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Test – Haven, quand on a que l’amour

Haven-Cover-MS

Le studio français The Game Bakers, qui avait précédemment donné naissance au shoot ’em up Furi, change de registre avec Haven. Dans ce RPG, nous découvrons la vie d’un couple composé d’un homme et d’une femme. Leur relation, très équilibrée, m’a donné envie d’écrire en leurs deux noms. Je m’explique : j’ai tenté de ne pas appliquer la règle du masculin qui domine lorsque l’on parle de plusieurs personnes dont des femmes. Vous trouverez donc « il et elle » à la place de « ils » par endroits. Écrire « ils » aurait été pour moi une trahison de l’esprit des personnages et n’aurait pas retranscrit assez fidèlement l’expérience de jeu. Au-delà du titre en lui-même, notre langue, aussi belle soit-elle, manque de cette richesse. Je l’ai donc, avec beaucoup de mal, poussée dans ses retranchements. Je le savais déjà, mais cet exercice m’a confirmé que le français s’élèverait davantage et n’en serait que plus beau si on ne lui avait pas coupé les « elles ».

Haven - Dialogue entre Kay et Yu

Parlez-moi d’amour !

Elle s’appelle Yu. Elle est insouciante et tête brûlée. Il s’appelle Kay. Il est prudent et plus réservé. Kay et Yu ont fui ensemble un régime qu’on devine totalitaire où les unions sont arrangées et où leur histoire est impossible. Vivre leur amour signifie tout abandonner mais cela ne les arrête pas. Nous les découvrons dans leur vaisseau, le Nid. Après un voyage périlleux et un atterrissage forcé, les voilà sur une planète inconnue. Ce nouveau monde est constitué de fragments qui gravitent ensemble et est peuplé d’animaux pacifiques. Il et elle découvrent bientôt que cet univers est plus hostile qu’il n’y paraissait au premier abord. Une matière étrange a corrompu certaines zones, rendant les créatures agressives. Le couple est également traqué par des sentinelles venues de leur planète d’origine.

Une des forces du récit est qu’il n’y pas de grande cinématique d’ouverture. C’est en faisant irruption dans la vie du duo qu’on découvre son histoire. Les éléments de narration sont distillés au fur et à mesure et leur parcours se dévoile au fil des conversations. On fait tout de suite leur connaissance et on rentre dans leur intimité. Cette intimité est d’ailleurs au centre du jeu. Nous assistons à des moments de vie tout simplement ordinaires : il a les pieds froids, elle se lève la nuit pour aller aux toilettes, elle joue de la guitare, il aime l’écouter, il fait des pompes, elle aime mater son cul (je ne fais que citer Yu elle-même !). Bref, des instants comme chaque couple peut en connaître et c’est cette complicité qui est la clé du gameplay.

Si tu n’existais pas, dis-moi pourquoi j’existerais ?

L’équipe de développement définit Haven comme un RGP romantique traitant d’amour et de liberté. Ce désir de s’affranchir de toutes contraintes, on le retrouve bien dans le discours et dans le mode de déplacement particulier des personnages. Parce que marcher ça sert à rien, dans Haven, l’essentiel des déplacements se fait en glissant ce qui donne effectivement une sensation de liberté. Une fois maîtrisé, ce mode de déplacement est dans un premier temps grisant. Mais ce sentiment est de courte durée. Pour atteindre certains endroits, il faudra suivre des courants d’ondes, sortes de fils d’énergie qui vous transportent. On perd alors cette sensation de liberté car oui, on s’élève vers les cieux, libre comme l’air mais sur des rails… Ça met un peu à mal l’idée que je me fais de la liberté. Le romantisme, quant à lui, est bel est bien présent dans les interactions des personnages. Il et elle sont inséparables. Arrêtez-vous quelques instants et vous les verrez faire preuve de tendresse en s’embrassant ou en s’enlaçant.

La particularité du titre réside dans le fait qu’on n’incarne pas les personnages tour à tour mais bel est bien le couple comme une seule et même entité. C’est ainsi en développant la relation de Kay et Yu que leur barre d’expérience progressera. Leur symbiose se manifeste également en combat, au cours desquels, vous contrôlerez Kay avec le côté gauche de la manette et Yu avec le droit. Leurs attaques peuvent être lancées séparément ou simultanément pour causer plus de dommages. S’il attaque, elle pourra activer le bouclier pour le protéger et inversement. Il et elle veillent constamment sur l’autre. Loin d’être niaise, la relation qui unit Yu et Kay est résolument mature. Leurs personnalités bien distinctes et affirmées font tout le sel du titre.

Tu voulais voir Vierzon ?

Le titre présente un côté survie qui se limite à la nécessité de manger régulièrement, sous peine d’être moins efficace en combat. Mais cet aspect n’a que peu d’impact sur le jeu. Les repas seront en revanche l’occasion pour les personnages de renforcer leur connexion et d’apprendre à mieux se connaître. À l’image des combats, la cuisine se fait ensemble. Les deux contribuent en ajoutant l’ingrédient de leur choix. Par ailleurs, les ressources nécessaires à la préparation de plats, de soins et de boosts utilisables en combat sont présentes en quantité suffisante pour ne pas être en permanence dans la peur de manquer de quoi que ce soit.

Les compétences utilisables sont extrêmement limitées et l’équipement des personnages inexistant. Alors oui, ça colle tout à fait à la thématique “on est pas des pro du combat et on a pas eu le temps de prendre grand chose avant de se barrer” mais dans les faits, ça rend surtout les combats redondants sur le long terme. Une originalité est cependant à noter : vous pouvez lancer les affrontements en mode automatique. Ceux-ci seront alors accélérés et se déroulent sans intervention de votre part, mais les décisions prises à votre place ne seront pas forcément optimales.

Je n’ai pas testé le mode coopération (locale uniquement) mais celui-ci semble anecdotique. D’après l’équipe de développement elle-même, le jeu est avant tout pensé pour être joué en solo. Si les dialogues et les combats semblent se faire à deux, les déplacements se font par la personne qui a le lead et l’autre… peut déplacer une sorte de bulle pour collecter des ressources ou nettoyer la corruption au passage. Vous vous voyez vraiment proposer à votre moitié de vous regarder jouer et de ramasser ce qui traîne derrière vous ? Ça casse un peu le romantisme…

Dans Haven il y a de l’amour. Oui, et après ?

Plus que des amants, Yu et Kay sont des partenaires. Ni elle ni lui ne sont parfaits, ce qui rend le duo attachant. Cette relation de même que le gameplay basé sur le couple en lui-même et pas l’un ou l’autre des personnages sont les points forts du titre. À côté de cela, l’aspect RPG est simplement survolé, rendant les combats monotones. La coopération locale semble, quant à elle, briser le charme et ne pas valoir le détour. Si les phases de dialogue vous ennuient, passez votre chemin. Dans le cas contraire, Haven reste tout de même un titre que je recommanderais ne serait-ce que pour l’histoire d’amour loin d’être stupide et pour la personnalité des protagonistes. Depuis le 3 décembre, vous pouvez d’ailleurs profiter du Xbox Game Pass pour le découvrir.


Critères d’accessibilité

Déficience Visuelle Déficience Auditive
N/A Contraste élevé (réticule de visée) Sous-titres avec indications d’ambiance
Taille couleur de police  Identification de la personne qui parle
Marquage des ennemis  Police personnalisable
Interface personnalisable  Couleur de police personnalisable
N/A Couleur minicarte personnalisable  Options d’alerte alternatives (vibration, flash…)
Option daltonisme Sons ambiants signalés (informe sur présence)
Option Text to speech  
Ralentissement du jeu  

Conditions de test

Détails TVFull HD Jeu fourni par l’éditeuroui
ConsoleXbox One Temps passé sur le jeu7 heures
Niveau de difficultéNormal Jeu terminénon
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