Test – The Binding of Isaac : Repentance, il enfonce le clou ?

Qui ne connaît toujours pas, au moins de nom, The Binding of Isaac ? Ce titre créé par Edmund McMillen a démocratisé le genre du roguelite dans le jeu vidéo, tout en se taillant une sacrée réputation dans la sphère du jeu indépendant. Rien que ça. Après deux premières extensions généreuses, c’est maintenant la troisième (et a priori dernière) qui débarque enfin sur console, de nombreux mois après le PC. Propose-t-il suffisamment de contenu pour justifier de repasser à la caisse ? C’est ce qu’on va voir tout de suite.

The Binding of… quoi ?

The Binding of Isaac a déjà plus de dix ans, et oui. Sorti initialement en septembre 2011, il a bénéficié trois ans plus tard d’une version remise au goût du jour, portant le sous-titre « Rebirth ». Il a fallu attendre 2015 pour le voir pointer le bout de son nez sur Xbox. Deux extensions plus tard (« Afterbirth » et « Afterbirth+ »), nous voilà avec une nouvelle dose de contenu. L’intrigue du titre est peu banale : vous incarnez le jeune Isaac qui doit fuir sa mère. En effet, cette dernière a eu une illumination et s’est mis en tête de sacrifier son enfant pour prouver sa foi en Dieu. Le sous-sol de la maison se transforme alors en un donjon terrifiant aux nombreux étages. Et c’est là que l’aspect roguelite entre en jeu. Chaque niveau est généré aléatoirement, les objets et ennemis que vous rencontrerez ne seront pas tout le temps les mêmes.

La principale source d’inspiration en ce qui concerne l’architecture des niveaux est sans aucun doute The Legend of Zelda, en 2D vu du dessus. Au démarrage, il faut choisir un personnage parmi les 17 disponibles, qu’il faudra débloquer en effectuant des actions précises en jeu. Chacun ayant ses particularités que je ne dévoilerai pas ici. On se retrouve ensuite plongé dans des environnements remplis d’ennemis et de pièges. Pour se protéger, le héros devra compter sur ses larmes qu’il pourra envoyer dans quatre directions, blessant ses adversaires.

Votre inventaire se résumera à trois éléments : des pièces à dépenser dans des magasins, des bombes et des clés. De plus, une quantité affolante d’objets pourra être récupérée. Ces derniers modifieront les statistiques de votre personnage, mais aussi son apparence, et pourra parfois lui conférer certains pouvoirs.

Arrête ton caprice, Isaac !

Et c’est là qu’on arrive à un point qui peut embêter. The Binding of Isaac ne prend pas du tout les joueurs par la main. Pas du point de vue de la maniabilité, car les contrôles sont plutôt simples. C’est surtout sa difficulté qui est relevée. De plus, il n’y a aucun guide ou encyclopédie accessible en jeu pour connaître les effets de chaque élément. Si cela pouvait être amusant dans le jeu de base de tout découvrir par soi-même, l’abondance de contenu de cette édition complète submergera aisément le nouveau venu. Difficile de se rappeler si récupérer tel ou tel objet sera bénéfique sur la partie en cours. Même chose pour de nombreuses mécaniques de jeu qui peuvent être parfois obscures. Il ne reste alors plus qu’à consulter l’une des nombreuses encyclopédies du jeu en ligne pour compenser cette absence.

Quand je parle d’un contenu « abondant », je ne mâche pas mes mots. Jugez plutôt : avec les ajouts de Repentance, on atteint plus de 700 objets, 300 types de monstre, 40 challenges à accomplir, plus de 22 000 pièces différentes (!), etc. Avec ceci, il est impossible que deux runs se ressemblent. Et pour peu que vous ne vous lassiez pas, la durée de vie peut atteindre le millier d’heures. De plus, le titre a bénéficié d’un important rééquilibrage.

Pour accéder à cette nouvelle extension, deux solutions s’offrent à vous. Dépenser une vingtaine d’euros pour l’add-on seul sur Xbox One. Ou alors acheter, pour 60 euros, l’édition complète qui est optimisée pour Series X|S. On peut s’étonner d’un tarif presque équivalent à celui d’une grosse production. En effet, en achetant séparément le jeu de base et ses trois extensions, on économise quelques euros. Où est la logique dans tout ça ?

Un jeu pour coprophile ?

L’un des ajouts principaux de Repentance est sans conteste un véritable mode coopération, limité au local seulement. Exit le deuxième joueur un poil inutile. Maintenant, de un à quatre joueurs peuvent traverser les étages ensemble, chacun choisissant son personnage. Excellent point. À noter également que s’il était impossible de récupérer sa sauvegarde de la version One à la sortie du jeu, un patch permet maintenant de le faire.

Si vous tentez l’aventure, gardez en tête que l’autre gros défaut du jeu est qu’il dépend beaucoup trop de la chance. Si vous avez le bon cocktail d’objets, vous pourrez faire des ravages et rouler sur le jeu. Alors que la plupart du temps, ce sera plutôt la galère et la frustration prendra souvent le pas à la fin d’un run.

Au rayon des défauts, le jeu est intégralement en anglais, textes y compris. Même si ce n’est pas véritablement handicapant, on aurait apprécié le confort d’une traduction des textes, a minima. Par contre, les musiques sont toujours aussi prenantes et planantes. Elles jouent un rôle essentiel pour mettre en place cette ambiance si particulière, dérangeante, et réservée aux personnes averties.

Conclusion

Cette troisième extension est, une fois de plus, une réussite. Outre un contenu démentiel et l’ajout d’un véritable mode coop, il ravira les fans de la licence. Entre son ambiance glauque à souhait, ses musiques et sa durée de vie quasi infinie, The Binding of Isaac – Repentance est l’un des meilleurs représentants du roguelite, ni plus, ni moins. Malheureusement, le titre n’est pas parfait non plus. Il manque clairement d’accessibilité : peu d’explications en jeu, pas de traduction française… Les nouveaux venus peuvent rapidement se sentir submergés, et le jeu repose un poil trop sur la chance. Quoi qu’il en soit, je vous recommande chaudement cette extension sur One, en attendant une baisse de prix de l’édition Xbox Series.

Test réalisé par Jiteubey.

Critères d’accessibilité

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