Le dernier jeu de CD Projekt Red n’en finit pas d’alimenter l’actualité et le mécontentement général, même parmi les développeurs polonais. Comme le rapporte un article de Jason Schreier pour Bloomberg, une visioconférence ayant eu lieu jeudi dernier a vu s’opposer une partie de l’équipe ayant travaillé sur Cyberpunk 2077 et la direction du studio.
En effet, et d’après deux témoins présents à ladite conférence, le ton est très rapidement monté après que la direction ait présenté ses excuses pour le lancement hasardeux du jeu. L’équipe, a priori très remontée, n’a pas hésité à attaquer cette dernière sur différents points capitaux : le crunch imposé aux salariés ces dernier mois, le manque de réalisme quant à la progression du développement du jeu, la communication hasardeuse depuis le report de janvier et l’atteinte globale à la réputation du studio.
Si l’on s’en réfère à l’histoire de CD Projekt Red, le développement de The Witcher 3 avait déjà montré que des pratiques identiques en termes de gestion d’équipe avaient été utilisées. Ce passif semble bien ancré dans la mémoire des développeurs et aurait justement alimenté la colère de ceux-ci envers une direction n’ayant tiré aucun enseignement du passé.
Face au feu roulant des critiques, celle-ci a simplement indiqué qu’elle était en discussion avec Sony concernant un possible remboursement du jeu (ce qui s’avérera être un choc retentissant pour toute la distribution des jeux en ligne dès le lendemain) et qu’elle assumait la pleine responsabilité quant à la communication hasardeuse du studio depuis le début de l’année. Sur le plan social, elle a vaguement indiqué mettre en place de nouvelles méthodes de production permettant d’éviter le fameux crunch et les heures supplémentaires, sans rentrer dans les détails, ni s’engager concrètement.
Enfin, un des points abordés par l’équipe est l’ironie globale de la situation : la direction avait-elle conscience de demander à ses collaborateurs de travailler pendant des mois dans des conditions déplorables, afin de créer un jeu qui dénonce un monde (certes virtuel) corporatiste et esclavagiste? A priori, les dirigeants n’y auraient opposé qu’un silence embarrassé.
L’écart entre la colère anti-système de Johnny Silverhand, protagoniste charismatique de Cyberpunk 2077, et celle des employés du studio polonais semble être de plus en plus mince sur cette fin d’année !
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