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Ubisoft : un an après, une situation toujours complexe

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Cela fait un peu plus d’un an que nous vous vous rapportions les faits relatés de harcèlements au sein du studio franco-québécois. Beaucoup de promesses et de discours avaient été prononcés. De plus, d’autres studios ont occupé le devant de la scène comme Activision-Blizzard sur des cas similaires. Alors, qu’en est-il réellement au sein du géant ? La situation a-t-elle évoluée vers un meilleur en acceptant les erreurs ou bien le mal persiste-t-il toujours insidieusement ? Nous serions les premiers à adorer pouvoir aller dans le sens de la première proposition. Toutefois, il semble que ce soit plutôt la seconde qui prime, à la lumière des dires de salariés du groupe.

Il avait les mots, Guillemot

Comme rapporté par Kotaku, une employée fraîchement arrivée en 2018 au sein de la division québécoise a rapidement subi du harcèlement sexuel ainsi que des remarques racistes. Elle se serait défendue en rapportant les propos à sa direction, laquelle, les auraient reçus mais laissés sans suite. La situation se serait reproduite l’an dernier. Avec la tempête de l’été 2020, elle espérait une réponse différente pour montrer un signe d’amélioration. Sauf que rien n’a été fait. Plus tôt cette année, cette employée a démissionné. D’après elle, rien n’a changé :

J’espère vraiment que la situation va s’améliorer pour Ubisoft, mais ils n’en sont pas encore là.

Ce qui ressort du témoignage de cette employée est la dichotomie entre les annonces et la réalisation de celles-ci. Il semble que de nombreux efforts doivent encore être consentis pour que ces dernières aient un réel impact. Ubisoft, qui a embauché un nouveau responsable de la diversité et de l’inclusion, un responsable du bien-être au travail ainsi qu’une aide extérieure, possède toujours un processus de signalement aussi labyrinthique qu’auparavant, d’après plusieurs employés.

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Un laxisme symptomatique ?

Malgré plusieurs signalements, l’éditeur se contenterait de botter en touche.

J’ai témoigné par l’intermédiaire de la plateforme Idoko en faisant directement référence à un cas qu’un collègue avait déjà signalé et je n’ai jamais eu de réponse, aucune autre question, rien (ndlr, Idoko est une plateforme de signalements anonyme).

[…]J’ai été stigmatisée pour ma race. Non seulement ils étaient en retard au rendez-vous, mais ils n’ont pas assuré un suivi adéquat de mon cas.

À la suite du tumulte de 2020, plusieurs outils ont vu le jour pour faire face au manque de confiance évoqué dans les ressources humaines du groupe. Au sein d’Ubisoft Montreal, ce fut la création d’une adresse mail « Respect at Ubisoft » pour centraliser les plaintes ainsi qu’une autre plateforme : Whispli. Chaque entité dispose de ses propres outils, rendant l’ensemble assez opaque pour donner le sentiment au personnel de vouloir noyer l’initiative dans les méandres bureaucratiques.

De plus, il semble qu’il y ait une notion quantitative dans l’appréciation des plaintes déposées. En effet, un représentant de l’entreprise aurait dit à un employé ayant rapporté trois incidents que cela n’était pas suffisant pour constituer un harcèlement sexuel. L’employé en question, d’origine asiatique, aurait continué à subir ce harcèlement durant le restant de son aventure au sein du studio. D’allégations généralisantes comme « Vous, les Asiatiques, vous vous ressemblez tous » venant de ses supérieurs jusqu’à recevoir leurs compliments en privé pour son travail et subir les brimades dès qu’il y avait du public.

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Autre nom, même défaut

Relais Expert Conseil est le nom de l’organisme extérieur mandaté après les évènements de l’été 2020. Malheureusement, l’article de Kotaku n’est pas tendre avec l’organisation. En effet, l’entité semble fonctionner plus comme le service des ressources humaines d’Ubisoft, tares comprises. Malgré plusieurs emails et appels adressés par cette employée, la seule réponse fut le silence. Ce fut uniquement des semaines plus tard qu’une réponse laconique tomba annonçant qu’aucune investigation ne sera menée, sans explication.

Enfin, l’ultime recours entrepris fut le mail de démission adressé à la hiérarchie dont Yves Guillemot. L’issue ne fut pas celle attendue :

Guillemot n’a pas répondu, mais Lidwine Vernet Sauer, nouvellement nommée responsable de la culture d’entreprise, l’a fait, en écrivant qu’elle rouvrirait le dossier de Valérie et le transmettrait à Raashi Sikka, récemment nommé vice-président de la diversité et de l’inclusion mondiales. Plusieurs entretiens ont suivi, dont un avec Sauer et Sikka, mais ils n’ont finalement rien donné.

Le plus triste vient certainement des réponses formulées par des vétérans du groupe, totalement désarmés face à la situation. D’après eux, le problème est cyclique et éternel :

[…]La même chose se produit toutes les quelques années, j’ai rapporté N-fois des choses, avec des témoins et des preuves et soit rien n’a été fait, soit la personne X a été promue ou déplacée. C’est triste, et si c’est une façon intentionnelle d’enterrer ces choses, ça marche.

Certains évoquent un problème générationnel et culturel, loin de s’arrêter. Tellement ancré dans l’effectif du studio que seul un virage à 180° pourrait avoir un impact.

Peu importe comment le directeur d’Ubisoft veut que les choses changent, les problèmes que nous rencontrerons pendant longtemps sont que les personnes au pouvoir – directeurs, managers – sont de la vieille garde, donc même avec les meilleures intentions, les problèmes continuent à se produire.

La question qui demeure reste inchangée : Ubisoft a-t-il seulement la volonté de faire différemment ?

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