail, le Siège de la Commission des Faucheurs, fait office de hub central. Depuis ce lieu, de nombreuses portes nous amèneront à différents endroits de notre terrain de jeu.

Dans ce lieu central, les visuels, majoritairement monochromes, sont très bien réalisés. Certains objets de couleurs (comme notre arme, par exemple) viennent briser la monotonie et renforcent leur aura de puissance. Lorsque l’on passe une des portes, on gagne de la couleur au détriment de notre personnage qui devient mortel. Si dans le hub, on avait cette sensation de vide, de temps figé, ici, au contraire, ça déborde de vie.

À la crôôa-sée des chemins

S’il y a bien une chose qui m’a frappé, c’est le travail abattu sur la partie sonore du jeu. Dès le lancement, j’ai eu la sensation que la musique allait valoir le détour, tout au long de l’histoire. Et effectivement, plus les heures passent et plus les mélodies deviennent poétiques, envoûtantes et mémorables. Les pistes s’enchaînent sans perdre un instant leur splendeur. Un gros coup de cœur de ce côté-là. D’autant plus que j’ai généralement tendance à ne pas faire plus attention que cela à la musique.

Mais le sound-design est également impressionnant. Prenons pour exemple les affrontements de boss, dont le design est plutôt inspiré et proposant certaines mécaniques de jeu très malignes. La musique s’accélère, les effets sonores lors des coups donnés et reçus sont percutants. Vos adversaires n’ont pas de jauge de vie, mais leur apparence se modifie en fonction de leur vie restante. Du côté du héros, chaque blessure sera sanctionnée dans la jauge de santé, mais apparaîtra aussi sur le terrain de jeu sous la forme d’une petite flaque de sang. Pareil pour les ennemis lambdas qui laisseront leurs traces après votre passage.

Le bestiaire est d’ailleurs assez varié. Des mobs classiques, des ennemis utilisant la magie et d’autres qui vous chargent et qui ne sont vulnérables qu’après s’être écrasés contre un obstacle. On a là un schéma classique dans le fond, mais efficace dans la forme. Le principal, c’est qu’on n’ait pas l’impression de toujours se battre contre les mêmes ennemis. Décimer ces derniers vous récompensera par des âmes, que vous pourrez ensuite dépenser dans le hub pour améliorer vos compétences.

Attention aux prises de bec

Death’s Door n’est pas simple, il est exigeant. Il y a de grandes chances pour que vous tombiez régulièrement sur l’écran de fin de partie (au passage très réussi). Même si la mort n’est pas trop pénalisante (la progression reste sauvegardée, mais les ennemis réapparaissent), il est parfois frustrant de refaire un gros bout de chemin pour retenter sa chance. Pas de choix de difficulté pour être accessible au plus grand nombre, c’est dommage, mais certainement voulu. Reste que lorsqu’on meurt, on ne peut s’en prendre qu’à soi-même car les combats, nerveux et percutants, nécessitent précision et sang-froid. À trop vouloir être gourmand, on se fait punir très rapidement en retour.

On a affaire à un gameplay simple et efficace. Vous pourrez vous défendre à l’aide de votre épée, faire une roulade pour esquiver les coups ou encore utiliser un arc pour atteindre des cibles éloignées. De nouvelles armes seront trouvables pendant votre périple. Un succès vous demandera d’ailleurs de faire l’intégralité du jeu avec pour seule arme un parapluie ! Plus loin dans l’aventure, vous débloquerez plusieurs magies (comme lancer des boules de feu, par exemple) qui seront elles aussi améliorables.

La jauge de santé est divisée en quatre segments. Vous pourrez l’augmenter en dénichant de nombreux secrets tout au long de l’aventure. Inutile de préciser que certains sont extrêmement bien cachés. À la manière d’un Zelda, il faudra réunir quatre fragments pour se voir octroyé d’un point de vie supplémentaire. N’espérez pas trouver de quoi vous soigner en brisant des pots ou en tailladant des fougères, ni même en récompense après avoir réduit en pièces vos adversaires. Non, il faudra trouver, dans un premier temps, des graines qu’il faudra ensuite planter dans des pots placés à certains endroits de la carte. Original.

Des charnières bien huilées

Le schéma de progression devient un poil redondant sur le long terme, malgré son inventivité : on entre dans une zone apparemment ouverte, mais seul un véritable chemin est possible. Et à la manière d’un magasin suédois ultra connu, on parcourt ce dédale, non pas en hésitant entre un frigo Avkyld ou un canapé-lit Friheten, mais bien en tabassant tout ce qui bouge. Tout au long de ce labyrinthe, on pourra débloquer des raccourcis pour revenir plus rapidement en cas de décès impromptu.

Quelques énigmes viendront tout de même diversifier le plaisir, mais rien de trop compliqué, rassurez-vous. Malgré tout, j’ai un gros reproche à faire à Death’s Door : on ne dispose ni d’une carte, ni d’un marqueur d’objectif. Si, au début, les niveaux sont suffisamment linéaires pour ne pas se perdre, c’est moins le cas par la suite. Je dois avouer avoir parfois eu besoin d’être guidé pour trouver mon objectif, plutôt que flâner à droite à gauche dans l’espoir de progresser.

L’écriture du titre est remarquable. L’histoire est passionnante à suivre, même si le tout manque parfois de rebondissements. Comptez environ huit heures pour en voir le bout, et quelques heures de plus si votre objectif est d’atteindre les 100% de complétion. Les dialogues amusants et bien écrits. Ils sont d’ailleurs entièrement disponibles en français. Et je dois admettre que le travail réalisé du côté de la traduction est très propre. Les jeux de mots sont bien transposés. Bravo.

Conclusion

Death’s Door est une aventure palpitante, touchante, envoûtante et parfois frustrante. Proposant un joli enrobage, des combats intenses, des énigmes plaisantes et surtout une traduction française de haute volée, le titre frôle la perfection. Malheureusement, l’absence de choix de difficulté ne favorise pas une accessibilité au plus grand nombre, et le manque d’une carte se fait également sentir. Mis à part cela, vous pouvez y aller les yeux fermés.

Test réalisé par Jiteubey.

Critères d’accessibilité

Déficience Visuelle Déficience Auditive
✘ Contraste élevé (réticule de visée) ✘ Sous-titres avec indications d’ambiance
✘ Taille couleur de police ✘ Identification de la personne qui parle
✘ Marquage des ennemis ✘ Police personnalisable
✘ Interface personnalisable ✘ Couleur de police personnalisable
✘ Couleur minicarte personnalisable ✘ Options d’alerte alternatives (vibration, flash…)
✘ Option daltonisme ✘ Sons ambiants signalés (informe sur présence)
✘ Option Text to speech  
✘ Ralentissement du jeu  

Conditions de test

Détails TV4K Jeu fourni par l’éditeurOui
ConsoleXbox Series X Temps passé sur le jeu9 heures
Niveau de difficultéN/A Jeu terminéOui
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